dimanche 6 janvier 2019

Le décès tragique de l'Oberleutnant zur See Klaus Donitz


Nous avons vu à travers plusieurs articles les tombes de Waffen SS ou pilotes de la Luftwaffe au cimetière militaire allemand de Bourdon. Cette fois HistoReich s'intéresse à un officier de la Kriegsmarine embarqué sur Schnellboote.

Qui est Klaus Dönitz ?

Klaus Dönitz fils de l'amiral Dönitz enterré à Bourdon
Oberleutnant zur See Klaus Dönitz

Klaus Dönitz est né le 14 mai 1920 à Kiel. Son père est Karl Dönitz le futur Grossadmiral de la Kriegsmarine.
Promis à une carrière dans la marine de guerre, il a un grave accident de moto qui nécessite un opération crânienne, on le verra cette blessure aura de graves conséquences. Cet accident le rend inapte à être incorporé dans les U-boote, l'arme de prédilection de son père où d'ailleurs son frère Peter est sous-marinier sur le U 954.
En 1942, il est dans un état-major basé à terre mais l'action le tiraille et en 1943 il rejoint les Schnellboote, les célèbres vedettes rapides lance-torpilles.
A la Kriegsmarine il prend le commandement d'un Schnellboote mais après de la disparition du sous-marin U 954 en Atlantique Nord le 19 mai 1943, Klaus Dönitz, dernier fils Dönitz, n'a plus le droit d'opérer sur le front. Toujours à la Kriegsmarine il commence alors des études de médecine à l'université de Tübingen.

kriegsmarine donitz
S-Boote type S38

Une mort tragique !

 
Pendant une permission début mai 1944, il se rend à Cherbourg pour voir ses camarades de la 5ème flottille de S-Boote,(10 bateaux affectés sous les ordres du Korvettenkapitän Bernd Klug).

Oblt.Z.S Walter Paul Sobottka

Son ami, l'Oberleutnant zur See Walter Sobottka commandant du S-141, lui propose de se joindre à l'équipage en tant qu'invité car une mission est prévue dans la nuit du 12-13 mai. Pour cette mission pas moins de 10 vedettes lance-torpilles sont mobilisées,  parmi la 5.SFltl il y aura 6 bateaux, "S100", "S112", "S136", "S140", "S141" et "S142".
Pour Klaus Dönitz nostalgique de l'action, de ses camarades une telle proposition ne se refuse pas et il embarque à bord du S-141.
 
Les flottilles prennent la direction de l'île de Wight où de nombreuses activités marines ont été signalées ces derniers jours, le Jour J est en plein préparatif. Dans le secteur croisent un torpilleur Gaulliste "la Combattante" (un ancien destroyer britannique ex-HMS "Haldon"), une corvette grecque "Tombazis" et trois frégates britanniques la "Stayner", "Trollop" et "Stevenstone" et un peu plus à l'ouest une autre corvette la "Gentian". C'est dire si les forces ennemies sont présentes et puissantes.
Au large de Selsey en attendant de passer à l'action, les bateaux plongés dans la nuit noire ont arrêté leurs moteurs. Les marins allemands observent les bateaux ennemis.
Angriff !!! l'ordre de passer à l'attaque est ordonné à la radio, les moteurs sont lancés à pleine puissance, les torpilles sont déjà prêtes.  

"la Combattante" attaque et coule le S-141. Le bateau gaulliste coulera le 23 février 1945

 
Le navire "La Combattante" et ses deux pièces de 102 mm s'attaque au S-141 qui zigzague pour éviter les projectiles, puis la frégate "Stayner" se joint elle aussi à la lutte contre le lance-torpille. A 0h35, coup au but ! une violente explosion retentit à l'arrière du Schnellboote, un incendie se déclare ce qui rend le torpilleur encore plus visible sur les flots. L'Oberleutnant zur See Sobottka tente de manoeuvrer mais le gouvernail est cassé.
Le bateau est condamné à une mort certaine tandis que "la Combattante" fonce sur lui en faisant feu maintenant des ses canons de 40 mm et de ses mitrailleuses lourdes. Le S-141 est touché à mort, le bateau sombre dans les eaux froides de la Manche.
6 hommes d'équipages se sont jetés à l'eau il y a parmi eux Sobottka, par chance ils sont récupérés par la  frégate "Stayner". Il y a aussi des morts, une vingtaine, mais où est Klaus Dönitz ?
D'après les survivants repêchés, suite à la première attaque et l'explosion Klaus Dönitz aurait été pris d'une violente crise d'épilepsie, les séquelles irréversibles de son accident de moto. Klaus se serait donc noyé en même temps que sombrait le bateau. Il est mort la veille de ses 24 ans.
Mais le S-141 ne sera pas son tombeau, car plusieurs jours après l'attaque, son corps est  retrouvé sur une plage française, les courants marins ont décidé de lui offrir une sépulture. 

La tombe au cimetière militaire de Bourdon

 
Klaus Dönitz est enterré une première fois au cimetière militaire de Terlincthun près de la colonne de la grande armée à Wimille puis après la guerre son corps est transféré au cimetière militaire allemand de Bourdon.
Oberleutnant zur See Klaus Dönitz repose au bloc 7 rangée 8 tombe 154

cimetière militaire allemand de Bourdon
Le cimetière militaire allemand de Bourdon est bien signalé sur le bord de la route

Tombe de Klaus Dönitz au cimetière de Bourdon

tombe de Klaus Dönitz au cimetière militaire de Bourdon
Tombe de l'Oberleutnant zur See Klaus Dönitz au cimetière de Bourdon

Autres victimes du naufrage du S-141 mais qui n'ont pas de tombes...
Obermachinist Wilhelm Kuhner, né le 20 mai 1916, mécanicien
Oberfähnrich Horst Ebert né le 03 novembre 1923
Obergefreiter Hans Bußler né le 29 juin 1922
Obergefreiter Günter Rutkowski
Helmut Weigt, mécanicien
Horst Thon
Wilhelm Vornkahl
Alfred Gerhardt
Karl Hennings
Konrad Thoß
Obergefreiter Hermann Seifert né le 9 août 1923, mécanicien
Otto Schißler
Matrose Günter Rost
Gefreiter Erwin Heller né le 18 juillet 1924
Gefreiter Erich Klein

Cherbourg aujourd'hui


Pendant la seconde guerre mondiale, dans le but de protéger les vedettes rapides, il a été décidé de construire une voûte en berceau au dessus de la cale sèche pour les sous-marins. D'une épaisseur de 3,5 mètres de béton armé, l'abri faisait 106 mètres de long pour 28 de large. L'ouvrage n'a pas été détruit et se trouve au bassin Napoléon III voir aussi : u-boote.fr
On en profitera pour visiter le sous-marin "Le redoutable" et l'aquarium ainsi que photographier une belle statue en bronze de Napoléon sur son cheval avant qu'elle ne soit déboulonnée. 


Nous lirons

 
S-Boote de Jean-Philippe Dallies-Labourdette aux éditions Histoire et Collections.
Edité en français mais aussi en version anglaise ou allemande (Deutsche Schnellboote 1939-1945 Motorbuch Verlag).
Alerte...vedettes rapides de Jan Mayen éditions Les presses de la cité

Liens

 
Sous-marin Kleinsunterseeboot Biber de l'Imperial War Museum
Uboot Seehund du musée de la marine national de Brest 

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