mardi 12 février 2019

U-BootBunker de Saint Nazaire

U-BootBunker de Saint Nazaire

Saint Nazaire...Saint Nazaire, si la ville n'est pas la plus belle de France, loin de là, elle m'est toutefois importante. Mes ancêtres bretons, ont travaillé sur le chantier maritime à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, soit deux générations. Comme de nombreux ouvriers de cette époque, ils habitaient Trignac, voilà pour la petite histoire. Saint Nazaire, c'est aussi sa fameuse base de sous-marins allemands de la seconde guerre mondiale, cette masse de béton que nous allons visité dès maintenant.     

Le port maritime de Saint Nazaire au début de la seconde guerre mondiale

 
Après l'écroulement du front en Belgique, pour les Britanniques l'heure est à la fuite. Le 15 juin 1940, tout une armée en déroute comptant 40 000 soldats Britanniques, des Polonais, des Tchécoslovaques afflue à Saint Nazaire dans un sauve-qui-peut général. Pour l'Etat-major anglais, il s'agit d'organiser le ré-embarquement vers l'Angleterre, pour cela de nombreux bateaux civils ou militaires sont déjà amarrés au port lorsque d'autres bâtiments de guerre surveillent l'arrivée d'éventuels U-Boote ou bombardiers allemands.   
Le 17 juin, des milliers de soldats et civils embarquent à bord du Lancastria, un paquebot de la célèbre Cunard. Le bateau quitte le port et sort à peine de l'estuaire lorsqu'il est attaqué à 15h38 par les bombardiers de la Luftwaffe. Les bombes déchirent la coque et le navire sombre en 25 minutes, il y a plusieurs milliers de morts, les survivants sont repêchés et montés à bord de l'Oronsay. A terre, les soldats britanniques continuent de détruire les stocks d'essence de Saint Nazaire et Donges.
Le 18 juin, 4 000 soldats belges sont signalés à 40 kilomètres au sud de Saint Nazaire, ils doivent être évacués.
Dans la nuit du 19 juin alors que Nantes va tomber, le cuirassé Jean Bart alors en cours d'achèvement,  parvient à s'échapper du port avec plus de 500 personnes à bord.  
Finalement, les soldats allemands investissent Saint Nazaire le 22 juin. Bien qu'opérant dans l'Atlantique depuis plusieurs mois, il faut attendre le 29 septembre pour qu'un premier U-Boot, le U-46 de la 7. U-Flotille accoste contre les quais du port.
 
Les équipages des U-Boote U-46 Typ VII B et U-97 Typ VII C débarquent sur le quai du port de Saint Nazaire
 
En décembre 1940, les Allemands inspectent les infrastructures portuaires et prennent la décision d'y construire un U-Bootbunker à l'emplacement du bassin de retournement des bateaux.
Le but d'une telle construction est naturellement d'offrir les conditions logistiques idéales aux sous-marins qui opèrent dans l'océan Atlantique tout en les protégeant des possibles attaques aériennes des Britanniques. Les travaux de grandes ampleurs menés par l'Organisation Todt débutent en février 1941.
 

La construction du U-Bunker

 
Février 1941, trois alvéoles, les six, sept et huit sont en construction et pourront être occupées dès la fin juin de la même année par les sous-marins de la 7. U-Flotille, d'ailleurs c'est le U-203 du Kapitänleutnant Mützelburg qui a l'honneur d'inauguré la base en pénétrant dans l'alvéole sept le 30 juin, le Vizeadmiral Doenitz et le ministre Fritz Todt ont fait le déplacement pour l'occasion. Le U-203 repartira le 10 juillet. Le pacha se tuera bêtement après un plongeon raté depuis la Turm de son U-Boot, le 11 septembre 1942.
 
Le U-203 du Kapitänleutnant Mützelburg entre dans la base devant les officiels et les ouvriers de l'OT

 
Le U-203, pavillon de la Kiegsmarine au vent, inaugure la base qui n'est pas finie. Il y a du monde sur le toit. Son pacha connaitra une mort tragique l'année suivante.
 
Pour la base, les travaux continuent et en janvier 1942, ce sont les alvéoles neuf à quatorze qui sont achevées. Dès le mois suivant, la 6.U-Flotille arrive de Danzig pour s'y installer. Enfin en juin 1942, les alvéoles une à cinq sont opérationnelles.

1941, la construction du U-Bootbunker commence

Les alvéoles ne sont pas toutes semblables, par exemple les une à huit font 92 mètres de long sur 11 mètres de large. Elles sont sèches, c'est à dire qu'elles sont équipées de porte blindées et étanches et que de puissantes pompes peuvent asséchées totalement l'alcôve. Les travaux sur les U-boote peuvent alors commencer. 
Les alvéoles neuf à onze sont un peu moins longues puisqu'elles ne font que 62 mètres mais elles sont aussi plus larges de 6 mètres, ce qui leur permet d'accueillir deux U-boote. Elles sont équipées de portes blindées mais pas étanches, une protection nécessaire contre les attaques aériennes. 

Chaque alvéoles sont numérotées au dessus de l'entrée, les chiffres A et B sont appliqués de chaque côté lorsqu'elles peuvent accueillir deux U-boote.



U-BootBunker de Saint Nazaire
Le U-96, le célébrissime "Das Boot" quitte la base de Saint Nazaire qui n'est pas encore achevée.
     

 
l'endroit est propice aux courants-d'air
 
l'humidité fait des ravages
 
 
 
Construite en 1943, suite à l'Opération Chariot, l'écluse fortifiée y abrite le sous-marin Espadon
 
Sortie d'une alcôve, Saint Nazaire est aussi connu pour ses paquebots, ici le MSC Bellissima
 

 

 
Inscription d'époque sur un mur d'une alvéole
 
L'alvéole n°5
 
Cette alvéole est fermée au public et c'est bien dommage car celle-ci n'est pas vide. Avec sa porte blindée et étanche, un U-Boot pouvait être mis en cale sèche pour les grosses réparations et se refaire une peinture complète entre deux missions.  
 
Rien n'a bougé depuis 1945, c'est assez surprenant
 
 
L'alvéole 5 achevée en juin 1942 est interdite au public. elle fait 92 mètres de long et 11 de large. elle accueillait un sous-marin qui pouvait être mis à sec pour les réparations.
 
L'alvéole 5 conserve ses ponts de manutention
 
 
Le U-Boot bunker est en accès libre, nous voyons ici l'arrière du bunker à sous-marin

Il y a une porte blindé à chaque extrémité de la base
 
Lorsque j'ai visité la base le toit était en accès libre, je ne sais pas si c'est encore le cas aujourd'hui avec toutes les normes de sécurité. A la mi-43, face à l'aviation alliée de plus en plus active et face aux progrès techniques, les Allemands modifient le toit de la base en le renforçant. La base a évité le largage des bombes Tallboys de 5 tonnes.
 
Le toit est sérieusement renforcé et se montre très résistant face aux bombardements ennemis


 
vue du toit de la base, celui-ci peut être fermé au public  
 
La U-bootbase n'est pas uniquement faite d'alvéoles. Elle comprend aussi 62 ateliers techniques, 97 magasins de stockage, 2 centrales électriques, 20 stations de pompage. Pour le personnel on compte 150 bureaux, 92 emplacements de repos, 4 cuisines et 1 réfectoires, deux boulangeries, 1 bloc opératoire. C'est une véritable ville dans la ville où il y a des milliers d'employés, civils et militaires.
Certaines parties de la base sont interdites au public, les historiens Luc et Marc Braeur nous dévoilent quelques secrets bien cachés, leurs accès se fait entre les alvéoles cinq et six.

Luc et Marc Braeuer nous font visiter les recoins de la base, nous sommes certainement dans l'espace situé entre l'alvéole 5 et 6 qui permet de monter à l'étage
Insigne des transmissions de la Kriegsmarine peint sur un mur
Inscription d'époque très bien conservée dans l'alvéole 5 : cet endroit doit toujours restée libre (comprendre ne rien stocker).
Trafo pour transformateur électrique 1, la base avait 2 centrales électriques


Graffiti en rapport avec le U-Pan, emblème d'un U-Boot
Autre graffiti, le U-Löwe alias le U-704 qui avait comme emblème sur le kiosque le lion (Löwe en allemand). Le sous-marin appartenait à la 7.U-Flotille où il fut affecté jusqu'au 1er avril 1943 avant de devenir un sous-marin d'instruction. Il a été détruit en 1947.   
Dans les profondeurs de la base les vannes à carburant servant à alimenter les U-Boote
Graffiti du U-431 Horrildo. Le U-Boot a été coulé le 21 octobre 1943 en Méditerranée, il n'y a eu malheureusement aucun survivant.
A l'intérieur d'un bloc de combat de la base, cette peinture est encore restée phosphorescente
U-Boote U-510 Bussard
Autre graffiti dans l'alvéole 5, le U-Boot 510 codé "Bussard" reprendra du service au sein de la marine nationale sous le nom de "Bouan"
  
 
Dans le port vous trouverez quelques bunkers ici et là
 
Comme nous venons de le voir, le U-Bootbunker est un sacré morceau à détruire pour les Alliés qui n'hésiterons pas à bombarder avec tout ce qu'ils ont, bombes classiques ou incendiaires, américaines ou britanniques. Il s'agit de raser aussi la ville puisqu'elle y abrite du personnel y compris civils et que ses infrastructures aident à la logistique de la base. Le 9 novembre 1942, la ville déplore 186 morts et disparus et des centaines de blessés. Après 50 vagues de terreurs aériennes, le dernier  bombardement a lieu le 28 juin 1944. Le U-bootbunker tient toujours et pour l'ennemi 114 avions ne sont jamais revenus à leurs bases, pour les Alliés l'échec est patent.
   

La fin, enfin presque    


Après le débarquement de Normandie de juin 1944, les choses se gâtent sérieusement pour les Allemands. L'avancée alliée est inexorable, les U-Boote ont reçu l'ordre d'évacuer Saint Nazaire
Le 23 septembre, le U-267 est le dernier sous-marin à quitter la base. Il prend la direction de la Norvège où il sera affecté à Bergen.
Curieusement, la base ne tombe pas aux mains des alliés. Le secteur de Saint Nazaire est encerclé, une poche se créée mais aucune offensive d'envergure n'est envisagée par les alliés. La Kiegsmarine saisit l'opportunité et envoie quelques U-Boote pour ravitailler les troupes encerclés. 

Le U-255 de l'Oberleutnant Helmut Heinrich est le dernier "bateau" à quitter Saint Nazaire

Le 30 avril 1945, le tout dernier bateau, le U-255 part en mission de mouillage de mines au large des Sables d'Olonne. Après un ravitaillement à la U-Boot base de La Pallice, il reprend la mer le 7 mai pour rejoindre la Norvège. Finalement, le U-255 se rend aux Alliés au large de l'Ecosse, le 12 mai 1945.
 
Durant la guerre, la base aura lancée 403 patrouilles dans l'Atlantique. Deux U-Boote se sont particulièrement distingués. Le U-96 du Kapitänleutnant Heinrich Lehmann-Willenbrock qui a envoyé 25 navires par le fond pour un tonnage de 183,250 tonnes et le U-552  du Kapitänleutnant Erich Topp qui a envoyé 35 navires par le fond pour un tonnage total de 192,600 tonnes.
 

L'occasion manquée, le U-510

 
Concernant Saint Nazaire, le U-510 de type IX/C du Kapitänleutnant Alfred Eick est resté dans l'alvéole 4. Il est arrivé à Saint Nazaire le 24 avril 1945 où un Schnorchel doit lui être posé. Le bateau ne repartira pas, il tombe aux mains des Français, le 12 mai. 
L'armement du U-519 est comparable au U-995 de Laboe puisqu'il possède deux Flak 38 de 20 mm et un canon Flak M42 de 3,7mm mais il a en bonus, un canon Sk C/32 105 mm devant la Turm !
 
U-510 de la 33. Unterseebootflotille saisit par l'ennemi dans l'alvéole n°4  à Saint Nazaire après la capitulation.
 
Après la guerre, le U-510 est réaffecté à la marine nationale et rebaptisé le 24 juin 1947, S 11 Bouan. En 1949, le sous-marin est modernisé, la Turm modifiée ne reçoit pas et ne recevra jamais de Schnorchel. L'histoire du U-510 est donc tout à fait comparable à celle du U-995 de Laboe mais pourtant l'histoire prend un autre tournant lorsqu'il est retiré du service en 1959 puis le U-Boot est ferraillé l'année suivante. Une occasion perdue de devenir une pièce historique ! 
 
Le S11 Bouan (ex- U-510) en 1948 avant la modernisation de sa Turm. Son canon est encore en place, il sera bientôt démonté. 
 
J'ai consacré plusieurs articles au magnifique U-995 de Laboe, vous pouvez les consulter en cliquant sur le lien dans la légende de la photo ci-dessous.

Le musée sous-marin U-995 à Laboe, il aurait pu y avoir un musée U-510 dans la base de Saint Nazaire  si ce dernier n'avait pas été ferraillé.
 

Visite de l'Espadon

 
Comme nous l'avons lu, l'opportunité de garder le U-510 a été gâché, néanmoins un sous-marin (moins prestigieux) est tout de même exposé dans la base, il s'agit  du S637 "Espadon", un navire de la classe Narval. Sa construction commence au Havre en 1955, il entre en service en avril 1960 à la base de Lorient-Kéroman.
C'est un navire à propulsion diesel-électrique comme les U-Boote mais dès 1966 il reçoit d'importantes modifications notamment au niveau de sa Turm.
L'Espadon prend sa retraite en septembre 1985. Il est racheté pour 1 franc symbolique par la ville de Saint Nazaire qui souhaite en faire un musée. Il rejoint le port le 23 août 1986, et s'ouvre au public le 11 mai 1987.
 
U-BootBunker de Saint Nazaire
Le sous-marin Espadon dans une alcôve du U-Bootbunker de Saint Nazaire
U-BootBunker de Saint Nazaire
L'intérieur du sous-marin Espadon


Bilan

 
Durant la guerre, ce n'est pas moins de 30 raids aériens et plusieurs centaines de bombardiers qui s'attaquèrent à la base, n'occasionnant aucune perte de sous-marins malgré la destruction presque totale de la ville !
Après la capitulation de l'Allemagne, la marine française transfère toute les installations électriques à la base sous-marine de Brest.
Dès 1945, il est question de raser la base mais devant les coûts prohibitifs, plusieurs centaines de millions de francs  l'affaire est abandonnée, la reconstruction de la ville était la priorité. Finalement l'histoire est assez semblable à la base sous-marine de Trondheim en Norvège avec la saisie de U-boote, la désaffectation de la base au détriment d'une autre et enfin sa destruction avortée.
Jusqu'au milieu des années 50, les alvéoles servent à la réparation des petits bâtiments de la Marine. Certaines sont même utilisées pour le stockage de phosphate agricole, de vins mais aussi d'hivernage pour les bateaux de plaisance.
A l'aube des années 2000, la base est de nouveau désertée puis une dizaine d'années plus tard quelques politiciens de gauche souhaitent reprendre la destruction, comme celle de Trondheim d'ailleurs (!) mais là encore les finances manquent. 

Le U-96 "Das Boot" à la base de La Pallice

 
Le vrai U-96 immortalisé plus tard dans le film "Das Boot" de Wolfgang Petersen avait comme base d'attache Saint Nazaire et non pas La Pallice comme dans le film. La base est restée celle de La Rochelle dans la très très mauvaise série du même nom où l'on y mêle scènes lesbiennes, résistance etc. tout en restant très éloigné du livre et du film, un cauchemar.
 
U-BootBunker de Saint Nazaire
Photo tirée du film "Das Boot". La maquette du U-96 quitte le U-Bootbunker de La Pallice (La Rochelle), c'est une erreur historique puisque la flottille du bateau était à Saint Nazaire.
 

A voir absolument

 
A côté de la boutique du Grand Blockhaus de Batz sur mer, il existe un vestige en rapport avec le célèbre U-96 , une pièce rare forcément. 
 
Fresque du U-96 le sous-marin du film "Das Boot"


Puisque nous sommes dans les U-Boote et leur base, vous pouvez (vous devez !) vous rendre au cimetière militaire allemand de Pornichet où des sous-mariniers y sont inhumés. Vous y trouverez des membres d'équipage du U-171, les 42 hommes du U-526, la tombe du Kapitänleutnant Karl Heinz Harlfinger.

Karl-Heinrich Harlfinger
 
Et puis toujours sur le thème  des U-boote, il y a les bunkers de la Kriegsmarine et le château de Pignerolles près d'Angers. C'est dans ces lieux que les commandants de U-Boote faisaient leurs rapports quelques jours après leur retour de mission.
 
Un des multiples bunkers du parc de Pignerolles près d'Angers
 
 

Et pour en savoir plus

 
Nous pouvons lire "La base sous-marine de Saint Nazaire" de Luc Braeuer qui est disponible en deux versions, guide d'une soixantaine de pages ou livre de 200 pages, ce qui est bien mieux. Pour passer une belle soirée devant sa tv, l'incontournable film "Das Boot" en version longue et en VO/ST naturellement. Pour les joueurs sur PC qui ont beaucoup de temps libre, le "vieux" simulateur qui a gardé toutes ses qualités Silent Hunter III, disponible sur Steam pour 5€, l'essayer c'est l'adopter ! Pour les maquettistes en herbe, le U-Boot Type VII C de Revell.


6 commentaires:

  1. Le tournage du film "das boot" devait effectivement se faire, historiquement, à Saint-Nazaire. Mais devant le refus de la municipalité qui fait tout pour effacer cette période en détruisant les blocs encore présent, n'a pas souhaiter le tournage dans la base...

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  2. "....Dans les profondeurs de la base vannes à essence de la base pour alimenter en carburant les U-Boot..." Les U-Boot fonctionnent au diesel, pas à l'essence, ou sur batteries en plongée.

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    1. Merci pour la précision en effet je vais modifier le texte

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  3. L'alvéole n° 5 n'est pas la seule à conserver ses ponts roulants. Egalement en place à la base de La Rochelle.

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    1. Merci pour l'information, la légende est donc corrigée.

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  4. ni st nazaire ni lorient ni brest n ont daigne conserver les souvenirs des u boats pas un seul uboat ne se visite en france meme a toulon nous sommes les champions de la casse et de la negation

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