vendredi 13 janvier 2017

Hydravion Dornier Do 24 T de Luftwafffe en mission suicide

Après avoir vu un Messerschmitt Bf 109 G-4 à Speyer, faisons quelques pas pour voir un hydravion Dornier Do 24 T à l'histoire tragique mais peu banale.

Le Dornier Do 24

Juillet 1937. Premier prototype du Dornier Do 24 aux couleurs des Pays Bas

Claude Honoré Désiré Dornier, né en Bavière d'un père français est un constructeur d'avion allemand.
L'Allemagne et les Pays-bas souhaitant un hydravion un appel d'offre est lancé et en août 1935 Dornier remporte le contrat face à d'autres constructeurs. 
C'est en 1937 que le premier prototype d'hydravion Dornier Do 24 prend son envol. Si les hollandais sont enthousiastes, les allemands le sont nettement moins.
Les Pays-bas commencent la production de l'avion mais celle-ci est saisie lorsque la Wehrmacht envahit le pays. D'autres appareils hollandais opéreront dans l'océan Pacifique contre les forces japonaises.

Après l'invasion de la France le Dornier Do 24 est produit dans les usines française CAMS à Sartrouville.
L'avion est utilisé pour des missions de reconnaissance et lutte maritime, des missions de sauvetages en mer notamment pour les pilotes d'avions y compris ennemis. Deux appareils, ex-hollandais, sont désarmés et arborent la livrée connue de la croix-rouge. Malgré leurs statuts non combattants, la Royal Air Force britannique aura ordre de les abattre sans aucune pitié.



Dornier Do 24 sortant des usines française de Sartrouville pour le compte de la Luftwaffe
     

Le Dornier Do 24 T-1 du musée Speyer


Cet hydravion Dornier DO 24 T ou du moins ce qu'il en reste, a été découvert dans le lac Muritz dans le Mecklemburg en 1991. Il s'agit d'un appareil de la KG 200.
Il semble que ce soit le seul exemplaire survivant sur les quatre employés pour une attaque suicide en mars 1945. L'objectif dénommée Aktion 24 était quatre ponts ferroviaire polonais sur la Vistule près de Torun, Varsovie, Deblin et Dunjawec. Pour ce faire un pilote devait approcher de la cible avec son avion gorgé d'explosif, dynamite et magnésium, et tout en pointant son avion sur la cible, l'homme aux commandes devait sauter au dernier moment puis le pilotage automatique prenait la relève. Une mission très périlleuse voir abracadabrante mais typique de la fin de guerre.
Pour alléger l'appareil, l'armement fut enlevé ainsi que le matériel non-nécessaire à cette opération sans retour. 
Dès le début l'opération commence mal, un raid de bombardiers B24 sur la base de Rechlin détruit trois des quatre avions au sol.
Notre Dornier Do 24 T-1 KK+VC réussit à prendre son envol mais est rapidement intercepté par des Mustang P 51 de l'USAAF. Mortellement blessé le Feldwebel Heinz-Ottokar Hildebrandt se posa sur la Mürizsee près de Röbel, malgré les impacts de balles l'avion n'a pas explosé. En 1944, Heinz-Ottokar Hildebrandt avait sauvé 90 de ses camarades à Narva mais le 25 avril 1945, sa vie vient de prendre fin.
Le Do 24 s'échoua dans le fond et fut récupéré au début des années 90.

hydravion Do 24 T luftwaffe 1944 im Speyer Museum
Le Dornier Do 24 T après son long séjour en eau douce n'est plus qu'une coquille vide

Hydravion Do 24 T 1944 speyer museum
il ne reste plus que la cellule centrale de l'avion, où est parti le reste ?
l'envol du Dornier fut de courte durée pour le pilote

L'après guerre

Bénéficiant des outils de production encore en place, dès la fin 1944 l'Aéronavale reçoit ses premiers avions. Après la livraison de 40 appareils la production cesse le 15 juillet 1947.
Les hydravions français ne sont pas aussi fiables que leurs homologues allemands, l'essence envahit le cockpit et surtout les avions souffrent de problèmes électriques à répétitions 
Après plusieurs pertes et quelques morts il sont finalement remplacés par des avions américains. Les derniers appareils, transformés en avions-école, sont détruits en 1954.

L'Espagne reçut en 1944 douze exemplaires de DO 24 fabriqués par Fokker. Offert par l'Allemagne, ils opéraient à la base en Méditerranée.
Opérant avec une croix rouge et une immatriculation civile, les avions ne furent pas inquiétés par les  appareils anglo-américains opérant aux larges de l'Espagne.
Avec les années l'Espagne manquait de pièces détachées, certains Dornier furent donc cannibalisés, la France fournit aussi quelques pièces. les derniers modèles alors en activités prennent leurs retraites en novembre 1969. Un exemplaire est toujours exposé à Madrid.

armée de l'aire française
Ce Do 24 français s'est échoué près de Brest. Mal construit et souffrant d'un personnel de bord peu qualifié l'aventure du Dornier au sein de l'aéronavale tourne au massacre.

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