jeudi 4 décembre 2025

Hitler rencontre Pétain à Montoire

Durant l'un de mes déplacements professionnels à Vendôme, je me suis rendu à Montoire-sur-le-Loir pendant ma pause déjeuner vite bâclée. C'est une région et une ville que je ne connaissais pas. On y ressent un passé historique fort, avec son château, son ancien couvent et donc j'ai pris le temps de visiter un peu tout çaMais cette fois, c'est au tour du maréchal Pétain et d'Adolf Hitler de susciter mon intérêt, et je me rends à la modeste gare de Montoire.

L'entrevue glaciale 

 
La gare de Montoire a vu un événement historique, mais moins que celui de la forêt de Compiègne, c'est mon avis. Le 24 octobre 1940, le maréchal Pétain, avec sa mine des mauvais jours, a rencontré Adolf Hitler qui revenait d'une rencontre avec le général Franco, à HendayeSi l'idée de cette rencontre vint de Pierre Laval, l'objectif allemand était de préparer un traité de paix et de pousser la France, du moins ce qui en reste, dans une guerre contre l'Angleterre. Pour Pétain, ce fut une poignée de main et puis s'en va. L'ambiance du côté français a été glaciale, aux antipodes de la rencontre d'Hendaye.
 
Le maréchal Pétain et Laval débordent de joie. La capitulation n'a eu lieu que quelques mois plus tôt.


Une balade à faire 

Pourquoi Montoire ? Tout d'abord, Adolf Hitler se déplace en train (pour l'empreinte carbone ?)  puisqu'il revient d'Hendaye et cette petite gare sans intérêt est proche de la ligne de démarcation, Pétain est venu en voiture. D'autre part, elle est à l'écart de toute grosse agglomération, ce qui facilite sa protection. Enfin, la présence d'un tunnel à proximité, à l'est de Montoire, permet de mettre le train officiel à l'abri d'une éventuelle attaque aérienne. Ce tunnel situé à Saint Rimay allait faire partir du complexe Wolfsschluft III (W3). Le Führerhauptquartier W3 devait être le troisième quartier général du Führer. La construction du bunker a commencé le 1er mai 1942 mais ce dernier n'a jamais été achevé.  

Le tunnel où pouvait s'abriter le train d'Adolf Hitler. Il comportait des portes blindées à chaque extrémité.

Emplacement pour Flak allemande

De l'autre côté du tunnel, on peut encore voir quelques vestiges

Les installations se visitent, profitez en.

Une vidéo sur le Führerthauptquartier


 


La gare de Montoire en 2025

Depuis 2003, la gare désaffectée est devenue un musée, mais celui-ci n'a que peu d'intérêt. Il était fermé lorsque je suis passé.

La voiture du maréchal va passer devant la garde d'honneur

La gare a été amputée de ses deux ailes latérales
 

 

Les drapeaux auraient plu au maréchal. Il manque celui de l'Europe, ouf !

Adolf Hitler n'a pas attendu Pétain sur le parvis de la gare, mais à la descente de son train "America". Un détail qui veut tout dire.

Une voie a été conservée, mais celle sur laquelle se trouvait le train d'Adolf Hitler a disparu.

La poignée de main cernée par les photographes et la caméra de "Die Deutsche Wochenschau", qui avait filmé le panneau "Compiègne" précédemment. 

L'endroit respire la tranquilité mais j'ai toujours bien aimé les petites gares

La gare de Montoire en 1947. Nous pouvons voir qu'il y avait nettement plus de voies ferrées, avec un quai entre deux d'entre elles, bref elle vivait. C'était la belle époque.

La place devant la gare, le décorum est total
 
Le train officiel d'Adolf Hitler. Le Führersonderzug s'est arrêté à Montoire

À partir de 1937, le train spécial du Führer se composait de dix à douze wagons et était garé à la gare d'Anhalter, à Berlin. En règle générale, le train comprenait deux locomotives, le plus souvent des locomotives à vapeur de la série BR S05, deux wagons antiaériens (pendant la guerre), un wagon à bagages, un wagon technique et un wagon pour le commando d'escorte.
À cela s'ajoutaient bien sûr : la voiture-logement d'Hitler, la voiture-salon, un autre wagon-restaurant avec cuisine, la voiture de commandement avec table de travail, une voiture pour les dirigeants de la Wehrmacht, généralement le maréchal Wilhelm Keitel et ses adjudants, et un voiture pour les secrétaires. Selon les besoins, des wagons-lits de première classe venaient s'y ajouter. 

La voiture-salon, la vraie, celle du Führer, peut se visiter au  Deutschen Dampflokomotiv-Museum à Neuenmarkt, en Haute-Franconie. Pour ce qui est des trains, il y a aussi la Cité du train de Mulhouse. Je l'ai visité et il vaut vraiment le détour, la CC Aquitaine est magnifique !

Sur les trains allemands pendant la seconde guerre mondiale, il y a une locomotive "ostfront" exposée au musée de Sinsheim.

 

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