Cet article a pour objectif de vous servir de guide "touristique" si vous allez à Berlin, où si vous y êtes déjà. Munissez vous de bonnes chaussures, d'une bouteille d'eau même si je vous conseille d'aller prendre un verre en face de l'Anhalter Bahnhof, et de vous restaurer au coin d'une rue avec une excellente Curry Wurst.
La Reichsbank - Hôpital de campagne
Vendredi 27 avril 1945
La Reichsbank est encore debout de nos jours, elle accueillait le Poste de Commandement et le poste de secours du SS-Panzergrenadier-Regiment 24 "Danmark" de la 11. SS-Freiwilligen-Panzergrenadier-Division "Nordland". On se souvient que le SS-Sturmbataillon français est subordonné à cette division, du moins ce qu'il en reste.
Suite à sa blessure reçue la veille à
Neukolln et du regroupement du
SS-Sturmbataillon sur la
Hermannplatz,
Waffen-Hauptsturmführer der SS Fenet se rend à la
Reichsbank où se trouve un poste de secours, il s'agit de faire soigner son pied blessé et très douloureux. Fenet est accompagné de son officier d'ordonnance le
Waffen-Standartenoberjunker der SS Douroux.
Le lendemain matin après un peu de repos, un officier de la Nordland vient le chercher pour l'emmener au Poste de Commandement de la division situé à l'Opernhaus.
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Waffen Standarten Oberjunker der SS Douraux
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Durant la bataille de nombreux soldats et civils sont envoyés vers cet hôpital de campagne improvisé (la Reichsbank) qui est équipé de lits, de médecins, d'infirmières. Les hommes du Volkssturmm amènent les hommes les plus touchés, les couloirs sont encombrés, on y entend des hurlements, des gémissements, des pleurs et de temps en temps le bruit d'une détonation, un suicide.
A la fin des combats, la Reichsbank tombe naturellement entre les mains des Soviétiques. Des Français du Sturmbataillon, blessés, y sont capturés, certains préfèreront la mort. Les survivants seront évacués quinze jours après la fin de bataille.
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La Reichsbank sur la Kurstrasse, un blindé soviétique y a été sonné.
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Le bâtiment aujourd'hui sensiblement sous le même angle (via Google Maps)
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La Reichsbank sous le III. Reich vue du côté du canal, de l'Unterwasserstrasse
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La Reichsbank de nos jours, elle a gardé son aspect d'origine
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Sous un angle opposé avec ce joli pont qu'il ne faut surtout pas louper
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Opernhaus- PC de la Nordland
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SS-Brigadeführer Gustav Krukenberg |
Mercredi 25- Vendredi 27 avril 1945
Le PC de la 11. SS-Freiwilligen-Panzergrenadier-Division "Nordland" est situé dans les sous-sol de l'Opernhaus sur l'avenue Unter den Linden. Après son passage à la Reichsbank, Henri Fenet y retrouve son Kommandeur, le SS-Brigadeführer Gustav Krukenberg.
Après avoir organisé le défense du secteur, Krukenberg est contraint de quitter l'opéra du fait du matraquage d'artillerie qui s'opère dans le quartier. Le PC doit maintenant être transféré à la Gendarmenmarkt.
L'
Opernhaus se trouve sur l'
Unter de Linden et comme nous sommes sur place nous allons aussi sur la
Bebel Platz qui est juste à côté. La place est célèbre pour l'
autodafé de livres et pour les amateurs de cinéma, une scène de tournage du film "Cours, Lola cours" y a été tournée.
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Sur cette vue Google nous voyons les quatre lieux qu'il faut voir. Au fond à gauche la Reichsbank, le PC de Krukenberg situé à l'Opernhaus
n'est pas si loin. Sur la place une plaque en verre symbolisant
l'autodafé. Enfin l'immeuble qui apparait plusieurs fois dans le film
"Cours, Lola cours".
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Opernhaus sur Unter den Linden en juillet 1945. C'est l'ancien PC de la Division Nordland. |
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L'Opernhaus en 2009
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Gendarmenmarkt
Vendredi 27 avril 1945
Situé à côté de la U-bahn station Stadmitte, le SS-Sturmbataillon "Charlemagne" se maintien en réserve au Konzerthaus avec une compagnie du génie de la division Nordland, les hommes du SS-Untersturmführer Petersen.
Le 28 avril 1945, toujours sur la Gendarmenmarkt, posté à un angle de la Französicher Dom appelée aussi Französische Kirche, le Waffen-Standarten-Oberjunker Protopopov réussit à abattre à la Mg 42 un avion de reconnaissance soviétique.
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La place Gendarmenmarkt au centre de la photo en janvier 1953. Rien n'a encore été reconstruit, l'opéra tout comme les deux églises sur la place ont perdu leurs toits. Nous sommes en secteur soviétique.
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Photo prise après la bataille où nous pouvons voir encore des Sd.kfz 250, peut être de la Nordland,
gisant devant l'entrée du PC qui se trouve dans le soubassement à gauche sur la photo.
L'entrée menait à un couloir puis à une seconde entrée centrale qui
amenait aux sous-sols. En arrière fond la Französische Kirche.
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Nous voyons l'entrée cette fois-ci protégée par une grille massive. Nous
discernons facilement le couloir avec l'entrée opposée donnant là aussi
sur la place. Une large ouverture centrale mène à l'intérieur du
bâtiment |
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En 1947, deux ans après les combats la Huggenottenkirche. Une MG 42 en batterie a abattu un avion de reconnaissance soviétique
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Le temple huguenot a retrouvé son éclat
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Au nord la Reichsbank, le poste de secours. A gauche l'ancien PC de Krukenberg, l'Opernhaus. Au centre le Konzerthaus où se repose les SS français après l'attaque de Neukölln. A droite en bas la U-bahn station Stadtmitte, PC de Krukenberg. |
U-bahn stadtmitte - PC de la Nordland/Poste de secours
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Extrait de "Berlin sera notre tombeau" Tome 2 qui relate bien les évènements de la U-bahn station Stadtmitte
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SS-Brigadeführer Krukenberg installe son PC divisionnaire dans la U-bahn station Stadtmitte ligne nord-sud. Il faut savoir qu'il existe 2 stations Stadtmitte, une ligne nord-sud basée sur la Friedrichstrasse et une ligne est-ouest. Ces deux stations sont reliées entre elles par un tunnel, dénommé "tunnel de souris". Les SS français se servait de ce tunnel pour s'allonger sur le sol et y dormir.
La Gendarmenmarkt n'est située qu'à quelques mètres de la station de la Mohrenstrasse. Les Waffen SS empruntent donc le tunnel pour rejoindre le wagon qui sert de PC.
A la fin des combats Henri Fenet et quelques survivants du Sturmbataillon quittent le Ministère de l'Air du Reich (RLM) pour rejoindre la station Stadtmitte.
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Février 1945. Le quartier est déjà largement endommagé par les bombardements anglo-américains. Les français sont au Konzerthaus, près du bâtiment cerclé de rouge l'entrée de la station Stadmitte plus bas la sortie sur la Friedrichstrasse. |
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Sur cette vue 8 ans après les combat en secteur soviétique nous voyons l'ancien Poste de Commandement de Krukenberg au Konzerthaus puis il déménage en prenant la U-bahn station Stadmitte sur la Mohrenstrasse qui comme vous le voyez était très proche. Les français prennent ensuite le tunnel de souris pour déboucher à la station Stadtmitte donnant sur la Friedrichstrasse.
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U-Bahn Station Stadtmitte en face de l'hôtel Hilton sur la Mohrenstrasse
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Nous voici dans le "tunnel de souris" reliant les deux stations entre-elles. Difficile d'imaginer dans ce milieu modernisé que les français étaient allongés à même le sol pour prendre un peu de repos. |
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La U-bahn station Stadtmitte sur la Friedrichstrasse, une rame à l'arrêt servait de PC divisionnaire. Sur ce quai, SS-Brigadeführer Krukenberg remet décorations et Croix de Fer aux volontaires français méritants. |
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Nous ressortons de la U-Bahn Station Stadtmitte mais côté Friedrichstrasse, sur notre gauche nous entendons les roulement de l'artillerie russe.
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Hotel Adlon - Poste de secours principal Nordland
Vendredi 27 avril 1945
Le poste de secours principal de la 11. SS-Freiwilligen-Panzergrenadier-Division "Nordland" et donc du SS-Sturmbataillon Charlemagne est situé à l'hôtel Adlon sur la Parizer Platz.
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Sur cette vue datant de mars 1945 nous voyons l'Hôtel Adlon sur la Parizer Platz
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Soldats allemands évacués de l'hôtel Adlon, un des homme porte curieusement un masque à gaz
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L'hôtel Adlon après les combats. Ravagé par les flammes après la capitulation de nombreux blessés vont périr de manière affreuse |
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L'hôtel Adlon est aussi connu pour l'affaire Michael Jackson qui avait montré son enfant à la presse..le passant par la fenêtre au dessus du vide.
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Landwehrkanal et U-Bahn Station Hallesches Tor
Jedui 26 avril 1945
Le Landwehrkanal constitue désormais la future ligne de front qui sera défendu par un groupe de la 4.Kompanie du SS-Sturmbataillon et par des Waffen du SS-Panzergrenadier-Division 24 "Danmark".
Ce passage est un lieu stratégique dans la défense de la Chancellerie. Si dès le 26 avril ses défenseurs sont soumis au matraquage de l'artillerie soviétique, dès le lendemain matin les blindés donnent l'assaut. Dans l'après-midi du 27 avril, le canal est franchi par les soviétiques.
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Le Landwher Kanal et la station de métro Hallesches Tor huit ans après les combats. Cerclé de rouge l'endroit où ont été prise les photos suivantes. En calque rouge le secteur tenu par les Waffen SS de la Nordland et de la Charlemagne.
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Chars soviétiques T34 à la U-Bahn Station Hallesches Tor
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Les T34 se mettent en position sous la station de métro. Ils ne peuvent pas aller bien loin car juste devant eux il y a le Landwehrkanal tournant ainsi le dos à la place Belle-Alliance.
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Deux mois après les combats, la U-Bahn Station Hallesches Tor. Nous voyons un immeuble ravagé de la place Belle-Alliance.
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U-Bahn station Hallesches Tor depuis la Waterloo Ufer
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Barrage antichar bloquant l'accès à la Belle-Alliance Platz |
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Même endroit mais malheureusement avec une végétation bien verte.
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Place Belle Alliance (Belle Alliance Platz)
Vendredi 27 avril 1945
Les 2. et 3. et 4. Kompanien du SS-Sturmbataillon Charlemagne sont en position sur la Belle-Alliance Platz. Elles sont rejointes par la 1.Kompanie dès 5h00 du matin.
Rapidement c'est tout le bataillon français qui est mobilisé sur cette fameuse place. Après des violents combats, harcelés par l'artillerie lourde, les tirs de mortiers et la ruée des chars accompagnés de leur infanterie, les Waffen SS abandonnent la place à l'ennemi.
Les amateurs de l'épopée Napoléonienne remarqueront que les lieux sont propices à leur donner un ulcère. Belle-Alliance Platz, Waterloo Ufer, Blücher Platz....
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Ce volontaire Français, engagé dès la création de la SS-Sturmbrigade a survécu à la bataille de Berlin
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la Place Belle-Alliance en 1935, 10 ans avant les combats. La défense de la Friedrichstrasse est confiée au hommes du SS-Panzergrenadier Regiment 24 "Danmark" et la Wilhelmstrasse au bataillon d'assaut "Charlemagne" |
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La place Belle Alliance quelques années après la guerre. Les bâtiments sévèrement endommagés ont été rasés ce qui laisse deviner la violence des combats.
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1945. La place Belle-alliance filmée par les soviétiques. La statue était comme nous le voyons encore en place.
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La Place Belle-Alliance en 1945. Les immeubles au fond sont bien ravagés.
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La place belle alliance en 2009 avait largement perdu son lustre d'antan.
Beaucoup d'Allemands désoeuvrés s'y retrouvaient. La colonne était décapitée de sa statue. En 2021, la place est en réhabilitation la colonne entièrement rénovée.
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Combats de rues

Maintenant que les Français sont en position, nous allons voir leurs points de résistance successifs à travers les rues Saarlandstrasse, Wilhelmstrasse et Friedrichstrasse qui est verrouillée par des soldats de la Nordland.
La Friedrichstrasse fortement endommagée par les tirs d'artillerie a l'avantage d'être traversée du nord au sud par une ligne de métro largement crevée par les tirs d'artillerie. La rue ne peut donc plus être empruntée par les blindés ennemis. Les Soviétiques concentrent doncs leurs efforts sur les rues Wilhelmstrasse et Saarlandstrasse mais l'Armée Rouge y concentre beaucoup trop d'hommes et de matériels et elle se désorganise, les destructions de chars sont donc nombreuses.
Grossbeeren Brücke
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En médaillon à gauche sur la photo le pont métallique à l'extrémité de la Grossbeerenstrasse. Comme nous pouvons le voir la rue offre un accès direct à la Saarlandestrasse
tenue par les français de Weber. En haut à gauche nous remarquons le
centre de tri postal qui avait fait l'objet d'un article sur HistoReich. Nous remarquons aussi l'Anhalter Bahnhof. De gauche à droite, Weber tient la Saarlandestrasse, Fenet la Wilhelmstrasse enfin les hommes de Ternedde la Friedrichstrasse.
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Lorsque les Soviétiques se sont emparés de la Place Belle-Alliance, il devient urgent de raccourcir les lignes d'autant plus que le pont à l'extrémité de la Grossbeerenstrasse a lui aussi été enlevé aux grenadiers de la Panzer-Division "Müncheberg". La Grossbeerenstrasse offre un accès direct à la Saarlandstrasse.
PS : Ce pont est souvent confondu, notamment dans les ouvrages Heimdal, avec celui de Merhingdamm qui n'existait pas encore.
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Le pont à l'extrémité de la Grossbeerenstrasse, le tablier a été détruit empêchant les soviétiques de passer. Ils passeront directement par la Belle-Alliance Platz. Deux camions et non pas des T34, comme il est souvent dit, stationnent devant le pont. |
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Le Grossbeeren Brücke épargné par la guerre
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Wilhelmstrasse
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Le toulousain Guy-Jacques Dedieu volontaire français porté disparu dans les combats de Berlin |
Alors que la résistance s'établit maintenant sur la Wilhelmstrasse-Hedemannstrasse, le Waffen-Unterscharführer der SS Vaulot et une équipe de combat part en éclaireur en direction de la place Belle-Alliance. Repéré les Français reculent sous les tirs d'artillerie.
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Sur cette vue aérienne de février 1945 nous voyons les positions françaises dans la Wilhelmstrasse et Saarlandstrasse ainsi que le poste de commandement de Henri Fenet. Nous remarquons l'ampleur des destructions dues aux bombardements anglo-américains, bien avant l'artillerie soviétique.
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Des Français se sont battus et sont morts dans cette rue. Gravats, débris, murs mitraillés ou détruits, un exemple de leur environnement.
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Situé au 54 (depuis 1993) de la Wilhelmstrasse nous pouvons voir les anciens locaux de la Geheimes ZivilKabinett. Il est aujourd'hui le ministère fédéral de l'alimentation et de l'agriculture.
En 1936, la direction du Reich du
NSDAP (
Reichsleitung der NSDAP) emménage dans le bâtiment situé alors au
63-64 Wilhelmstrasse.
Rudolf Hess y a son bureau de 1936 à 1941 jusqu'à son envol pour négocier la paix avec l'Angleterre,
Martin Bormann devient ensuite son successeur. C'était aussi les bureaux de
Joachim von Ribbentrop.
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Les bureaux de Rudolf Hess, Martin Bormann, Joachim von Ribbentrop sont encore visibles sur la Wilhelmstrasse |
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L'une des rares maisons d'époque encore debout située au bas de la Wilhelmstrasse, là où Vaulot et ses hommes doivent rebrousser chemin. |
Hedemannstrasse
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SS-Sturmbannführer Ternedde Kdr du Rgt "Danmark"
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Samedi 28 et dimanche 29 avril 1945
La Friedrichstrasse est barrée à hauteur de la Hedemannstrasse par des éléments du SS-Panzergrenadier Regiment 24 "Danmark", du Volkssturm, de la Kriegsmarine. Ce point de résistance est commandée par le SS-Untersturmführer Christensen qui est lui même sous les ordres du SS-Sturmbannführer Rudolf Ternedde.
De l'autre côté de la rue, à l'intersection Hedemannstrasse-Wilhelmstrasse, Saarlandstrasse des détachements français commandés par le SS-Obersturmführer Weber et le Waffen-Oberscharführer Hennecart prennent position. Les blindés soviétiques s'étant regroupés sur la place Belle-Alliance, l'assaut rouge est imminent.
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Sur cette photo prise en 1945 après les combats, la flèche nous montre l'angle de la Wilhelmstrasse et de la Hedemannstrasse. Dans ces rues l'Unterscharführer français Roger Roberti y perd un oeil, il est décédé en 2015. |
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Comme de coutume, Berlin est trop souvent encombrée par les automobiles et les travaux. A l'angle de la Friedrichstrasse et Hedemannstrasse SS-Obersturmführer Christensen y établit un point de résistance, restant en liaison avec des groupes
de combat français qui bloquent l'autre extrémité de la rue.
L'infanterie russe s'immisce à travers les immeubles, des combats ont
même lieu sur les toits, dans les sous-sols. |
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Sur cette vue d'après guerre cerclé de rouge l'angle de la Friedrichstrasse et Hedemannstrasse d'où a été prise la photo précédente. Vu l'ampleur des destructions on remarque l'axe principal des combats, sud-nord. Une fois les carrefours enlevés par les Soviets, la rue transversale ici la Hedemannstrasse, n'était plus défendue ce qui explique son état "préservée".
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Angle de la Wilhelmstrasse et de la Hedemannstrasse. Les Français de la Waffen-SS
tentent de bloquer l'accès aux chars soviétiques. Matraqués par les
obus, les chars, les combats au corps à corps avec l'infanterie, les
Français ne pourront que reculer. |
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Sur cette vue de 1953, cerclé de rouge l'endroit où a été prise la photo précédente, au carrefour de la Wilhelmstrasse et Hedemannstrasse qui comme nous le voyons n'avait pas beaucoup subi de destruction.
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Dimanche 29 avril 1945
L'infanterie soviétique s'infiltrant sur la Friedrichstrasse, le SS-Untersturmführer Christensen est contraint de reculer sur la Puttkammerstrasse. Les Français, toujours à l'Hedemannstrasse décrochent pour éviter d'être déborder de toute part. Un nouveau point d'appui est créé sur la Puttkamer-strasse.
Le Waffen-Oberscharführer Olliver de la 4.Kompanie combat sur la Puttkamer-strasse lorsqu'il est blessé par un bombardement, son nez est cassé ses genoux brisés. Il est évacué vers un poste de secours où il est opéré.
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Waffen-Oberscharführer Olliver est blessé sur la Puttkammer Strasse
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Le soir du 29 avril, Henri Fenet réinstalle son PC dans les sous-sols d'une librairie. Plusieurs indices laissent penser qu'il s'agit du siège des éditions "Dietrich Reimer verlag", et non pas "Reiner Dietrich" comme il a souvent été écrit. Cette maison d'édition était située Wilhelmstrasse 29, entre la Puttkamerstrasse et Kochstrasse.
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Sur cette photo aérienne prise en 1943 nous distinguons les rues qui nous intéressent. Au milieu de la photo la Hedemannstrasse avec ses deux intersections tenues par la Nordland et la Charlemagne (à gauche). 150 mètres plus au nord la Puttkamerstrasse. La Wilhelmstrasse, qui offre une largeur suffisante pour les blindés soviétiques étant naturellement sur notre gauche. | |
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Angle Freidrichstrasse-Puttkamerstrasse, malheureusement les
bâtiments récents sont légions, nous faisons face à l'assaut
soviétique,. A 200 mètres environ nous remarquons les immeubles situés à
l'intersection de la Hedemmanstrasse |
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L'une des maisons d'avant guerre située sur la Freidrichstrasse en face de la Puttkamerstrasse. Il s'agit de la Haus Gutschow, les impacts de balles ont été rebouchés mais restent visibles.
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Non loin de la Puttkamerstrasse mais toujours sur la Friedrichstrasse au numéro 34, à la sortie de la U-Bahn Station Kochstrasse empruntée d'ailleurs par les SS Français, vous y trouverez un immeuble de l'Organisation Todt. Ne ratez surtout pas l'imposant aigle sur le toit en devanture.
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Sur notre droite l'immeuble de l'Organisation Todt avec son aigle tout en haut. La U-Bahn Station Kochstrasse reliait la station Stadtmitte, elle était de ce fait utilisée par les Waffen SS de la Nordland et Charlemagne.
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Saarlandestrasse/Stresemannstrasse
Voici une rue qui a régulièrement changé de nom. Avant le III.Reich la rue s'appelait Königgrätzer-strasse puis Saarlande-strasse dans la période qui nous intéresse. De nos jours elle est la Stresemann-Strasse, ancien président de la république de Weimar aujourd'hui enterré dans un cimetière de Kreuzberg. Pour information nous ne sommes pas dans le quartier Berlin-Mitte mais Kreuzberg.
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Waffen-Oberscharführer Appolot de la "Weber Kompanie" est blessé lors des combats. Il survit à la guerre.
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La brasserie Keller
Après les combats de Neukölln et avant ceux de la Belle-Alliance Platz, une partie du bataillon emmenée par le SS-Obersturmführer Joachim von Wallenrodt se repose dans une brasserie sur la Askanischer Platz située sur la Saarland-strasse. Ils repartiront plus tard vers la U-bahn station Stadtmitte.
Le char Tiger Ausf B de Georg Diers se place en couverture sur la Postdamer Platz, il couvre la Saarlande Strasse et Anhalter Strasse.
D'après les témoignages maintes fois repris dans les livres il est question de la "brasserie Thomas Keller" située en face de la gare Anhalter, c'est une erreur. La Europahaus accueillait bel et bien une brasserie mais il s'agit de la Hofbräuhaus Augustiner Keller, le nom d'une bière brassée à Munich. Encore en 1940, il était écrit "Augustiner Bräu" sur la facade. Le nom "Keller" donné dans les livres, et largement repris ne se basait que sur des recherches d'après-guerre, puisque à l'époque les Waffen SS n'ont pas pu voir ce nom en façade.
Les arrières de l'Europahaus donnent directement sur le RSHA, un bâtiment qui sera âprement défendu par les français lors des derniers combats mais nous y reviendrons plus loin.
En 1974, le bâtiment prend le nom de Deutschlandhaus.
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Sur cette vue aérienne de février 1945 nous voyons l'emplacement de la brasserie où les Waffen SS français se reposent
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1937. La brasserie "Augustiner Keller" est clairement identifiée
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L'Europahaus en 1940. En façade nous remarquons le nom "Augustiner Bräu"
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Europahaus en 1945. Le complexe sera restauré, il est toujours visible d'ailleurs au même endroit il y a le café Stresemann. N'hésitez pas à y prendre un verre !
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Le complexe entièrement restauré, moins clinquant mais toujours là
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Intéressante vue de l'Askanischer Platz avec laa Europahaus à droite
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En face du café, sur le plan historique, nous ne manquerons pas de voir la façade de l'ancienne gare Anhalter (Anhalter Bahnhof). Une scène du film "Hitlerjunge Quex" a été tournée devant la gare, on y voit le jeune Heini s'y rendre pour prendre le train.
Pendant les combats sur Berlin, l'Anhalter Bahnhof était utilisé comme hôpital. Il faut aussi savoir qu'un bunker souterrain y a été construit en 1938. A ce titre vers la fin de la guerre, la jeune adolescente et BDM Johanna Ruf travaillait à l'hôpital en tant qu'aide soignante. Le 27 avril 1945, avec ses camarades elle doit rejoindre le Führerbunker pour y soigner les blessés, elle se souvient :
"J'ai d'abord soigné les blessés dans le bunker de la gare d'Anhalter, puis plus tard ceux qui se trouvaient sous la nouvelle chancellerie du Reich"
A la chute de Berlin, elle sera capturée et elle décède en juin 2023 à l'âge de 95 ans. Elle était le dernier témoin du Führerbunker.
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Vestige de l'Anhlater Bahnhof, la gare a largement été démolie après la guerre alors qu'une restauration était possible |
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Le centre de tri postal de Kreuzberg à côté de la gare. Un exemple de l'architecture nationale socialiste
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Angle de la Kochstrasse et de la Wilhelmstrasse
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Sur cette vue de février 1945 nous voyons l'angle de la Kochstrasse et de la Wilhelmstrasse. La rue avait été particulièrement bombardée par les anglo-américains, ils manquent beaucoup de toits.
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L'angle de la Kochstrasse, deux ans après les combats. L'immeuble en jaune a semble t-il survécu à la guerre et aux démolitions.
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En l'absence de photo cette vue Google de l'angle de la Kochstrasse-Wilhelmstrasse
cette fois prise en direction de la Chancellerie. Le bâtiment en jaune
sur la photo précédente est à notre droite. Nous remarquons sur notre
gauche au loin le Reichsluftfahrtministerium.
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Angle Kochstrasse et Friedrichstrasse
A l'autre extrémité de la Kochstrasse, le point de résistance de la SS-Nordland
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A l'angle de la Kochstrasse et de la Friedrichstrasse tenu par les Waffen SS de la Nordland, ce bâtiment a connu les effroyables combats mais est resté debout. |
Entre la Kochstrasse et la Prinz-Albrecht-Strasse.
Entre la Kochstrasse et la Zimmerstrasse depuis le milieu des années 30 il y avait les bureaux de la Geheime Staatspolizei et de l'Allgemeine SS. L'endroit a été rasé après la guerre.
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1945, Vue aérienne de la Wilhelmstrasse. L'intersection au sud est celui de la Kochstrasse que nous venons de voir précédemment. Plus au nord à l'angle du Reichsluftfarhtministerium nous voyons la Prinz-Albrecht-strasse et le RSHA. |
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La Wilhelmstrasse entre la Kochstrasse et la Prinz-Albrecht-Strasse durant les obsèques de Reinhard Heydrich assassiné à Prague. On aperçoit le RLM
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Même lieux après les combats, tout est ravagé, méconnaissable. Il y avait les bureaux de la Gestapo et SS largement détruits.
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Sur cette vue aérienne de 1953 on "apprécie" l'ampleur des destructions. En jaune, l'emplacement des bâtiments vus sur les photos précédentes, il ne reste absolument plus rien.
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Wilhelmstrasse-Prinz Albrecht strasse
Jacques Frantz se souvient :
"Sans repos, sans sommeil, sans ravitaillement, nous
vivons des jours d'enfer à la limite de la misère et du cauchemar. Et c'est le 1er mai à 6 heures du soir qu'un obus de mortier est tombé à quelques mètres de moi. Un de mes camarade est tué et je tombe, très grièvement blessé. Au péril de leurs vies des camarades me chargent sur une civière."..."Je suis transporté en passant par les caves des immeubles démolis ou en flammes à travers les décombres jusqu'à une station de métro."..."Je hurle de douleur. Craignant un massacre par les russes, des camarades plus valides m'ont débarrassé de mes vêtements et de mes papiers ensuite ils m'ont porté à l'hôpital de la charité où je suis immédiatement et admirablement opéré par le professeur. J'ai bien souffert et je reste avec l'oeil gauche en moins ce qui me gène beaucoup. J'ai l'air d'un cadavre, je suis méconnaissable, je pèse 40 kg".
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Ce Waffen-Oberjunker der SS de 20 ans, Jacques Frantz était Ib du Waffen-Hauptsturmführer Fenet. Il sera blessé le 1er mai par des éclats de mortiers puis sera évacué.
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Mardi 1er mai 1945
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Les crayons de couleurs sont de sortie. En rouge nous voyons la fameuse brasserie Augustiner Keller où s'est reposée une partie du SS-Sturmbataillon, les arrières de la Europahaus donne sur le RSHA en vert, les français vont y livrer leur ultime combat. En jaune le Reichsluftfarhtministerium, certains français s'y sont regroupés quand d'autres y mourront.
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1. Angle de Prinz Albrecht Strasse 2.angle de la Wilhelmstrasse-Kochstrasse 3.Siège du SD (RSHA) 4. Le ministère de l'Air |
1. Angle de la Prinz Albrecht Strasse (Niederkirchnerstrasse) et de la Wilhelmstrasse
C'est à vrai dire la dernière ligne de front tenue par les troupes françaises et allemandes. Là où les derniers combats pour la défense de Berlin ont lieu même si il est vrai la reddition est très proche.
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La dernière ligne de front Zimmerstrasse, Wilhelmstrasse, Niederkirchnerstrasse. Henri Fenet alors dans le Reichsluftfahrtministerium va s'apercevoir très vite que les allemands cessent toute résistance.
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Nous sommes au carrefour de la Zimmerstrasse-Wilhelmstrasse-Niederkirchnerstrasse. Nous regardons vers le sud d'où les soviets arrivent grisés par l'alcool et la victoire. Les bâtiments d'origine ont été rasés après la guerre.
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Angle de la Wilhelmstrasse et de la Prinz-Albrecht-Strasse depuis la Zimmerstrasse. La photo prise fin 1944 nous montre les ravages des bombardements anglo-américains. C'est dans cette ambiance apocalyptique que les français vont se battre
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Angle Wilhelmstrasse-Niederkirchnerstrasse (Prinz-Albrecht-Strasse). En comparant avec la vue précédente il ne reste pas grand chose. Plusieurs vestiges historiques tout de même intéressants comme le Ministère de l'Air du Reich (RLM) que l'on voit un peu à droite, le mur de Berlin et les petits pavés des rues de la RDA. |
3. Le RSHA
Le bâtiment a été construit de 1901 à 1905 au Prinz-Albrecht-Strasse 8,
il s'agissait d'une école d'art industriel. En 1933 il est devenu le
siège de la police secrète d'Etat et dès 1939 il est aussi le RSHA Reichssicherheitshauptamt (Office central de la sécurité du Reich). Il est partiellement détruit en 1953-1954 puis totalement rasé en 1956.
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Secteur des combats des hommes de Henri Fenet. Le RSHA après la bataille, nous voyons la Europahaus sur la Wilhelmstrasse
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Henri Fenet se souvient :
"Il est décidé que le prochain point de résistance sera le Reichssicherheitshauptamt, quelques dizaines de mètres plus loin"..."Le RSHA est en ruine, mais ses caves qui donnent sur la rue offrent encore des abris utilisables".
Les Soviétiques tentent de s'infiltrer partout mais il sont rejetés.
Dans la nuit il n'y a plus de liaison ni à droite ni à gauche, Fenet ne le sait pas encore mais les troupes de la Friedrichstrasse rassemblées au niveau de la station Stadtmitte tentent une percée au Nord.
Pour Fenet il est temps de quitter le RSHA pour le ministère de l'air situé quelques dizaine de mètres derrière.
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Le RSHA en jaune, depuis ce bâtiment les dernières balles seront tirées par le groupe Fenet
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Sur cette vue aérienne d'après-guerre le siège de la RSHA. En haut à droite le ministère de l'air du Reich. Sur la gauche du RSHA mais de l'autre côté de la rue l'imposant bâtiment intact était réservée aux pilotes de la Luftwaffe.
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Le RSHA en 1933 abrite les bureaux d'Heinrich Himmler et de Reinhard Heydrich
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Même angle les combats sont terminés, les impacts d'obus et de balles sont nombreux
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Vue arrière du RSHA en 1953. Les arrières étaient défendues entre autre par une poignée de français. Derrière le bâtiment nous apercevons le Reichsluftfahrtministerium ou Ministère de l'Air du Reich |
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Le RSHA a été entièrement rasé en juin 1956
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Haus der Flieger
Puisque ne nous sommes dans la Niederkirchnerstrasse (Prinz-Albrecht-Strasse) rendons aussi devant la Haus der Flieger.
A partir de 1935, la Haus der Flieger est utilisée par Hermann Goering comme lieu de représentation de la Luftwaffe. Avec ses bureaux, sa salle de représentation et la proximité avec la RLM, la Haus der Flieger est un peu la Chancellerie de l'Armée de l'Air. Nicolaus von Below y fait mention dans son livre "A la droite d'Hitler"
Contrairement au RSHA le bâtiment est toujours debout puiqu'il est utilisé aujourd'hui par le Bundesrat.
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La Haus der Flieger sera restaurée après la guerre
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La Haus der Flieger
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4. Reichsluftfahrtministerium (RLM), Ministère de l'armée de l'air
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Waffen-Hauptsturmführer der SS Henri Fenet |
Après
les combats de Neukölln Louis Lavest de la
Kampfschule Weber raconte son arrivée au
Reichsluftfahrtministerium
:
"Nous avons repris la route pour arriver à l'aube devant un grand
bâtiment, le ministère de l'air, devant lequel avait lieu un
regroupement des forces.
Après
avoir somnolée sur le trottoir, au petit matin une partie des groupes
de combats rassemblés là, fut cantonné à l'opéra et l'autre dont je
faisais partie, logée dans un petit théâtre".
Quelques jours après, Henri Fenet avec une poignée d'homme est retranchée dans le Ministère où il apprend
de la bouche d'un commandant de la Luftwaffe que la capitulation a été
signée ! il se souvient :
"Rapidement nous quittons le ministère, sans
répondre aux appels des rouges, hommes ou femmes, qui nous invitent à
rendre les armes".
Le ministère de l'air du Reich est toujours en place, l'ensemble est assez impressionnant par ses dimensions et la solidité qu'il dégage. Naturellement il est un exemple typique de l'architecture national-socialiste, un aspect martial qui a son charme et qui est très solide.
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La bataille est presque finie, Henri Fenet et des survivants du SS-Sturmbataillon se regroupent au Reichsluftfahrtministerium (jaune). Comme nous pouvons le voir la Chancellerie du Reich (rouge) n'était pas loin du ministère de l'Air. Les SS français faisaient bien parti du dernier carré.
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Le ministère de l'Air du Reich est imposant et très solide puisqu'il a survécu à la seconde guerre mondiale |
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Le Ministère de nos jours
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L'angle opposé sur la Leipziger-Strasse
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Le Ministère de l'Air du Reich à l'angle de la Leipziger-strasse. Sous cette dalle en béton il y avait et il y a toujours le bunker du ministère.
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Combat sur la Yorckstrasse !
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Waffen-Standarten-Oberjunker Jean-Marie Croisile
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Souvenez vous, la 1.Kompanie du SS-Sturmbataillon a combattu dans le cimetière à la lisière de l'aéroport de Tempelhof puis avait rejoint le reste de la troupe sur la Hermannplatz. Elle fut une rapidement séparée de son unité. Nous allons suivre maintenant le témoignage de Jean-Marie Croisile.
Le poste de secours
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La scène de l'évacuation est présente dans le tome 2 de "Berlin sera notre tombeau"
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Croisile se souvient :
"Nous sommes à proximité de la gare S-bahn Yorckstrasse, non loin du croisement Yorckstrasse et de Mansteinstrasse. Nous déposons un de nos grenadiers, qui vient d'avoir une jambe sectionnée par un éclat d'obus, dans un poste de secours."
Avec l'avancée des soviétiques, le poste de secours doit être évacué. Croisile doit protéger l'évacuation. il raconte :
"La contre-attaque envisagée par le major doit protéger la gare pendant qu'il tentera d'évacuer les blessés qui sont dedans."
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La Station S-Bahn Yorckstrasse est située sous les rails, elle était bien protégée des tirs de mortiers et d'obus
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L'entrée du poste de secours est sur notre droite, un français sérieusement blessé y est déposé
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L'entrée de la S-Bahn station Yorckstrasse. Un poste de secours protégé par les Waffen SS français
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Mansteinstrasse
Le groupe d'allemands et de français est maintenant en position défensive sur la Mansteinstrasse. les soviétiques se sont emparés de la S-bahn station Yorckstrasse.
Jean Marie Croisile se souvient :
"La voie ferrée passe donc derrière la rangée d'immeubles que nous occupons, parrallèlement à la Mansteinstrasse, et il n'y a pas d'intervalles entre les maisons et la voie. Les Russes qui cherchent maintenant un moyen de nous déborder, se sont aperçus de cet état de chose, et comme ils tiennent tous les viaducs et la gare, ils peuvent tranquillement monter sur la voie, et ils ont déjà commencé à pénétrer dans les immeubles par les fenêtres du deuxième étage qui donnent de ce côté. C'est très inquiétant"
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Sur cette vue aérienne. Les immeubles tenues par les Français et les troupes du Major Allemand. Les Soviets tentent d'infiltrer les immeubles par la voie ferrée. Cerclé de rouge l'endroit où les SS français devaient monter sur les voies, puis en médaillon l'angle où a été blessé Croisile.
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Il s'agit maintenant de repousser l'ennemi, le Major allemand et ses hommes attaquent depuis l'intérieur de l'immeuble, les Français trouvent un échelle et tentent de prendre à revers les soviets sur la voie.
Jean Marie Croisille raconte :
" Ce n'est pas une mince affaire, par ce que nous devons grimper là-haut par l'angle fait par l'immeuble et le mur de soutien de la voie ferrée dans Yorckstrasse à dix mètres des Russes qui tiennent le viaduc".
Alors avec ses hommes et une échelle, Jean Marie Croisile est blessé par balle à l'angle de la Mansteinstrasse. Les combats de Berlin sont terminés pour lui.
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Sur cette vue nous comprenons facilement comment les soviets ont pu pénétrer dans les immeubles de la Mansteinstrasse. C'est à cet endroit, préservé, que les français devaient mettre leur échelle.
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Angle de la Yorckstrasse et Mansteinstrasse la guerre est finie pour Jean Marie Croisile. L'immeuble rasé après-guerre a été reconstruit, on remarque le drapeau au balcon. |
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Mai 1945, la bataille de Berlin est terminée. Nous sommes à l'angle de Katzbachstrasse et de la Yorckstrasse à seulement 650 mètres des dernières positions tenues par les SS français de la 1.Kompanie. Pour ces soldats ce sera la captivité en URSS, les maladies, les privations, la mort. Ont ils combattu main dans la main avec les français ?
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Epilogue
Waffen-Hauptsturmführer Henri Fenet capturé sera condamné en France puis retourna à la vie civile
Standarten-Oberjunker Jacques Frantz blessé par des éclats de mortiers rejoindra lui aussi la France et la vie civile.
Guy Jacques Dedieu déposé blessé à la Reichskanzlei est porté disparu depuis le 1 mai 1945.
Jean-Marie Croisile blessé au ventre dans la Yorckstrasse sera capturé par les soviets. Il rejoindra la France et la vie civile.
SS-Sturmbannführer Rudolf Ternedde survivra à la bataille.
Waffen-Unterscharführer Roger Albert Brunet, abattu sommairement par un soviétique, repose anonymement dans l'un des 260 cimetières berlinois....comme beaucoup de ses camarades.
Remerciements
Ce reportage photo n'aurait pas été possible sans la participation de deux personnes dont notamment mon ami Jean Luc qui m'a aimablement scanné et noyé sous des dizaines de pages de témoignages de vétérans. Je ne le remercierais jamais assez de sa patience après mes nombreux appels téléphoniques et mes questions idiotes. Toujours grâce à lui, de m'avoir transmis un lot de photos de Berlin, modernes et anciennes qu'il a su récupéré à droite et à gauche. Ce lot est à la base des articles sur les SS français, que le photographe anonyme soit remercié, si il me lit un jour.
Enfin à Vincent pour les photos des combattants.
Liens
Nous lirons
Mourir à Berlin de Jean Mabire aux éditions Jacques Grancher
Le soleil se couchait à l'est de Louis Levast
Bonjour Alexandre.
RépondreSupprimerPas mal votre reportage. 9a me rappelle beaucoup de souvenirs.
Vous pouvez y ajouter :
1 - dans la rubrique "Reichsbank", le quartier autour (Spittelmarkt) où certains français se sont battus aux côtés de Danois non blessés. Il s'agissait de tenir les ponts sur le canal de la Spree.
2 - dans la rubrique "Puttkamerstrasse", je pense que le QG de Fenet après le repli de la Place Belle-Alliance (une grande maison d'édition) existe toujours. C'est un grand bâtiment de quatre étages (+RdC) paré de briques recouvertes de céramique blanche. Il fait face à l'intersection Wilhelmstrasse-Puttkamerstrasse, tout comme une école style Second Empire (allemand) en brique rouge. Ce sont les deux seuls bâtiments pre-1945 à cet endroit (tout le reste, comme la Mehringplatz, c'est de la reconstruction d'architectes de l'ouest des années 1960-1970, particulièrement laide - je suis bien d'accord avec vous). Les français avaient été délogé de leur PC par un incendie, mais la façade est toujours d'origine, criblée d'impacts de balles et de fragments d'obus. Selon Mabire je crois, dans la cour de cet immeuble est mort le volontaire (russe blanc) Protopopoff.
Question : pouvez-vous prendre contact avec moi au sujet d'Elsenau ?