mardi 3 juin 2025

Focus sur la Schwimmwagen de Munster

C'est bientôt l'été, avec la hausse des températures et le beau soleil, je sors le petit cabriolet qui attendait patiemment dans mon disque dur, le Schwimmwagen. Petit buggy avant l'heure, je la préfère à une Kübelwagen et puis cela me rappelle aussi un numéro de "Die Deutsche Wochenschau" tournée à l'été 1944 où l'on voit des Waffen de la Totenkopf en tenue camouflée dans leurs voitures saluant une unité blindée de la Werhmacht. Cette rencontre filmée était pour rappeler qu'il n'y avait pas d'embrouilles entre l'armée de terre classique et la Waffen SS, l'attentat terroriste du 20 juillet étant passé par là. En tous cas l'image était belle, des Waffen bien équipés, des Panther et des Schwimmwagen, des poignées de mains, des sourires, des cigarettes offertes alors que tout le monde le sait : "fumer tue".

Eté 1944, sur le front de l'est, en Pologne ? Les Waffen de la Totenkopf rencontrent des Panzermänner certainement de la 12.Panzerdivision. Au premier plan, la Schwimmwagen est équipée d'une radio, certains occupants de la voiture portent d'ailleurs des écouteurs sur les oreilles. Les pagaies sont absentes.

Un radio de la Totenkopf tapote du morse dans la Schwimmwagen

La Schwimmwagen 

 
Tout d'abord je tiens à préciser que j'avais un livre sur les Volkswagen de la seconde guerre mondiale mais je ne le retrouve plus dans ma bibliothèque, un prêt oublié très certainement.
La Schwim est directement issue de la KDF Wagen typ 60, une voiture qui deviendra la célèbre Coccinelle et qui a été développée par l'ingénieur Ferdinand Porsche. Pour les besoins de l'armée, la KDF civile a été déclinée en plusieurs modèles la Typ 82E, Typ 87, Kübelwagen (Typ 82) et la Schwimmwagen (Typ 166). 

Présentation à la presse de la KDF Waffen Typ 60, ici avec son toit découvrable en toile mais il y avait aussi la version cabriolet, plus onéreuse. La voiture de base était à 990 Reichsmark.

Cette Volkswagen Typ 82E possède encore sa plaque constructeur. Elle a été produite à la Volkswagenwerk en 1941. Elle est exposée à Sinsheim en Allemagne

Le moteur de notre voiture est un 4 cylindres de 1131 cm3 à refroidissement à air ne développant que 25 chevaux. Ce n'est donc pas un foudre de guerre (!) mais elle fait honorablement le boulot puisque la Schwimmwagen est particulièrement efficace en tout terrain. Son moteur est placé à l'arrière et c'est une propulsion, même si elle peut devenir 4x4 en 1ère aussi bien en marche avant qu'en marche arrière. C'est assez pratique pour s'extirper d'un rivage ou d'un trou. 

Son réservoir fait 50 litres pour une autonomie théorique de 520 km, suivant le terrain et la charge embarquée naturellement.  

 

La Schwimm a été produite de 1942 à 1944. Les chiffres de production varient de 14 276 à 15 584 exemplaires. Une partie a été fabriquée chez Porsche, le concepteur de la voiture mais le gros de la production venait de l'usine Kdf de Wolfsburg, la Volkswagenwerk.

Ne rigolez pas mais je suis allé à Wolfsburg, à la fin de l'article vous comprendrez pourquoi. La taille de l'usine est vraiment impressionnante.

  

La Vokswagen Typ 166 du musée de Munster

Et maintenant je vais faire un peu le tour de la voiture, un tour incomplet puisque le magnifique Panther Ausf A m'empêche de faire des photos convenables du côté gauche. 

Le Panther Ausf A et la Schwimmwagen côté à côte permet de voir les différences de gabarit.

La VW est immatriculée Wehrmacht. A défaut d'un treuil placé à l'avant, ce qui est très pratique lorsqu'on fait du 4x4, la Schwimmwagen est équipée d'un simple crochet. 

Regardez le train avant, la schwimmwagen peut être utilisée en mode 4x4 et puis aussi ces roues avant servent de gouvernail.

Cette vue nous permet de voir la forme presque baignoire de la voiture. Naturellement il n'y a pas de porte mais par contre il y a les pagaies, bien pratiques sur l'eau pour aller en arrière. On pouvait aussi accrocher des grenades à manche sur le garde main le long de la caisse. La pression des pneus est peinte sur les garde boue, 1.8 et 2.2 à l'arrière

Le pot d'échappement n'est pas d'une grande beauté mais avec sa position bien spécifique l'eau n'y rentre pas. Perso je préfère quand la voiture est décapotée.

L'hélice relevée nous laisse voir comment, une fois rabaissée elle se connecte au moteur. Le système est d'une grande simplicité, pour une fois chez les Allemands.

L'hélice est retenue par une sangle en cuir et la Schwim peut naviguer à 10 kilomètres/heure environ  

Et maintenant je regarde l'intérieur

Le tableau de bord est très sommaire, le volant est protégé contre les voleurs comme quoi l'Allemagne reste un pays comme un autre. La boite de vitesse est à quatre rapports


Les places arrières de la Schwimmwagen, ce n'est pas  des Corbeau ou Recaro mais les passagers sont plutôt bien lotis. 

Une autre Schwimm ?

Il y a quelques années j'ai déjà eu l'occasion de voir une autre Schwimmwagen au musée de  Sinsheim et celui de Speyer en Allemagne ainsi qu'une autre au musée de Saumur.

La Schwimmwagen Typ 166 du musée technique de Sinsheim
 
La Schwimmwagen du musée des blindés de Saumur avec son klaxon en dessous de la ligne de flottaison 

 

Le Panzermuseum de Munster

Entrée du Panzermuseum de Munster

Le Panzermuseum se situe à Munster en Allemagne, une petite ville sans intérêt, une ville garnison avec ses militaires, sa boutique ASMC, son énorme terrain de manoeuvre à proximité. Dire qu'il n'y a rien à y faire, hormis la visite du musée, est un euphémisme. Pour être à l'ouverture, 10 heures du matin, nous avons dormi la nuit en CC devant le musée. J'ai chargé ma femme et ma fille d'une mission très importante, faire longuement les courses tandis que je visitais le musée, chacun y trouve son compte...

Comparer le musée de Munster à celui de Saumur serait une erreur. Le musée des blindés est plus riche, plus grand et aussi plus internationale. La force de Munster ce sont ses blindés de l'armée allemande, de la seconde guerre mondiale à la RFA et RDA jusqu'au Leopard 2, le même qui est actuellement très apprécié des Lancets et autres Kornets russes.

Le Leopard 2 est la star du Panzermuseum, quelques exemplaires sont dorénavant en Russie

La visite est agréable, il n'y a pas ces maudites cordes que l'on voit à Saumur, nous pouvons donc tourner autour des blindés. Durant la visite, vous pouvez aussi croiser le responsable du musée, Ralf Raths, lui poser des questions et c'est vraiment sympa.
Un autre point qui m'a particulièrement marqué est l'affluence. Le nombre de visiteurs me semble bien plus important que celui de Saumur et pourtant je n'y étais pas un week-end. C'est simple, il était difficile de prendre des photos sans avoir une personne dans le cadre de l'objectif.
Je terminerais par le point négatif : la boutique. Celle-ci ne représente quasiment aucun intérêt, le choix des livres est franchement limité, peu de maquettes hormis celle de la marque Lego, c'est dommage car il y a de quoi faire.
 
Le chouette ticket d'entrée du Panzermuseum qui est devenu un marque page

Alors Wolfsburg ? 

Un peu plus haut, lorsque je parlais du détour vers l'usine de Wolfsburg c'est que j'avais une bonne raison puisque ma femme roule en Volkswagen Coccinelle depuis de longues années, c'est même la quatrième. A l'origine, ce modèle noir devait être de couleur sable avec une ceinture de caisse relevée grâce à ses amortisseurs et ses pneus tout-terrain, en gros je voulais en faire une version DAK, Deutsche Afrika Korps. Devant le refus clair et net de madame j'ai proposé un modèle Baja mais en gardant le capot moteur/échappement conforme, encore un échec. Finalement elle a opté pour une peinture noire, intérieur cuir marron foncé (façon Audi moderne) bref loin du rustique que je proposais. 

La Volkswagen Coccinelle 1300 est originaire du Mexique et date de 1984  

 

Liens

 




samedi 17 mai 2025

Je continue la visite du Marine Ehrenmal de Laboe


Dans l'article précédent, j'ai visité la salle historique du Marine-Ehrenmal de Laboe où il y avait de nombreuses maquettes exposées. Toujours dans la salle, il y a un escalier qui nous emmène dans les profondeurs, en réalité je vais me retrouver sous la place située entre la tour et la salle historique.  

Le Gedenkhalle

Maintenant je descend les marches qui se trouvent dans la salle historique, à vrai dire je ne sais pas dans quoi je m'engage, je m'enfonce sous terre pour atteindre une grande salle circulaire et sombre, ceinturé par un couloir où reposent des gerbes, des photos et des plaques en bronze rappelant les marins et navires disparus en mer. Le Gedenkhalle est un véritable lieu de recueillement.

L'entrée du Gedenkhalle, l'inscription invite à se découvrir la tête et à garder le silence  

Un tunnel avec des gerbes, je ne sais pas du tout à quoi m'attendre

La salle est sombre, froide et très silencieuse alors oui c'est un peu lugubre

Je ne suis pas fan des gerbes encore plus lorsque les fleurs sont fanées

Une garde d'honneur présente dans le Gedenkhalle

Hommage aux marins

En longeant le couloir circulaire vous trouverez des gerbes et des portraits de marins disparus en mer. Des témoignages photographiques qui ont été apportés par des membres de la famille de défunts. A l'image de cette couronne déposée à la mémoire des matrosen du cuirassé Scharnhorst.

Le Scharnhorst

Gerbe déposée pour les marins du Scharnhorst


Apposée contre le mur, une plaque de bronze rend hommage au Scharnhorst

Le croiseur de bataille a été mis en service en 1939 et inaugure la classe "Scharnhorst" d'où sera tiré son bateau jumeau (sistership), le Gneisenau. Durant sa première mission de combat, il détruit le croiseur britannique HMS Rawalpindi. Il prend part à la bataille de Norvège et affronte une nouvelle fois l'ennemi britannique. Plus tard, il affronte deux destroyers Acasta et Ardent et un porte-avion, le HMS Glorious. La victoire est totale, les trois navires sont coulés. 

Au début de 1943, le Scharnhorst a rejoint le Tirpitz en Norvège pour intercepter les convois alliés vers l'Union soviétique mais le 26 décembre au nord de la Norvège, privé d'escorte il est pris à partie par trois croiseurs britanniques puis par le cuirassé HMS Duke of York là aussi accompagné d'un croiseur. Attaqué de toutes parts par un cuirassé, des croiseurs et des destroyers, le Scharnhorst sombre vers 19h45 dans les eaux sombres et glacées. Seuls 36 survivants sur les 1968 membres d'équipage sont repêchés.
En septembre 2000, des chercheurs découvrent son épave à 300 mètres de profondeur à 66 milles nautiques au nord du cap Nord... 
 
Membres d'équipage du Schlachtschiff Scharnhorst, combien de ces hommes sont morts noyés ?

Avec la gerbe, il y avait la photo du matrosen Hauptgefreiter Fritz Schreier. Il est l'un des marins du Scharnhorst qui a perdu la vie le 26 décembre 1943

Matrosen Hauptgefreiter Fritz Schreier

Le Tirpitz

Le Tirpitz, sistership du Bismarck, et pourtant moins connu du grand public, est opérationnel en 1941 et opère au large de la Norvège. Comme son bateau jumeau, le Tirpitz n'a pas vraiment connu la gloire et a été coulé le 12 novembre 1944 près de Tromso. On compte 971 morts.  Un excellent livre avec 728 photos est sorti chez les Editions Lela Press "Le cuirassé Tirpitz 1939-1944" de Philippe Caresse.

Gedenkhalle Marine Ehrenmal Laboe Tirpitz
Le cuirassé Tirpitz sort du port de Wilhelmshaven

Arno Tuschy est né le 21 juin 1910. Il était Obersignalmeister sur le cuirassé Tirpitz mais il meurt le 3 avril 1944, avant que le bateau ne soit coulé. Obersignalmeister, c'était le sous-officier qui agitait les drapeaux ou bien les lumières pour transmettre un message aux autres bateaux.
Il repose au cimetière militaire allemand de Botn-Rognan en Norvège au  bloc A tombe 133.

Arno Tuschy Obersignalmeister sur le cuirassé Tirpitz

L'U-435 était un U-Boot de type VIIC mis en service le 30 août 1941 et sous le commandement du Korvettenkapitän Siegfried Strelow, un ancien du Graf Spee. Le U-boot a opéré depuis Bergen et Brest et au cours de ses missions il coule 13 navires. Le 9 juillet 1943 alors au large du Portugal, il est attaqué par des bombardiers qui larguent des mines "wasserbombe". Le U-435 sombre, il n'y a aucun survivant. 
Robert Dietel était Maschine Obergefreiter à bord du U-435.

Gedenkhalle Marine Ehrenmal Laboe
Robert Dietel Maschine Obergefreiter à bord du U-435

 

Les plaques de bronze 

Le long du couloir vous pouvez voir de très belles plaques de bronze, rappelant les pertes des navires de la Kriegsmarine. 

Le tristement célèbre cuirassé Bismarck

Le Panzerschiff Admiral Scheer a connu, lui, une carrière plus heureuse. Commandé et en construction avant l'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir. Il sort du port de Wilhelmshaven en 1934 et participe à la guerre en Espagne puis c'est l'Atlantique Sud, l'océan Indien, l'attaque des convois vers Mourmansk. Une belle carrière  qui se finira par l'évacuation des civils et militaires en Prusse-Orientale et Poméranie. Le 9 avril 1945, il est bombardé par des avions britanniques et chavire, c'est la fin de son histoire.  

Plaque de bronze en l'honneur de l'équipage de l'Admiral Scheer

L'Admiral Scheer en 1934 va entamer sa carrière

L'Admiral Graf Spee

"Pour l'équipage du Panzerschiffes "Admiral Graf Spee"
tombés lors d'une bataille navale au large de La Plata
le 13 décembre 1939"
 
13 décembre 1954
les anciens membres de l'équipage 

L'admiral Graf Spee était un croiseur lourd de la classe "Deutschland". En juin 1934, sa coque est baptisé à la bouteille de champagne et mise à l'eau, il est armé en 1936. Pour son époque, c'est un navire très moderne de par sa conception et son équipement puisqu'il est équipé d'un radar. Il est aussi très rapide et puissamment armé.

La coque de l'Admiral Graf Spee est mise à l'eau le 30 juin 1934

L'Admiral Graf Spee est opérationnel
 
Sa première mission a lieu en 1939, il descend jusqu'au sud de l'Afrique où il apparait au large de l'île tristement connue : Sainte Hélène. Ensuite cap à l'ouest et il prend la direction du Brésil et en chemin il attaque quelques cargos. C'est alors que l'Angleterre décide de mobiliser une flotte de 23 navires pour attaquer le bateau allemand.
 
En attendant, le nombre de prisonniers embarqués sur le Graf Spee devint trop important et il est décidé de les transférer sur le pétrolier Altmark (lire l'article plus bas). Le 13 décembre 1939, le cuirassé rencontre trois croiseurs ennemis et la bataille s'engage. Les bateaux britanniques prennent la poudre d'escampette (une tradition chez les Anglais) mais le Graf Spee touché doit subir des réparations et accoste à Montevideo. Le 17 décembre, les marins tués durant la bataille sont enterrés puis le Graf Spee pris au piège par les bateaux ennemis qui se sont rassemblés se saborde. Le Dr Josef Goebbels écrit dans son journal :
 
"Le Graf Spee s'est sabordé. Une fin héroïque pour ce fier navire, admiré par le monde entier. Seuls les Anglais nous vilipendent. Mais nous leur rendrons bien la monnaie de leur pièce. La situation du Spee était devenue désespérée. Et si le navire avait accepté de se laisser interner, l'Uruguay serait sans doute entré en guerre contre nous pour s'en emparer. Tout de même, cela fend le coeur. Ce fier vaisseau ! "
   
Le Kapitän zur See Hans Langdorff se suicide trois jours plus tard. Lisons une fois de plus Josef Goebbels :
 
"Le commandant du Spee, le capitaine Langsdorff s'est tiré une balle dans la tête. Une décision héroïque. Un drame qui inspire fierté et mélancolie"
 
De nos jours, Langsdorff est enterré dans le cimetière protestant de Buenos Aires avec 7 autres matrosen et d'autres allemands victimes de la première guerre mondiale. Josef Goebbels écrit le 23 décembre 1939 :
 
"D'après les récits, l'enterrement de Langsdorff a été très émouvant. La vie et la mort de cet homme sont auréolées d'une destin tragique"  
 
 
Le Graf Spee est sabordé par son équipage
 

Schnellboote

Une plaque dédiée aux équipages des vedettes rapides :

"A la mémoire des camarades tombés en service sur les vedettes rapides allemandes
pour le peuple et la patrie 1939-1945
Votre mort est un devoir pour nous "
 
 
 
 
Pendant que nous sommes avec les Schnellboote, j'ai consacré un article à l'Oberleutnant Klaus Dönitz et le S 141
 
Oberleutnant zur See Klaus Dönitz

Le Blücher

Plaque pour le Schwerer Kreuzer "Blücher"

Fabriqué à Kiel, le Schwerer Kreuzer "Blücher" était un croiseur lourd de la classe "Admiral Hipper"

En avril 1940, il inaugure sa première mission de combat et prend la direction de la Norvège. Il s'agit de devancer les Anglais qui comptaient miner massivement les eaux territoriales norvégiennes, sans vraiment demander l'avis aux Norvégiens. Le 9 avril 1940 à 5h15 du matin, le Blücher est en tête d'un groupement naval allemand lorsqu'il franchit le long fjord d'Oslo. Long de 100 kilomètres et étroit, le fjord est protégé par des bunkers et autres places fortes. Face aux canons et torpilles ennemies, la mission s'avère périlleuse et elle le fut. 
Arrivé au niveau de Dröbak et Oskarsborg, le Blücher subit des tirs de batteries à courte portée puis passé Oskarsborg, il reçoit deux torpilles tirées depuis des bunkers, le bateau assommé est en feu et coule finalement à 7h30. Le reste des bateaux resté au large de Döbrak fait marche arrière et débarque les troupes plus au sud, à Son. Le nombre de pertes du Blücher s'élève à 125 marins et 195 soldats. L'épave git encore à 90 mètres de fond.
 
Quelques rescapés blessés mais vivants du Blücher sont débarqués dans le port d'Oslo
 
Le Dr Josef Goebbels s'est rendu fin novembre 1940 sur les lieux de la tragédie. Notez la garde, un marin de la Kriegsmarine et un soldat de l'armée de terre, ce qui composait le personnel embarqué sur le navire avant son naufrage. 

Narvik

Il y a aussi une plaque rendant hommage aux durs combats de Narvik, avec notamment la mort du Kommodore Friedrich Bonte. Bonte commandait le Kriegsschiffsgruppe 1 (Narvik) (Groupe de guerre 1 Narvik), une unité navale composée de plusieurs destroyers. Ces derniers transportaient à leurs bords les hommes du General Dietl. La destination est Narvik, et pour cela il faut emprunter le fjord Ofot. La mer n'est pas facile et la météo plutôt exécrable puisqu'il neige. Après une faible résistance, les troupes allemandes débarquent dans la petite ville puis Bjerkvik. Bientôt de longs et sanglants combats vont se dérouler sur cette partie du front. L'ennemi britannique profitera des difficultés logistiques des Allemands pour tenter d'établir une tête de pont. Matrosen, Fallschirmjäger tout le monde va être mis à contribution pour tenir et il y aura de nombreuses pertes.

Un Zerstörer victime de l'attaque britannique sur Narvik

Le 10 avril 1940 à Narvik, la marine britannique attaque par surprise le Zerstörer Z21  "Wilhelm Heidkamp" qui est touché par une torpille, le navire explose et coule en emportant avec lui le Kommodore Bonte. Durant cette terrible bataille, le Z22 "Anton Schmitt" est aussi coulé. Le Z22 était le dernier Zerstörer Type 1936 à avoir été fabriqué. La série avait commencé avec le Z17 "Dieter von Roeder" 

"Après l'engagement commun dans le nord de la Norvège avec le Gebirgs-Jäger-Regiment 139 (régiment de chasseurs alpins 139) sous le général Dietl et la Luftwaffe, nous rendons hommage à notre Kommodore Bonte tombé au combat et aux soldats engagés à Narvik"

Il y a ensuite la liste des 10 destroyers Z (Typ 1934 et 1936) perdu pendant l'opération.

"Et aux camarades de toutes les armes et de la marine marchande tombés au champ d'honneur, avec nos remerciements éternels pour avoir accompli leur devoir."  

Le Z21 "Wilhelm Heidkamp" un Zerstörer Typ 1936  a coulé sous les coups de la Royal Navy britannique

Et puis en parlant de Zerstörer comment ne pas évoquer le livre "Zerstörer ou l'histoire des contre-torpilleurs de la Kriegsmarine" de Philippe Caresse chez Lela Press.
 
A propos de la Norvège, comment ne pas oublier la date du 16 février 1940. Le pétrolier-ravitailleur Altmark embarquant des prisonniers naviguait dans les eaux territoriales norvégiennes lorsqu'il a été attaqué par un destroyer de la Royal Navy.
En pénétrant volontairement dans les eaux norvégiennes sans autorisation, le HMS Cossack a violé la neutralité de la Norvège. L'Altmark est poursuivi jusqu'au Jossingfjord où il est attaqué et sept membres d'équipage sont tués. L'Angleterre est déjà dans la guerre totale et fait fi des règles internationales, le Cossack s'est livré à un véritable acte de piraterie...comme cela se fait encore de nos jours dans le golfe de Finlande puisqu'en mai 2025 le pétrolier "Jaguar" en a fait l'amère expérience.
 
Les tombes des membres d'équipage du pétrolier Altmark

Les marins sont enterrés au cimetière de Oslo-Alfaset
Otto Stender était né à Kiel le 18 mars 1898
Hans Steffen était né à Schöneberg le 30 mars 1898
Ernst Meyer était né Danzig le 13 septembre 1905
Friedrich "Fritz" Schurmann était né à Sterkrade-Dinslaken le 15 août 1916. C'était un militaire avec le grade de Matrosenobergefreiter. 
Walter Rothe était né à Wettern le 12 mars 1903
 
Avant de partir de la salle, je veux partager une dernière fois quelques portraits de marins que j'ai vu dans ce Gedenkhalle. Mourir noyer dans les eaux glaciales mélangées à de l'huile, du fuel et parfois dans l'obscurité de la nuit est une chose horrible au même titre que d'être bloqué dans un char et d'y brûler vif...
 

Et puis je vais citer le nom du Parisien et maat Jean Carbello, Français engagé dans la Kriegsmarine qui a trouvé la mort à l'âge de 20 ans le 26 avril 1945 dans le Fedefjord en Norvège. Ce jour-là, 28 bombardiers de la RAF avaient pour mission de bombarder le fjord.  
Il est inhumé au cimetière de Oslo-Alfaset  à côté des marins du Altmark...
 
Maintenant je poursuis mon chemin et je remonte à la surface par le tunnel opposé à celui par où je suis entré. Direction la tour, ce qui bouclera la fin de ma visite du Marine-Ehrenmal 
 
Maintenant direction la tour, d'autres salles et le point de vue sur le fjord de Kiel


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