lundi 18 mars 2024

Le petit Goliath E 302 du musée du génie d'Angers



La visite du musée du Génie d'Angers s'est décidée rapidement, Jean-Luc m'a prévenu "il y a un objet de l'Empire à voir absolument et surtout il y a une surprise". Concertation sur la date, rendez vous est pris direction Angers, en plus le soleil est au rendez-vous, ce qui n'était pas gagné d'avance puisque le reste de la semaine sera pourri.
Autant le dire tout de suite, la surprise est un petit SdKfz 302 Leichter Ladungsträger (porteur de charge léger) plus connu sous le nom de Goliath E, c'est le deuxième exemplaire exposé dans le Maine et Loire puisque nous avions déjà vu un modèle presque similaire au musée des blindés de Saumur, le Goliath Nr 290.
 

Le Goliath

Produit à 7564 exemplaires, le Goliath est ce qu'on appellerait de nos jours un drone bourré d'explosif puisqu'il emportait 60 à 100 kg de charge. Il avait la lourde tâche de détruire les champs de mines ou les barrages routier, plus tard il est utilisé contre les véhicules. Pour effectuer sa mission suicide, il était piloté à distance par un homme équipé d'une commande rudimentaire relié au Goliath par un câble électrique, le drone était filoguidé. Il existe deux versions du Goliath, l'un à moteur électrique (SdKfz 302) et l'autre à moteur 2 deux temps (Sd.kfz 303), jugé plus fiable et plus économique puisqu'il coûtait 2000 Reichsmark de moins. Ils ont été construits par les usines Borgward, Zündapp, Zachertz

Le Goliath Sdkfz 303 du musée des blindés de Saumur

Le Goliath Sdkfz 302 E

Développé en 1941 par la firme Borgward à Bremen, les premiers exemplaires sont livrés à partir d'avril 1942. Le Goliath participe activement et même brillamment à la bataille de Koursk en 1942 ainsi qu'au siège de Sébastopol en Crimée. Au final 2650 exemplaires sortent des chaines de production (Borgward et Zündapp) jusqu'en janvier 1944.

La vitesse du "E" était de dix kilomètres/heure pour un poids de 370 kg et au niveau de l'autonomie comme c'est électrique, en théorie elle était de 1500 mètres mais en réalité elle ne dépassait pas 800 mètres en tout-terrain. 

Goliath Sdkfz 302 E

 

Le Goliath du musée du génie d'Angers

Le Goliath exposé au musée est un modèle électrique SdKfz 302 (donc tout à fait apte à nos zones ZFE), reconnaissable à ses carénages latéraux qui logeaient les supports de batteries. Deux capots supérieurs ne sont pas d'origine, tout comme les carénages latéraux qui étaient en deux parties, il manque d'ailleurs le trou de fixation pour le transport.

 Comme il avait deux moteurs électriques Bosch, le Goliath ne nécessitait pas de prise d'air, ni de pot d'échappement. 
 
La peinture rappelle le Panzer IV du musée des blindés.

Le pare-choc arrière servait de guide pour le fil électrique puisque la bobine était placé à l'arrière du petit blindé, le capot de la bobine est déverrouillé.

Le fil passait au milieu de la partie supérieur du pare choc, sur cet angle nous voyons un peu mieux le guide

Le capot arrière est relevé laissant apparaitre la bobine du fil électrique à trois brins, il faisait 650 mètres

La forme du barbotin du modèle E est différente de celui de Saumur...

...tout comme le galet arrière qui tend la chenille.

Le musée du Génie d'Angers

Le musée du génie jouxte une caserne militaire, l'école du génie anciennement l'EAG puis L'ESAG. Pour la petite histoire mon grand-père était un sapeur du génie dans cette même caserne, la caserne Eblé, je l'ai appris il y a quelques mois en faisant des recherches généalogiques.

Se garer près du musée n'est pas facile, il n'y a pas de parking réservé et il ne vous reste qu'à trouver une place dans une rue bien encombrée, c'est un peu galère. Hormis ce point, le musée est gratuit et mérite le détour, nous y avons passé 2 heures 30. De construction moderne, il y a des vidéos assez intéressantes (l'évolution de l'artillerie contre les murailles), des uniformes de divers époques, des maquettes de ponts ou de tranchées, des tableaux, des documents d'archives (Vauban) et naturellement des mines. Autre point, la présence d'une salle dédiée aux sapeurs-pompiers.

Une très belle pièce du 1er Empire, le bicorne du général Henri-Gatien Bertrand

Je vous conseille vivement sa visite, le musée des blindés de Saumur le matin et celui du génie l'après-midi, cela fera une belle journée. Il y a assez d'hôtel, d'airbnb à Angers pour y dormir, la ville possède une multitude de musées, une forteresse vraiment impressionnante et beaucoup de restaurants dans le centre-ville. C'est simple j'y reste toujours deux jours.

Liens

 

mardi 6 février 2024

Egon Mayer est mort !

Egon Mayer et son Me Bf 109 F3

Voilà, c'était mon dernier jour de vacances en Normandie, une matinée froide comme le mois de décembre sait en offrir, je m'en passerais. Dehors, il n'y a pas un bruit hormis quelques oiseaux, je suis seul avec Jean-Luc dans ce cimetière militaire allemand de Saint Désir de Lisieux, les chaussures trempées par l'herbe humide. Après nous être rendus sur la tombe du jeune leutnant Wilhelm Godt, nous allons maintenant sur la tombe d'un AS allemand, Egon Mayer. Maintenant je laisse la place à mon ami pour vous raconter la vie du pilote allemand.

Es war mein letzter Urlaubstag in der Normandie, ein kalter Morgen, wie ihn der Dezember zu bieten hat. Ich bin allein auf dem deutschen Soldatenfriedhof Saint Désir de Lisieux und besuche das Grab eines deutschen Soldaten, Egon Mayer.

Qui est Egon Mayer ?

Egon Mayer, dont la maison familiale est à Engen, est né le 19 août 1917 à Constance en Allemagne, une ville située sur les bords du célèbre lac et près de la frontière suisse. Pendant sa scolarité, il fréquente le lycée Hegau de Singen. Très tôt, il a une grande passion pour le vol. L'origine de cette activité réside probablement dans le fait qu'il y avait un terrain de vol à voile non loin de la Hauserhof sur le Ballenberg d'Engen, le jeune Egon s'y rend presque tous les jours.

L'As Allemand, Egon Mayer

 

Egon Mayer, dessen Elternhaus sich in Engen befindet, wurde am 19. August 1917 in Konstanz, Deutschland, geboren, einer Stadt an den Ufern des berühmten Sees und nahe der Schweizer Grenze. Während seiner Schulzeit besuchte er das Hegau-Gymnasium in Singen. Schon früh entwickelte er eine große Leidenschaft für das Fliegen. Der Ursprung dieser Aktivität liegt wahrscheinlich darin, dass es unweit des Hauserhofs auf dem Ballenberg in Engen einen Segelflugplatz gab.

Pilote de chasse à la JG 2

A l'âge de 22 ans, son rêve devient enfin réalité, il devient pilote de chasse à la Jagdgeschwader 2 "Richthofen"  en novembre 1939.

A gauche, Egon Mayer alors Fähnrich et son instructeur

Mayer rejoint d'abord le I./JG2 puis le II./JG2 en tant que pilote à la 6. Staffel, basé à Oulchy le château. Il abat le 13 juin 1940 un Morane-Saulnier M.S.406, sa première et dernière victime durant la bataille de France, il reçoit l'EK 2. Fort de son expérience, il est provisoirement instructeur (Fluglehrer) au sein d'une école de chasse de la fin juillet au début du mois de décembre 1940, ratant ainsi le début de la bataille d'Angleterre.  

De retour au front, en protection de vingt JU-88 de la KG 51, il abat le 7 octobre 1940 un Hurricane près de Portland au sein de la 3./JG 2 du I.Gruppe, puis le 15 novembre un autre Hurricane avec la 8./JG 2 du III.Gruppe près de Chichester. Il est abattu à son tour et doit passer quelques heures à bord d'un dinghy avant d'être secouru quelque part au milieu de la Manche.

Messerschmitt Bf 109F-3 Weiss 1 de Egon Mayer en 1941

Im Alter von 22 Jahren wurde sein Traum endlich wahr. Im November 1939 wurde er Jagdpilot beim Jagdgeschwader 2 "Richthofen".

Mayer tritt zunächst dem I./JG2 und dann dem II./JG2 als Pilot bei der 6. Staffel bei, die in Oulchy le Château stationiert ist. Am 13. Juni 1940 schoss er eine Morane-Saulnier M.S.406 ab, sein erstes und letztes Opfer während der Schlacht um Frankreich, er erhielt das EK 2. Aufgrund seiner Erfahrung war er von Ende Juli bis Anfang Dezember 1940 vorübergehend Fluglehrer an einer Jagdschule, wodurch er den Beginn der Schlacht um England verpasste.

Zurück an der Front schoss er am 7. Oktober 1940 im Schutz von 20 JU-88 des KG 51 mit dem 3./JG 2 der I.Gruppe eine Hurricane in der Nähe von Portland und am 15. November mit dem 8./JG 2 der III.Gruppe eine weitere Hurricane in der Nähe von Chichester ab. Auch er wurde abgeschossen und musste einige Stunden an Bord eines Dingis verbringen, bevor er irgendwo in der Mitte des Ärmelkanals gerettet wurde.

51 Spitfire à son palmarès !

Avec seulement trois victoires en 17 mois de service, le Leutnant Mayer de la 7./JG 2 du II.Gruppe, ne brille pas par ses succès, mais il se fait remarquer par son charisme. Ses qualités de meneur d'hommes le font nommer comme chef de la 7./JG 2, le 10 juin 1940. Le futur "tueur de Spit" débloque son compteur de victoires le 17 juin près de Cherbourg, seize autres suivront durant l'été 1941. Il est décoré de la Ritterkreuz le 1er août avec vingt victoires. le Staffelkäpitan de la 7 voit l'année 1942 augmenter la longue liste de ses victimes, dont quatre Spitfire revendiqués le 17 avril. Le 19 août, à respectivement 16h03 et 16h05, aux commandes d'un Fw 190 A-3, il abat un Hurricane et un Spitfire au-dessus de Dieppe durant l'opération Jubilee.

Oberstleutnant Egon Mayer de la JG 2
Fw 190A-3 d'Egon Mayer lors de l'opération Jubilee sur Dieppe en 1942. Nous reconnaissons "le chapeau de Chamberlain" qui est l'insigne de la 7.Staffel

Mit nur drei Siegen in 17 Monaten Dienstzeit glänzt Leutnant Mayer vom 7./JG 2 der II. Gruppe zwar nicht durch Erfolge, aber er fällt durch sein Charisma auf. Seine Führungsqualitäten führten dazu, dass er am 10. Juni 1940 zum Chef der 7./JG 2 ernannt wurde. Der spätere "Spit-Killer" entsperrte seinen Siegeszähler am 17. Juni in der Nähe von Cherbourg, 16 weitere folgten im Sommer 1941. Am 1. August wurde er mit dem Ritterkreuz ausgezeichnet, nachdem er zwanzig Siege errungen hatte. Der Staffelkapitän der 7 sah das Jahr 1942 die lange Liste seiner Opfer erweitern, darunter vier Spitfire, zu denen er sich am 17. April bekannte. Am 19. August um 16:03 Uhr bzw. 16:05 Uhr schoss er am Steuer einer Fw 190 A-3 während der Operation Jubilee über Dieppe eine Hurricane und eine Spitfire ab.

Contre les "grosses casseroles"

Le 1er novembre 1942, Mayer est nommé Hauptmann et devient Gruppenkommandeur du III./JG 2 basé à Cherbourg-Maupertus. Ses premières victoires face à la 8 Air Force du VIII Bomber Command ont lieu le 23 novembre lorsqu'il abat deux B-17 Flying Fortress en moins de dix minutes et un B-24 Liberator, 30 minutes plus tard. L'objectif initial des bombardiers était la base de U-Boot de Saint Nazaire.

Il développe l'attaque frontale qui semble être la tactique la plus efficace contre les formations de bombardiers américains.

Am 1. November 1942 wurde Mayer zum Hauptmann ernannt und wurde Gruppenkommandeur des III./JG 2, das in Cherbourg-Maupertus stationiert war. Seine ersten Siege gegen die 8. Air Force der USAAF errang er am 23. November, als er in weniger als zehn Minuten zwei B-17 Flying Fortress und 30 Minuten später eine B-24 Liberator abschoss. Er entwickelte den Frontalangriff, der die effektivste Taktik gegen die amerikanischen Bomberverbände zu sein schien.

Er entwickelt den Frontalangriff, der die effektivste Taktik gegen die amerikanischen Bomberverbände zu sein scheint.

La journée du 14 juillet 1943

Le 16 avril 1943, il reçoit les feuilles de chênes à sa Croix de chevalier de la Croix de Fer.

Le 14 juillet, le B-17 n° 42-3190 "Mr Five by Five aka Nip 'N Tuck" du 332nd Squadron du 94th Bomber Group décolle à l'aube de Burry St Edmund. Le capitaine Kee Harrison et son équipage devaient bombarder l'aéroport du Bourget avec 83 autres B-17. Egon Mayer et ses ailiers aux commandes de leur FW-190 décollent de l'état d'alerte et tentent d'intercepter la formation des gros pots américains. Des chasseurs allemands attaquent la formation avant qu'elle n'atteigne son objectif à 7h30. Mayer attaque le B-17 n° 42-3190 dans une passe frontale, les quatre canons de 20 mm crachent leurs obus et le B-17 touché, plonge vers le sol. Il est 7h43 et la 69e victoire de Mayer. Le quadrimoteur s'est vomi proprement dans un champ de blé de la commune de Bérengeville-La-Campagne, au nord-ouest d'Evreux, sans faire de victimes. Le capitaine Kee Harrison et huit autres membres d'équipage sont capturés, tandis que trois autres parviennent à s'échapper et à regagner la Grande-Bretagne via l'Espagne. Le B-17 "Mr Five by five aka Nip'nTuck" est remis en état de marche et utilisé par le KG200 pour des missions secrètes. Le commandant de groupe Egon Mayer abat un deuxième B-17 à 8h24 au-dessus des Essarts-Le-Roi, au sud-ouest de Paris, alors que la formation américaine revient du Bourget.

Le B-17 "Mr Five by five aka Nip'nTuck" sera transféré à l'Erprobungsstelle de Rechlin. Repeint il aurait pu être ensuite versé au I./KG 200 qui comptait 8 bombardiers de ce type.

Am 14. Juli startet die B-17 Nr. 42-3190 "Mr Five by Five aka Nip 'N Tuck" des 332nd Squadrons der 94th Bomber Group im Morgengrauen in Burry St. Edmund. Captain Kee Harrison und seine Crew sollten zusammen mit 83 anderen B-17 den Flughafen von Le Bourget bombardieren. Egon Mayer und seine Flügelmänner am Steuer ihrer FW-190 starten aus Alarmbereitschaft und versuchen, die Formation der großen US-Töpfe abzufangen. Deutsche Jäger greifen die Formation an, bevor sie um 7.30 Uhr ihr Ziel erreicht. Mayer greift die B-17 Nr. 42-3190 in einem Frontalpass an, die vier 20-mm-Kanonen spucken ihre Granaten aus und die getroffene B-17 stürzt zu Boden. Es ist 7.43 Uhr und Mayers 69. Sieg. Die viermotorige Maschine erbrach sich sauber in ein Weizenfeld in der Gemeinde Bérengeville-La-Campagne nordwestlich von Evreux, ohne dass jemand zu Schaden kam. Kapitän Kee Harrison und werden acht weitere Besatzungsmitglieder gefangen genommen, während es drei weiteren gelingt, zu fliehen und über Spanien nach Großbritannien zurückzukehren. Die B-17 "Mr Five by five aka Nip'nTuck" wird wieder funktionsfähig gemacht und vom KG200 für geheime Missionen eingesetzt. Gruppenkommandeur Egon Mayer schießt um 8.24 Uhr über Les Essarts-Le-Roi, südwestlich von Paris, eine zweite B-17 ab, als der US-Verband aus Le Bourget zurückkehrt.

Il succombe cerné par le nombre...

Le 1er mars 1944, le lieutenant-colonel Egon Mayer, désormais geschwaderkommodore de la JG 2 "Richthofen", a enregistré 102 victoires en 352 missions, dont 51 Spitfire et 26 quadrimoteurs.

Ce 2 mars 1944, aux commandes d'un Focke-Wulf Fw 190A-6 (numéro d'usine 470468) au nez et au ventre bleu, Mayer dirige son escadron d'état-major (Stabsschwarm) et des éléments du IIIe groupe, soit 14 FW 190 au total, lors d'une attaque contre des B-17 dans la région de Sedan. Il ne découvre pas l'escorte de 29 chasseurs P-47 Thunderbolt à 1 500 mètres d'altitude. De manière brutale, son avion est touché au nez et au cockpit à une distance de 370 m avec du 12,7 mm. Le FW 190 a alors fortement roulé et s'est écrasé verticalement, s'écrasant à moins de 4 km de Montmédy, à Iré-les-Prés. Le lieutenant Walter Gresham du 358th Fighter Squadron de la 355th Fighter Wing a ainsi abattu le kommodore de la  JG 2, la première de huit victoires au total.

Egon Mayer devant un Focke Wulf Fw 190 de la JG 2 "Richthofen", peut être son propre appareil ?

Fw 190A-4 d'Egon Mayer en 1943. Le chapeau a laissé sa place au coq hurlant

Am 1. März 1944 hatte Oberstleutnant Egon Mayer, nunmehr Geschwaderkommodore des JG 2 "Richthofen", in 352 Einsätzen 102 Siege verbucht, darunter 51 Spitfire und 26 viermotorige Flugzeuge.

An diesem 2. März 1944, am Steuer einer Focke-Wulf Fw 190A-6 (Werksnummer 470468) mit blauer Nase und blauem Bauch, führt Mayer seine Stabsschwadron (Stabsschwarm) und Teile der III. Gruppe, insgesamt 14 FW 190, bei einem Angriff auf B-17 in der Gegend von Sedan an. Er entdeckte die Eskorte von 29 P-47 Thunderbolt-Jägern in 1.500 m Höhe nicht. Auf brutale Weise wird sein Flugzeug aus einer Entfernung von 370 m mit 12,7 mm in die Nase und das Cockpit getroffen. Die FW 190 rollte daraufhin stark ab und stürzte senkrecht ab, wobei sie weniger als 4 km von Montmédy entfernt in Iré-les-Prés aufschlug. So schoss Leutnant Walter Gresham von der 358th Fighter Squadron des 355th Fighter Wing den Kommodore des JG 2 ab, der erste von insgesamt acht Siegen.

Extrait du rapport du 358th Fighter Squadron 355th Fighter Group  :

"2 FW 190 volant côte à côte et en quinconce, semblables à notre formation de combat, se dirigeant vers le nord et plongeant de 20 000 à 15 000 pieds ont été vus à 1410. Ils furent repoussés par le Trooptrain Green Flight depuis 25 000', ce qui entraîna la destruction d'un appareil pour le lieutenant Gresham et d'un autre pour le lieutenant Dudley et le lieutenant Fussell." 

Rapport de Walter V.Gresham :

" Je dirigeais le Green Flight qui volait à 25 000' au sud-est de Charleroi. Nous avons vu deux avions en plongée vers le nord-est à environ 18 000 pieds. Notre chef d'escadron nous a envoyé en couverture avec le Blue Flight et nous avons commencé à rebondir à l'abri du soleil à 14 h 20. Les 2 e/a se sont séparés, l'un allant vers la droite et l'autre vers la gauche, j'ai dit aux Green #3 et #4 de prendre le second e/a pendant que je prenais le leader qui était dans un virage à gauche. Je lui ai donné une courte rafale à 400-500 mètres, puis je me suis rapproché à 300 mètres et j'ai ouvert le feu. Des impacts ont été observés dans et autour de son cockpit et sur les deux ailes. J'ai vu une explosion sur l'emplanture de l'aile droite et, à peu près au même moment, presque la moitié de son aile gauche s'est désintégrée et s'est complètement détachée. L'appareil, identifié comme étant un FW 190, s'est cassé et a fait une demi-roue avant d'entamer une violente vrille. Le combat s'est déroulé entre 15 000 et 12 000 pieds et au moment de l'attaque, j'indiquais 500 mph et je ne me rapprochais pas trop vite. Je me suis rapproché à environ 200 mètres.

Au vu des impacts effectifs, de l'explosion, de la désintégration de son aile gauche, de sa violente rotation et des déclarations de mon ailier, le lieutenant Martyn, et de celles du capitaine Wright, du lieutenant Dissette et du lieutenant Harrington, j'affirme qu'un FW 190 a été détruit.

Tout au long du rebond, mon Green Flight a bénéficié d'une excellente couverture de la part du Blue Flight.

Mon ailier, le lieutenant Martyn, est resté avec moi tout au long de l'attaque et m'a fourni une excellente couverture. Le deuxième élément du Green Flight a rejoint l'escadron immédiatement après l'attaque."

Rapport de l'ailier de Gresham, Donald Martin :

"Je l'ai identifié comme étant un FW 190 et j'ai vu des impacts dans et autour de la verrière qui ont provoqué un grand éclair de feu dans l'emplanture de l'aile droite. Un gros morceau s'est détaché de l'aile gauche ; l'avion a fait un tonneau, a fait ce qui semblait être une roue de charrette, puis a tourné violemment sur la droite, disparaissant lorsque nous nous sommes redressés sur la gauche. Je pense que le pilote de l'avion a été tué par les impacts à l'intérieur et autour du cockpit, qui ont provoqué la désintégration de la verrière."

L'historien Eric Moonbeck livre une tout autre histoire sur la mort d'Egon Mayer :

"Le 2 mars 1944 est une journée particulièrement noire pour le Geschwader. Le Kommodore Mayer - "l'as des as" à l'Ouest - est guidé au-dessus des Ardennes contre un raid diurne de l'USAAF visant Francfort-sur-le-Main. Après avoir perdu ses compagnons d'armes de longue date, le Gruppenadjutant Hptm. Fritz Edelmann (tué le 30 janvier) et Ofw. Rudolf Alf (hospitalisé le 21 janvier), le "nouveau" Schwarm de Mayer est beaucoup moins expérimenté. Les quatre Fw 190 manquent le rendez-vous avec le II. Gruppe qui a décollé de Creil, au nord de Paris, et le III. Gruppe qui a passé la nuit à Saint-Trond en Belgique. Poursuivant sa route vers le nord-est, Mayer semble avoir perdu les trois autres Fw 190 de son Schwarm et, en tant que "Fw 190 isolé", il est facilement abattu par les P-47 Thunderbolts du 365th FG près de Montmédy (1ère victoire pour le Maj. Robert L.Coffey)". Dans le ciel de France, histoire de la JG 2 "Richthofen 1944

"Der 2. März 1944 ist ein besonders schwarzer Tag für das Geschwader. Kommodore Mayer - im Westen "das Ass der Asse" - wird über den Ardennen gegen einen Tagesangriff der USAAF auf Frankfurt am Main geführt. Nachdem er seine langjährigen Kameraden verloren hat, wird Gruppenadjutant Hptm. Fritz Edelmann (gefallen am 30. Januar) und Ofw. Rudolf Alf (am 21. Januar ins Krankenhaus eingeliefert), ist Mayers "neuer" Schwarm weit weniger erfahren. Die vier Fw 190 verpassten das Treffen mit der II. Gruppe, die in Creil nördlich von Paris gestartet war, und die III. Gruppe, die im belgischen Sint-Truiden übernachtet hatte. Auf seinem weiteren Weg nach Nordosten scheint Mayer die anderen drei Fw 190 seines Schwarms verloren zu haben und wird als "isolierte Fw 190" von den P-47 Thunderbolts der 365th FG in der Nähe von Montmédy problemlos abgeschossen (1. Sieg für Maj. Robert L.Coffey)". Im Himmel über Frankreich, Geschichte der JG 2 "Richthofen 1944 

La tombe d'Egon Mayer au cimetière de Saint Désir de Lisieux

Egon Mayer a été enterré au cimetière de Beaumont-le-Roger dans l'Eure avec tous les honneurs dus à son rang et les épées ont été ajoutées à titre posthume à sa croix de chevalier (Ritterkreuz des Eisernen Kreuzes mit Eichenlaub und Schwertern). En 1955, son corps a été transféré au cimetière militaire allemand de Saint-Désir-de-Lisieux.

Egon Mayer wurde auf dem Friedhof von Beaumont-le-Roger im Département Eure mit allen seinem Rang entsprechenden Ehren beigesetzt und die Schwerter wurden posthum zu seinem Ritterkreuz hinzugefügt (Ritterkreuz des Eisernen Kreuzes mit Eichenlaub und Schwertern). Im Jahr 1955 wurde sein Leichnam auf den deutschen Soldatenfriedhof in Saint-Désir-de-Lisieux überführt.

Sur cette capture d'écran tirée d'un film amateur nous pouvons voir le cerceuil d'Egon Mayer

Pour voir la tombe du lieutenant-colonel Egon Mayer, vous devez vous rendre au bloc 1, rangée 8, tombe 167.

Um das Grab von Oberstleutnant Egon Mayer zu sehen, müssen Sie sich zu Block 1, Reihe 8, Grab 167 begeben.

La tombe de l'Oberstleutnant Egon Mayer

 
La tombe de l'Oberstleutnant Egon Mayer

Le cimetière militaire allemand de Saint Désir de Lisieux

Il y a deux cimetières militaires à Saint désir de Lisieux, un consacré aux Britanniques (plus petit) et un autre pour les soldats allemands, dont beaucoup sont tombés lors de la poche de falaise en août 1944. Les deux cimetières sont situés côte à côte ou presque.

Le cimetière a été initialement créé par les Britanniques courant août-septembre 1944. Rapidement il s'est avéré rapidement trop petit et il a fallu enterré les corps des Allemands dans le champ adjacent. Au fil des années, les autres soldats inhumés dans les villages sont rassemblés aussi à Saint Désir, comme le corps d'Egon Mayer qui y est inhumé depuis 1952.

Le Volksbund réaménage le cimetière entre 1958 et 1960, et l'inauguration du cimetière tel que nous le connaissons a lieu en 1961. Pas moins de 3 735 soldats y reposent, des Waffen SS, de la Wehrmacht et comme nous venons de le lire des pilotes de la Luftwaffe comme le leutnant Wilhelm Godt, Horst Hannig, Kurt Hubben par exemple. 
 
Entrée du cimetière militaire allemand de Saint Désir de Lisieux
cimetière militaire allemand de Saint désir de Lisieux
Le cimetière militaire allemand de Saint désir de Lisieux et ses milliers de tombes

Der Friedhof wurde ursprünglich von den Briten im August/September 1944 angelegt. Bald erwies er sich als zu klein und die Leichen der Deutschen mussten auf den angrenzenden Feldern beerdigt werden. Im Laufe der Jahre wurden auch die anderen in den Dörfern begrabenen Soldaten in Saint Désir zusammengeführt, so auch der Leichnam von Egon Mayer, der 1952 dort beigesetzt wurde.

Der Volksbund gestaltete den Friedhof zwischen 1958 und 1960 um, und die Einweihung des Friedhofs in seiner heutigen Form fand 1961 statt.

Nicht weniger als 3.735 Soldaten liegen hier begraben, von der Waffen-SS, der Wehrmacht und, wie wir gerade gelesen haben, Piloten der Luftwaffe einschließlich der AS, wie zum Beispiel Horst Hannig, Kurt Hubben.

Le Focke Wulf 190A-6

Focke-Wulf a commencé à developper le Fw 190 dès 1938, soit quatre ans après le Messerschmitt Bf 109. Le Me 109 qui commence à montrer ses faiblesses lors de la guerre civile en Espagne devra bientôt affronter une menace qui se profile à l'horizon, le Supermarine Spitfire. Pour les Allemands, le nécessité de créer un appareil surpassant l'avion britannique était primordiale. La conception du Fw 190 est confiée à Kurt Wolf. Le moteur est un BMW 801 radial, qui par sa conception est plus résistant au feu ennemi même si au niveau fiablilité il a demandé beaucoup de travail, notamment au niveau de l'échappement. Le Fw 190 connaitra de multiples versions et évolutions, par exemple la version A sera déclinée de A-0 à A-10 sans oublier les petites évolutions des évolutions, Fw 190A-2/U3, Fw 190A-8/R6...         

Le premier Fw 190A-6 a été produit par Ago à Oschersleben en avril 1943 et a été fabriqué uniquement par les sous-traitants Ago, Arado, Fieseler et Norddeutsche Dornier. Il existe 6 versions, déclinées A-6/R1 au A-6/R6 incluant la version tropicale A-6 tp. Par rapport à son prédécesseur, le modèle A-5, l'avion reçoit deux canons MG 151s dans les ailes à la place des MG FF. L'armement du A-6 est donc constitué de deux canons MG 17s et de quatre MG 151s dans les ailes. Le système de radio-navigation FuG 16 ZE est mis à jour. La production cesse en février 1944, 1137 exemplaires ont vu le jour. 

Naturellement vous pouvez voir un Focke-Wulf 190 au musée air et espace du Bourget

Un Fw 190 Josef Priller de la JG 26 "Schlageter" est exposé au musée de l'aviation du Bourget

Focke-Wulf begann bereits 1938 mit der Entwicklung der Fw 190, vier Jahre nach der Messerschmitt Bf 109. Die Me 109, die im spanischen Bürgerkrieg ihre Schwächen zu zeigen begann, musste sich bald einer am Horizont auftauchenden Bedrohung stellen: der Supermarine Spitfire. Für die Deutschen war die Notwendigkeit, ein Flugzeug zu entwickeln, das das britische Flugzeug übertrifft, von größter Bedeutung. Mit der Konstruktion der Fw 190 wurde Kurt Wolf beauftragt. Der Motor war ein BMW 801 Radialmotor, der aufgrund seiner Konstruktion dem feindlichen Feuer besser standhielt, obwohl er in Bezug auf die Zuverlässigkeit viel Arbeit erforderte, vor allem im Bereich des Auspuffs. Die Fw 190 wird in zahlreichen Versionen und Weiterentwicklungen gebaut, z. B. wird die Version A von A-0 bis A-10 weiterentwickelt, ohne die kleinen Weiterentwicklungen zu vergessen, Fw 190A-2/U3, Fw 190A-8/R6...

Die erste Fw 190A-6 wurde im April 1943 von Ago in Oschersleben produziert und wurde nur von den Zulieferern Ago, Arado, Fieseler und Norddeutsche Dornier hergestellt. Es gab sechs Versionen, von A-6/R1 bis A-6/R6 einschließlich der Tropenversion A-6 tp. Im Vergleich zu seinem Vorgänger, dem Modell A-5, erhielt das Flugzeug zwei MG 151s-Kanonen in den Flügeln anstelle der MG FF. Die Bewaffnung der A-6 besteht somit aus zwei Kanonen MG 17s und vier MG 151s in den Flügeln. Das Funknavigationssystem FuG 16 ZE wird auf den neuesten Stand gebracht. Die Produktion wird im Februar 1944 eingestellt, 1137 Exemplare haben das Licht der Welt erblickt.

Beaumont le Roger

L'ancien aérodrome militaire de Beaumont le roger est situé dans l'Eure et plus précisément au lieu dit du "Bourg-dessus"  et route de beaumont la ville. Utilisé une première fois par les Français, il était assez rudimentaire avec sa piste de 1350 mètres constituée d'herbe. Il était protégé par 18 pièces de Flak. Rudimentaire mais néanmoins important, le village a subit pas moins de 32 bombardements anglo-américains. Encore aujourd'hui nous pouvons voir quelques surfaces betonnées tout autour de l'ancienne piste. Le 4 novembre 1940, le Reichsmarschall Goering se rend à Beaumont pour inspecter la JG2 

Der ehemalige Militärflugplatz Beaumont le roger liegt im Departement Eure, genauer gesagt am Ort "Bourg-dessus" und an der Straße nach beaumont la ville. Der Flugplatz wurde erstmals von den Franzosen genutzt und war mit seiner 1350 m langen Graspiste recht primitiv. Er wurde von 18 Flak-Geschützen geschützt. Rudimentär, aber dennoch wichtig, erlitt das Dorf nicht weniger als 32 anglo-amerikanische Bombenangriffe. Noch heute können wir einige betonierte Flächen rund um die ehemalige Start- und Landebahn sehen. Am 4. November 1940 besuchte Reichsmarschall Göring Beaumont, um die JG2 zu inspizieren.

L'aérodrome de Beaumont-le-Roger sur la gauche nous voyons les taxiways et autres lieux de stockage. La piste, ou plutôt le champ servant de piste aux avions de la JG 2 est clairement visible tout comme les cratères d'obus.

Les Fw 190 de la JG 2 dans leurs alcoves faites de bois, Walter Oesau prend le soleil en attendant une alerte.
Les Fw 190 et Me Bf 109 de la JG 2 sur la piste de Beaumont-le-Roger

Vestiges aux abords immédiats de l'ancienne piste, certains sont utilisés par les agriculteurs... 

...qui profitent de leurs d'excellentes fondations. Ces deux granges sont aussi bien protégés sur les côtés. 

Liens 

 

Nous lirons

 
Dans le ciel de France, histoire de la JG 2 "Richthofen" de Erik Mombeeck/Jean-Louis Roba
Jagdgeschwader 2 "Richthofen" de John Weal
JG2 "Richthofen" de Krzysztof Janowicz
Bataille aérienne n°42 Dieppe 19 août 1942
Aéro-Journal Hors Série n°23