Il existe une dizaine de Jagdpanther dans le monde.
La génèse du Jagdpanther
Le cahier des charges est simple le blindé doit reposer sur la base du châssis Man VK 30.02 Pz.Kpfw V "Panther" mais avec un canon plus puissant 88 mm contre 75, le canon du Tiger.
Comme c'est un Panzerjaeger (un chasseur de char) il devra être dénué de tourelle et donc plus économique à construire.
En Octobre 1942, Speer confie le développement à Daimler-Benz où il doit être produit. Krupp A.K est aussi partenaire du projet.
Une production chaotique
Si les sorties d'usines se font à bon rythme, jusqu'à 160 par mois les bombardements successifs ralentissent fortement les cadences qui tombent à 21 exemplaires assemblés au mois de septembre 1944. Les usines Miag à Braunschweig font l'objet de 10 bombardements de février à octobre 1944. Toute la ville est d'ailleurs touchée par les bombardements criminels, la population passe de 280.000 à 106.000 habitants et les coupures de courant sont récurrentes - d'où le chômage technique des usines.
Devant ce problème, il est décidé que les usines MNH (Hannover) et MBA (Berlin) produisent aussi des Jagdpanther. La production cessera définitivement en avril lorsque les 3 usines tomberont aux mains de l'ennemi.
Il aurait été construit suivant diverses sources de 395 à 415 exemplaires de modèles Ausf G1 et G2 et de 418 à 430 exemplaires incluant les prototypes et (3 ?) Jagdpanther assemblés après la guerre par les britanniques.
1945. les usines produisant les Jagdpanther tombent aux mains de l'ennemi |
Le Jagdpanther
Sa boite a 7 vitesses et 1 marche arrière.
Il peut se permettre 55 km/h sur route et 25 km/h en tout terrain. Avec son réservoir de 700 litres il a une autonomie de 160 km à 80 km en TT.
5 hommes composaient l'équipage, initialement ils devaient être 6.
Son armement est composé d'un canon de 88 Pak 43/2 L/71 et d'une MG 34 (sur le glacis avant).
A partir du 9 septembre 1944, il est décidé de mettre fin à l'application du Zimmerit.
Très efficace à longue distance le blindage avant malgré son inclinaison n'est malheureusement pas assez épais pour résister aux calibres de pak utilisé sur le front Ouest surtout lorsqu'ils sont tirés à 500 mètres de distance.
Certains exemplaires ont été utilisés par l'armée française jusqu'en 1950
Jagdpanther de la s.Panzer-Abteilung 654 sur le front en Normandie. Notons que le blindé ne possède qu'un seul épiscope, d'un manteau de canon non boulonné mais d'un canon deux parties. |
Le Jagdpanther Ausf G1 du musée
Les photos du Sd.Kfz 173 Jagdpanzer V "Jagdpanther" du musée des blindés de Saumur ont plusieurs années d'intervalles, la chance d'y avoir été plusieurs fois.
Le manteau de canon est soudé à la caisse (boulonné plus tard) et surtout le canon est un modèle monobloc. A propos du canon nous avons que l'équipe du Musée des blindés avait récupéré un canon de Tiger au dépôt de Trun, a t-il été remonté sur notre blindé ou est-ce celui d'origine ?
Satory ou Bourges ?
D'après le Cpt Tributsch, le "123" aurait été récupéré à l'ETBS de Bourges en 1972, mais dans son livre "1965-1995, 30 années de recherches et récupérations" le Capitaine mentionne aussi que le "123" aurait été cédé à un autre musée depuis. Nous savons que le Musée des blindés a eu 2 Jagdpanther différents, un Ausf G1 et G2, l'un venait de Satory et récupéré en 1969 et l'autre de Bourges en 1972 (le 123) or le blindé qui a été cédé semble de toute vraisemblance le "232" et non pas le "123". Dès lors la confusion sur sa provenance est légitime.
Sur le modèle Jagdpanther G1 le manteau de canon est soudé sur la caisse |
Schürzen et Mg 34 sont parmi les pièces manquantes |
enseignement de la bataille de Kursk, le chasseur de char est équipé d'une MG34 (absente ici) |
L'échappement, en mauvais état, est un modèle de début de production. L'échappement gauche étant dépourvu de ses deux pipes de refroidissement |
haut de la caisse avec l'ouverture pour l'épiscope bi-focale |
Le galet arrière servant à la tension de chenille est cassé |
Le caoutchouc des galets, qui doit être d'origine, est en état de destruction naturelle |
Système de démarrage à la manivelle, il est dépourvu de guide pour la manivelle, l'anneau servant à lancer le moteur. |
Intérieur du Jagdpanther de Saumur |
En mai 1984 il est donné au BWB Wehrtechnische de Koblenz en Allemagne. Sa restauration commence en 1986 et le blindé dénommé maintenant "Ute" sur son canon participe maintenant à quelques exhibitions
Il s'agit d'un Jagdpanther Ausf G2 avec un manteau de canon boulonné (à partir des modèles de juin 1944)
La plaque protège pluie du périscope est totalement absente comme les modèles tardifs.
Enfin la zimmerit n'a jamais été appliquée.
Ce Jagdpanther a été retrouvé à l'état d'épave en Allemagne où il servait de cible. Par exemple toute la partie arrière est emprunté à un Panther Ausf G retrouvé à Trun en Normandie.
Ce modèle de Jagdpanther est plus récent que celui présenté à Saumur. Il a un manteau de canon différent fixé sur la plaque de blindage par 8 énormes boulons |
« Le Jagdpanther
RépondreSupprimerPesant 45 tonnes propulsé par un moteur Maybach HL 230 P30, V12 à refroidissement liquide de 600 chevaux à 2500 tr/mn.
Sa boite a 7 vitesses et 1 marche arrière.
Il peut se permettre 55 km/h sur route et 25 km/h en tout terrain. Avec son réservoir de 700 litres il a une autonomie de 160 km à 80 km en TT.
5 hommes composaient l'équipage, initialement ils devaient être 6.
Son armement est composé d'un canon de 88 Pak 43/2 L/71 et d'une MG 34 (sur le glacis avant).
A partir du 9 septembre 1944, il est décidé de mettre fin à l'application du Zimmerit.
Très efficace à longue distance le blindage avant malgré son inclinaison n'est malheureusement pas assez épais pour résister aux calibres de pak utilisé sur le front Ouest surtout lorsqu'ils sont tirés à 500 mètres de distance.
Certains exemplaires ont été utilisés par l'armée française jusqu'en 1950. »
Le poids est une très satisfaite approximation (~ ½ t).
Le moteur était le même que celui du Tiger B. À cause de la fragilité (relative) de la boîte de vitesse du char Panther et de ses dérivés, on brida sur eux son régime à 2500 tr/min en effet (au lieu de 3000), sa puissance étant réduite à 583 ch (au lieu de 700), et la vitesse de pointe de ces véhicules passa de 55 à 46 km/h sur route (et, sur seul meuble, de 25 ~ 32 km/h initialement à 20½ ~ 27 km/h après cette modification). C'était à l'époque suffisant pour surclasser la plupart des chars moyens ou lourds (y compris, en campagne, le Cromwell, lui aussi un peu amoindri déjà par un moteur bridé pour épargner sa boîte de vitesse, et qui par surcroît s'enfonçait dans la terre plus que ses rivaux).
Les versions du Pak 43 furent, sur le Jagdpanther, les Pak 43/2, Pak 43/3 et Pak 43/4. Cette arme venait à bout de presque tout, la seule exception étant une seule des plaques du blindage frontal des derniers modèles de l'IS-2, le reste demeurant très vulnérable à une telle pièce.
Je ne sais pas ce que vous voulez dire sur le blindage frontal du Jagdpanther. Il est le même que celui du Panther, sauf que la face de la tourelle y est remplacée par le prolongement du glacis jusqu'au sommet de la casemate. Épais de 8 cm, mais incliné à 55° de la verticale, ce glacis offrait la même résistance qu'une plaque de 17½. Les essais des Alliés le montrèrent invulnérable non seulement aux pièces de 75 mm ou moins, mais aussi aux obus dits de 3 pouces ou de 76, et même à ceux de 17 livres (tous ces derniers d'un calibre de 76,2 mm). L'obus perforant M82 de 90 mm testé par les États-Unis ne le perça à aucune distance. Même les précieux et rares obus à noyau de carbure de tungstène étaient inefficaces ou médiocrement efficaces. Inefficaces, car l'obus à sabot détachable de la pièce britannique de 6 livres, ou le plus classique T4 (adopté sous le nom M93) du canon dit de 3 pouces ou 76 mm, ne perçaient pas.
Peu efficaces, car l'obus à sabot détachable de la pièce britannique dite de 17 livres (projectile en service à partir d'août 1944, reservé au combat proche) et le T30 de 90 mm ne furent pas la solution attendue. Ce dernier, après la guerre adopté sous le nom de M304, ne fut distribué qu'à partir de 1945 et en petites quantités. Il perçait le glacis du Panther jusqud vers 750 m, ce qui était médiocre, et seulement en frappant de plein fouet. Mais contrairement à ce qu'on rapporte souvent il était plus puissant que le précédent ; et bien sûr il était exceptionnellement précis, à l'inverse des à peine utilisables obus à sabot détachable.
RépondreSupprimerLes unités britanniques de recherche opérationnelle cherchèrent les Panthers abandonnés en Normandie : pas une seule fois le glacis de l'un de ceux examinés n'avait été percé. Cette plaque de blindage est dite dans leur rapport être d'une résistance exceptionnelle (« outstanding »).
D'une mobilité exceptionnelle pour son temps, exceptionnellement protégé à l'avant (mais plus oridnairement sur les flancs) et pourvu d'une pièce exceptionnelle, le Jagdpanther permit quelques exploits à des équipages pourtant submergés par le nombre, mais aguerris. Le cas le plus notable à ma connaissance fut celui de 3 Jagdpanthers de la 654 . s. Pz. Jg. Abt. qui, le 30 juillet 1944 aux Loges (Normandie), détruisirent en quelques minutes 12 chars britanniques Churchill qui étaient alors les plus lourdement cuirassés des Alliés.
La 654. s'était illustrée sur ne front russe en 1943 avec ses puissants et lents Ferdinand, eux aussi armés de Pak 43. Cette unité d'élite recevrait plus tard des Jagtigers, encore plus robustes, mais dont la puissance de feu n'aurait été utile que face à des ennemis plus lourds que ce qu'on leur opposa, et ne justifiait donc pas la forte réduction de la cadence de tir. Combattant de plus en pire infériorité numérique, à ce que j'en sais les Jagtigers n'égalèrent pas les palmarès des Jagdpanthers.