vendredi 16 novembre 2018

Impressionnant TIGER Ausf E 221 au musee des blindes Saumur


Le Panzer VI TIGER I Ausführungs E Sd.kfz 181 est l'un des chars les plus connus de la seconde guerre mondiale, et nous avons de la chance il y a un bel exemplaire au musée des blindés de Saumur. L'avantage de ce Tigre est que son histoire est à peu près connue, je dis à peu près car son passé guerrier en Normandie reste encore à détailler même si nous connaissons à peu près les grandes lignes, la côte 112, la poche de Falaise.
  

Le Panzer TIGER I Ausführungs E 

 
Plusieurs projets pour un nouveau char de combat ont été présentés en 1941, parmi lesquels se détachaient le VK 3001 (H) de Henschel, le VK 30001 (P) de Porsche de 30 tonnes et le VK 3601 de Henschel, 36 tonnes.  Aucun ne dépassa le stade de prototype. Un nouveau projet VK 4501 est ordonné. Le blindé devra faire 45 tonnes et être équipé du canon 88 mm.

Le VK 4501 (P) de Porsche, prototype rejeté mais qui donnera naissance à l'Elefant
 
Deux prototypes sont présentés au Führer, le 20 avril 1942. Un Porsche et un Henschel, les deux modèles à tourelle Krupp armé du KwL L/56 de 88 mm.
Jugé trop compliqué, le projet Porsche est rejeté mais son étude est retenue pour la création du lourd Jagdpanzer "Ferdinand" du nom de son créateur, Ferdinand Porsche. Le blindé s'appellera finalement Elefant.
C'est donc Henschel qui remporte le contrat en août 1942. Le nom officiel du blindé lourd est : Pz.Kpfw. VI Tiger Ausf H1 puis Pz.Kpfw Tiger I /Ausf E, la production est lancée.


Le VK 4501 (H) de Henschel deviendra le fameux Tiger après quelques améliorations

Le Tiger est motorisé par un Maybach HL 210 P45 puis à partir de mai 1943 par un Maybach HL 230 P45. C'est un moteur 12 cylindres de 650 chevaux à 3.000 tr/mn (700 chevaux pour le HL 230), sa boite de vitesse est une Maybach Olvar 40-12-16 à 8 vitesses avant et quatre arrière.

Avec ses 57 tonnes tout plein fait sa vitesse maximale sur route est de 45 km/h et 20 km/h en tout-terrain pour une autonomie de 195 kilomètres environ.

La production commence en août 1942 pour se terminer en août 1944. 1 354 exemplaires sortiront des usines.
 
Un des premiers modèles en cours de finition sort de l'usine de Kassel. Le Tiger porte provisoirement le numéro 8 sur le devant de la caisse. Il est encore avec sa peinture primaire oxyde rouge. 
 

Des débuts difficiles

 
Le Tiger apparait rapidement sur le théâtre d'opération fin août 1942, durant le siège de Leningrad où ses débuts sont bien laborieux, il faut dire que le terrain marécageux n'est pas le terrain de jeu du Tiger qui souffre aussi de sérieux problèmes techniques.
Pour les Soviétiques, l'arrivée du Tiger en Russie est passée totalement inaperçu jusqu'en novembre 1942, lorsque les Anglais demandent des informations au GABTU KA sur un mystérieux "Pz.Kpfw VI" qui apparait sur une liste qui a fuité d'Allemagne. 
 
Le Tiger Nr 100 de la 1./s.Pz.Abt 502 sur le front de l'est avant sa capture. La Rommelkiste est située sur le côté gauche de la tourelle

Le premier exemplaire capturé intact par les Soviétiques l'est le 18 janvier 1943, lors d'un assaut raté autour du village ouvrier n°5 sur le front de Leningrad au sud du lac ladoga. Pris sous l'artillerie ennemie, le char sort de la route et reste coincé dans un trou de tourbe. Le Tiger Nr 100 du s.Pz.Abt 502, surnommé "Elephant" par Russes, est abandonné sans être sabordé par son équipage qui est pris sous le feu des mitrailleuses soviétiques, ils finiront par rejoindre les lignes allemandes. Dès le 20 janvier, Le Tiger se rend par lui-même dans la gare la plus proche où il est expédié à Kubinka près de Moscou pour y être étudié et testé. Les tests balistiques sur le matériel soviétique commenceront dès avril 1944.
La 1.Kompanie du s.Pz.Abt 502 comptait neuf Tiger Ausf H1, Werknummer 250 002 à 250 010, le Nr 100 était le 250 009. Le 18 janvier, un autre Tiger Ausf H1 fut capturé, il s'agissait du Nr 121 (250 004) le deuxième de la série hors prototype, qui avait le moteur cassé et son radiateur hors d'usage, à sa décharge il était en cours de réparation lorsqu'il tomba aux mains des rouges. Lui aussi rejoint le NIBT de Kubinka, en avril 1943, il sert de cible pour l'étude balistique et il est totalement détruit.   
 

Les Tiger Ausf E sur HistoReich

J'ai eu la chance de voir quatre autres Tiger, deux en France et deux autres en Allemagne. 




Differencier un modèle début de production avec ses évolutions
 
Au cours de sa faible existence, le Tiger connaitra quelques évolutions. Le modèle de début de production que l'on peut voir à Bovington par exemple est facilement reconnaissable. Le tourelleau est équipé de meurtrières. Des lance-grenades sont présents sur la tourelle.
   
Le Tiger du Bovington Tank Museum en Angleterre a été fabriqué en janvier 1943 et intégré à la schwere Panzer Abteilung 501. C'est un modèle de début de production.
Tourelleau type début de production (Bovington par exemple)

Tourelleau milieu et fin de production (Saumur, Vimoutiers)
 

Le Tiger 114 de Saumur 

Le Tiger de Saumur porte le numéro de châssis 251114 (Fahrgestell), il est donc le 1114e exemplaires sortis de la chaine de production sur les 1350 produits. Le numéro de tourelle est 250 857. Grâce à son numéro de châssis,  nous savons qu'il a été fabriqué en avril 1944 et livré à la fin mai 1944 à la s.SS-Tiger.Abteilung 102, l'Abteilung de chars lourds de la 2.SS Panzer-Division "Das Reich".

 
Envoyé de l'usine Henschel, il arrive à l'Abteilung sans zimmerit, cette fameuse pâte anti-magnétique fabriqué par l'entreprise Zimmer, elle lui est donc appliquée au bataillon. La peinture "usine" est ocre jaune auquel, peinte par dessus le rouge oxyde anti-corrosion. Toujours à l'Abteilung, les hommes de l'atelier lui rajoute au pistolet les teintes verte et brune, conforme à la livrée printemps-été. Le Tiger porte ainsi le numéro 114 de la 1. Kompanie du 1.Zug, son Bordführer est le SS-Oberscharführer Schmidt.
 

Les Tigres à Nécy 

 
Le 18 août 1944, alors dans le secteur de Falaise, la schwere.SS-Panzer.Abteilung.102 n'est plus rattachée à la 12. SS "Hitlerjugend.
Glagow est le Tiger-Kommandant du Tiger "124" avant que celui-ci ne tombe en panne au carrefour de la voie ferrée à l'ouest de l'Abbaye. Son char est remorqué par le Tiger de Schroif jusqu'à la lisière sud de l'Abbaye où ensemble avec deux Panzerjäger IV, ils engagent l'ennemi à 17 heures mais incapable de se déplacer, le Tiger "124" doit finalement être sabordé à la tombée de la nuit. Glagow se voit alors confié le Tiger "114" du SS-Oberscharführer Schmidt.
 
Le manoir de la Davoiserie situé à 400 mètres à l'ouest de Vignats semble être le lieu idéal pour le PC de la s.SS-Panzer.Abteilung 102 

SS-Unterscharführer Arthur Glagow

 
Fin 1942, Arthur Glagow est SS-Rottenführer. Début 1943, il est sous-officier à la 8. schwere Panzer Kompanie du SS-Panzerregiment 2 "Das Reich". Il est conducteur du Tiger 821 du Zugführer et SS-Obersturmführer Gerlach, il est alors SS-Unterscharführer.
 
Arthur Glagow

Le 5 mars 1943, il est SS-Panzerfährer du Tiger S21 du SS-Obersturmführer Reininghaus Zugführer du 2.Zug de la Tigerkompanie des SS-Pz.Rgt 2
En mai 1944, Il commande le Tiger "122" de la 1.Kompanie de la schwere.SS-Panzer.Abteilung.102. En août, on le trouve avec le Tiger "124" puis le "114".    

Le 19 août à 0h30, après le compte rendu au PC de l'Abteilung situé à 400 mètres de Vignats, une nouvelle mission est ordonnée, approvisionner les Tigres de la 1.Kompanie qui sont positionnés près des côtes 250 et 236, respectivement à l'ouest et au sud de Nécy. Le SS-Untersturmführer Schroif (Tiger "241") a laissé un témoignage intéressant :

"A 00h30 au PC du bataillon, je reçois l'ordre de rouler vers l'ouest et et d'approvisionner les Tiger de la 1.Panzerkompanie, qui sont près des côtes 236 et 250 avec de l'essence et de revenir ensuite avec eux jusqu'aux abords nord de Nécy. Dès 01h30, nous faisons le trajet déjà si dangereux de nuit avec les deux fûts chargés de 200 litres à travers  un terrain déjà occupé par l'ennemi. Un seul coup de fusil ou une balle traçante peut compromettre la mission et provoquer l'anéantissement total du panzer avec tout son équipage. Nous fonçons à la vitesse la plus élevée et, au bout d'une heure nous arrivons jusqu'aux autres panzers"  

Sur cette carte, nous remarquons Vignats au nord. La côte 236 au sud de Nécy est située à environ 5 kilomètres du PC de l'Abteilung. La côte 250 est au nord-ouest de Nécy.
Nous sommes sur la côte 236 qui offre une vue dégagée sur le secteur de Nécy et sur la longue ligne droite de près de 10 km de la D 958, un régal pour un canon de 88. La hauteur à gauche est la côte 250.  

Carte du front du 17 août au 19 août 1944

A Nécy, un Tiger est en position à l'angle de la rue de l'église et de la rue de Champeaux, il prend sous son feu l'ennemi qui pourrait surgir au nord-ouest du village. Il ne pourra pas évacué Nécy et sera finalement abandonné par son équipage. La prise du village ne se fera pas sans pertes, les Britanniques arriveront par le sud, depuis l'actuel D 29 mais ils y laisseront quelques blindés, un Sherman y sera sérieusement sonné, la tourelle gisant à côté de la caisse.    

Un Tiger a été abandonné à Nécy

 

Partir de Nécy 

Les trois Tigres réunis, ceux du SS-Obersturmführer Kalls (Tiger "141"), SS-Untersturmführer Schroif, SS-Untersharführer Glagow doivent maintenant repartir de Nécy, un village tenu depuis la veille par les Waffen SS de la 12.SS.Panzer-Division "Hitlerjugend" mais le village est déjà sous la pression du 53rd Infrantry Division. La mission des trois chars est de rejoindre le secteur de Vimoutiers au nord-ouest pour soutenir l'attaque du II.SS-Panzerkorps.

Le jour va bientôt se lever mais sur le trajet, nos Tigres vont se frotter à un groupement antichar britannique du 2nd Battalion The Monmouthshire Regiment, ce bataillon d'infanterie de la 160th Infantry Brigade a reçu l'ordre de prendre les hauteurs au sud de Nécy, dont la fameuse côte 236. Ce mouvement britannique n'est pas connu des Allemands qui ne se doutent pas une seconde que la voie nord-est est en train de se refermer.  

SS-Untersturmführer Martin Schroif (1915-1979)

A l'aube vers 5h15, le petit groupe blindé avec dans l'ordre le "141" Kalss, "241" Schroif, "114" Glagow  roulent en direction du nord-est, la route est étroite, le terrain un peu vallonnée, la visibilité n'est pas excellente pour nos tankistes. A un croisement, ils tombent sur un sur les Britanniques. La surprise est totale des deux côtés. Kalss fonce avec le panzer de commandement devant un canon antichar. Le panzer dépasse la pièce et continue à plein gaz sur la route.
Schroif, qui suit, ne tire pas sur la position ennemie, une mitrailleuse anglaise prend pour cible son char avec des gerbes de traceuses mais, à courte distance, le Tigre essuie de violents coups d'obus antichars à l'avant. Dans la caisse, le radio et le conducteur sont grièvement blessés, le colosse de 60 tonnes est stoppé net. Le 3e panzer, celui de Glagow, qui suivait à pleine vitesse, percute brutalement le char de Schroif. Le choc est violent.  

Maintenant lisons le journal du 2nd Battalion The Monmouthshire Regiment
 
"Vers 6 heures, nous avons entendus le vrombrissement de moteurs de chars venant du nord. Certains d'entre nous pensaient qu'ils s'agissaient de Shermans, mais le grondement n'avait pas le bruit caractéristique des Shermans. Quelques minutes plus tard, nous avons vu trois Tigres allemands. Immédiatement toutes les personnes disponibles ont ouvert le feu sur eux, mais ils passèrent les lignes de compagnie D sans dommage et arrivèrent au carrefour qui était défendue par la compagnie C (Major Alfred John Chaston) et le QG du bataillon.
Un véhicule blindé d'observateurs d'artillerie bloquait la route. Le Tigre le percuta et le projeta contre le mur de la grange jusqu'à ce qu'il ait suffisamment de place pour passer. Le Tigre a ensuite attaqué le véhicule blindé du commandant qui avait été abandonné par son équipage en toute hâte.
Dès que la voie fut libérée, le Tigre continuait à traverser les positions de la compagnie B. Un opérateur radio perspicace a alerté les soldats de la compagnie, bientôt nous avons entendu trois fortes détonations. Le QG du bataillon a pensé  que les Tigres avaient ouvert le feu avec leurs canons de 88mm, mais quelques minutes plus tard, le commandant de la compagnie B s'est rapidement manifesté et a rapporté avec regret qu'un char avait réussi à s'échapper.
Le premier Tigre a réussi à contourner un piège à grenades Hawkins près du QG, mais le second en a activé deux et s'est enfoncé dans le fossé. Le troisième Tigre, qui roulait à toute allure comme le reste des chars du groupe, a percuté le char immobilisé devant lui, qui, à ce moment-, avait également été touché par un PIAT. Le canon du char a pénétré dans le conteneur de stockage de la tourelle du second Tigre (rommelkiste.Ndlr). Même si la grenade n'a pas pénétré le blindage"
  
Le char qui a réussi à s'échapper, au grand regret des Britanniques, est le Tiger "141". Le SS-Unterscharführer Ernst Pleger était le Fahrer du Tiger de Kalls, il raconte : 
 
"Quand plusieurs minutes après, les autres chars n'apparaissent pas, nous nous arrêtons et reculons à vitesse lente pour vérifier où ils sont. Mais après avoir passé un virage, nous essuyons une telle "magie de feu" qu'il aurait été insensé de continuer à rouler  ! Des obus antichars éclatent contre la tourelle et la caisse, des rafales de mitrailleuses crépitent sur nos parois, quelque chose doit nous arriver ! alors arrivent rapides et clairs les ordres du Kommandant : "Panzer halt ! - Panzer vorwäts marsch marsch !" D'un seul coup qui nous fait heurter les parois, le char s'arrête pour bondir  immédiatement en avant avec le moteur qui s'emballe bruyamment."
 
Concernant les deux autres panzers, le Tiger "241" aurait donc reçu deux obus antichars à l'avant de la caisse, Schroif et son chargeur sont blessés mais réussissent toutefois à échapper à la capture, les membres d'équipage placés à l'avant de la caisse, le conducteur et le radio ont été grièvement blessés..mais quid du pointeur-tireur ? L'équipage du Tiger "114" est fait prisonnier par les Anglais, ont ils été sonnés voir blessés dans le choc, en tous cas l'histoire du 114 avec Glagow aura été brève.
 
Un peu plus haut nous avons lu que le "241" aurait succombé à des grenades Hawkins plutôt qu'a des tirs d'un canon. Si c'est le cas, les grenades auraient alors endommagé le train de roulement, le tir d'un PIAT à faible distance aurait causé l'incendie du Tiger. Pour d'autres, le char a été immobilisé par deux obus antichars. Après sa marche arrière, le char de Kalls a eu affaire lui aussi à des obus antichars. En tous cas dans les deux récits il y a eu deux explosions.
  
Après les combats dans le secteur, les deux chars immobilisés sont stockés dans un des champs de la ferme "Le fourneau", à 800 mètres du village de Brieux. Il était courant que les champs des agriculteurs soient occupés par des épaves regroupées après la bataille. Le Fourneau n'y faisait pas exception, il se peut d'ailleurs qu'il y avait plus que deux blindés. 
A propos dans le secteur de Brieux, il existe deux "fourneau" le lieu-dit et la ferme, ils sont distants de 1500 mètres environ. Comme la vue aérienne présentée ci-dessous nous le suggère, il s'agit de la ferme "Le fourneau". 
 
Sur cette vue, nous voyons la ferme "Le fourneau" ainsi que deux blindés rangés côte à côte le long de la D 245.


Un zoom sur les deux blindés, on y voit clairement un Tiger, pour le deuxième c'est moins évident il parait plus petit.


Le Tiger dans la poche de Saint Nazaire 

 
Le capitaine Besnier du 1.G.M.R est à la recherche de blindés pour constitué un escadron blindé au sud de la poche de Falaise, les FFI normands l'informent qu'il reste de nombreux véhicules dans le secteur de Falaise. Maintenant lisons le témoignage de Louis Sterviniou paru dans le livre de Luc Braueur "les chars de la résistance" :
 
" Début janvier 45, deux chars Tigre abandonnés sur la commune de Brieux nous sont signalés. Le meilleur est remis en état de combattre par trois mécaniciens, Roger et Jean Lecouturier (père et fils) ainsi que Bernard Verrier. Ils le conduisent jusqu'à Argentan pour un défilé et le ramène à Rânes où il est peint aux couleurs françaises par André Heitz, Julien Martin et Albert Beauvais : sa remise en état avait pris un mois."
 
Il aura donc fallu un mois pour remettre le "114" en état. La trace d'impact sur le devant de la caisse est connue et probablement le canon lui même avait du subir des dégâts en percutant la tourelle du "241". Il n'est donc pas insensé de penser que les mécaniciens aient pu installer le canon du "241" sur le "114".
 
Le Tiger participe à un défilé à Argentan puis repart à Rânes où les couleurs françaises lui sont appliquées. Il prend ensuite la direction de Machecoul  puis Arthon-en-Retz, nous sommes en février 1945. Il devient le char de commandement du capitaine Besnier. Baptisé "Bretagne", le Tiger y fera surtout de la figuration.
 
Camouflage allemand mais cocarde et inscription sur la tourelle sur cette photo prise le 11 mai 1945 du côté de Saint Nazaire
  
Fin juin 1945, Le Tiger est intégré au 6e Cuirassiers et renommé "Colmar" puis fin août il est envoyé en Allemagne à Baumholder puis Morbach près de Trier. L'entretien du char est effectué par une demi-douzaine de prisonniers de guerre allemands supervisé par un adjudant. En mars 1946, le 6e Régiment de Cuirassiers est dissous mais la même année, le Tiger est évalué à Münsingen. Il termine sa carrière militaire en 1955 et prend sa retraite à Satory.  

Le Tiger dans l'armée française avec le nom de "Colmar". Le Tiger a ses chenilles de combat mais les jupes latérales ont disparu

 

Sa nouvelle vie au musée

En 1968, le Tiger alors tout vert arrive au musée des blindés de Saumur mais il n'est plus en état de rouler. Il entre alors en rénovation peinture mais pas mécanique, son moteur est toujours à l'intérieur.
Il est ensuite exposé dans le musée mais comme tous les blindés du musée, le Tiger n'est pas l'abri d'un prêt. En 2002, il est exposé temporairement au Deutsches Panzermuseum de Munster en Allemagne.

Je me souviens de ma première visite au musée, celui-ci n'était pas à l'emplacement actuel et les chars étaient alignés les uns contre les autres, l'endroit n'était pas top. J'y avais acheté deux cartes postales, Panther et Jagdpanther par contre je n'avais pris aucune photo, c'était le temps de l'argentique...  Nous devons la majorité des photos prises au musée à Jean Luc, co-auteur du blog.   

musee des blindes de saumur
Le Tiger a retrouvé son protège chenille gauche amovible pour faciliter le changement de chenilles, d'ailleurs le Tiger est équipé cette fois de ses chenilles de transport

Tiger Ausf E SS-panzer-division Das Reich
Dans cette troisième livrée, un peu Koursk 1943, aucun numéro ne lui est attribué. On note l'absence de la MG
musee des blindes de saumur
Tiger Ausf E et Tiger Ausf B 233, deux chars lourds mythiques réunis dans un même hall

En Janvier 2003, nouvelle peinture, les chiffres "221", la Balkenkreuz et insigne divisionnaire sont ajoutés en mars 2003 alors qu'il est exposé temporairement à Munster. Après son périple allemand, le Tiger revient au musée.

musee des blindes de saumur
Le choc à l'avant de la caisse résulterait de l'impact avec l'arrière du Tigre de Schroif mais quelle partie peut causer un tel enfoncement, la protection des échappements ? pour l'instant personne n'a l'air de s'être penchée sur la question et puis qu'est ce qui nous prouve que cet impact provient de la collision et qu'il ne l'avait pas avant ? 

musee des blindes de saumur
L'insigne tactique de la schwere SS- Panzer-Abteilung 102, la Blitzrune est bien visible sur le glacis avant

musee des blindes de saumur
Les chiffres noirs avec bordure blanche peints sur la tourelle sont conformes à la réalité pour ce qui était des 1. et 2 kompanien

musee des blindes de saumur
Le Tiger est dépouillé de ses accessoires, c'est dommage. Notez le galet arrière presque neuf et non peint. Sur la tourelle nous voyons l'écoutille de secours qui se basculait par le bas, elle servait aussi à l'approvisionnement en munitions.
musee des blindes de saumur
Les ajusteurs de chenilles qui servent à leurs tensions se trouvent juste à côté des crochets de remorquage. Entre les deux pots d'échappement il y a l'orifice pour le démarrage du moteur par manivelle. Les carénages de pots d'échappement n'étant pas systématiquement montés on ne va pas dire qu'ils sont manquants.
musee des blindes de saumur
Sur cette vue nous constatons que la rommelkiste à l'arrière de la tourelle est absente, elle était présente lorsque le Tiger était aux mains des FFI

En restauration 

Fin 2022, il entre en restauration et tout est démonté. Le 25 novembre 2023, une cagnotte en ligne est mise en place, l'objectif des 150 000€ est vite atteint et même le devis des 220 000€ est dépassé avec 252 399 € récoltés.

Après inspection, le moteur est envoyé en Pologne chez PanzerFarm pour être reconditionné car le but est de le faire rouler de nouveau. Des jupes latérales sont construites, les chenilles de transport céderont leurs places à des chenilles de combat beaucoup plus larges. Il sera rutilant, il sera beau et surtout il vrombira ! 

Quelques pièces du Tiger sont exposées dans un espace pour le public
 
Les chenilles du Tiger
  

 

A l'intérieur

 
Ces photos sont capturées d'une vidéo. Les amateurs du simulateur "T34 vs Tiger" connaissent bien les manettes, moi le premier mais je perdais pas mal de mes chars. Vous remarquerez que l'intérieur n'est pas en blanc.
 

Le poste de conduite (Fahrer)

interieur Tiger Ausf E de saumur
Sur le panneau de droite il y a la jauge de pression d'huile, le compte-tours pour le régime moteur et la température moteur. Juste en dessous le levier de la boite de vitesse. La partie électrique est largement manquante.

interieur Tiger Ausf E de saumur

interieur Tiger Ausf E de saumur
Sur cette vue nous voyons les pédales accélérateur, frein, embrayage avec son volant à direction hydraulique le Tiger se conduit presque comme une voiture. Le levier de frein à main est à gauche, comme une certaine Ferrari Testarossa

Le poste d'opérateur radio (Funker)
 
interieur Tiger Ausf E de saumur
Malheureusement les radios ne sont plus présentes mais nous pouvons voir le système de fixation de la  MG 34 de caisse. Sur la droite était stocké les caisses de munitions de la MG mais aussi des sac de munitions

 
 Le poste de cannonier (kanonier)
 
interieur Tiger Ausf E de saumur
Sur la droite nous pouvons voir l'ensemble culasse, devant nous une partie du viseur de type binoculaire. Sur la gauche ce qui ressemble à une jauge est l'indicateur d'azimut. Un peu plus haut le bloc de vision gauche.

interieur Tiger Ausf E de saumur
Mécanisme d'élévation de la tourelle que le Kanonier pouvait utiliser
Poste de Kanonier vu depuis le poste de Panzerkommandant

Poste du Panzerkommandant

interieur Tiger Ausf E de saumur
L'écoutille avec ses fentes de vision, malgré cela beaucoup de chef de char perdront la vie en jetant un oeil dehors.

Le strapontin, rétracté ici, a été utilisé une dernière fois au combat par le SS-Untersturmführer Paul Glagow. Nous voyons aussi le siège du kanonier.

Poste du chargeur
 
A gauche l'ensemble culasse du KwK 36. Il ne fallait pas être claustrophobe

Et puis si vous dirigez vers la salle des maquettes, vous y verrez un Tiger Ausf E
 
Il manque tout de même un numéro ou un S02 sur le char 

 

Liens

 
Le retour du Tiger à Munster 
 

Sources pour cet article

 
- Tiger ! de la schwere Kompanie/Ss-Pz.Rgt.2 à la s.SS-Panzerabteilung 102/502 de Stephan Cazenave et Rüdiger Warnick aux éditions Heimdal
- Les chars de la résistance de Luc Braeuer
- 12.SS Panzer-Division "Hitlerjugend" Album Mémorial éditions Heimdal
- Normandie 1944 Magazine n°56 "Les Tiger défendent Falaise du 9 au 19 août 1944  
 

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