Après un passage vers Körlin, Belgard où la 33.Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne" a résisté comme elle a pu, HistoReich reste en Poméranie et descend vers le sud-ouest direction Retzin.
Récit d'une découverte
Après sa tragique tentative de percée, la division Charlemagne est éparpillée à travers la Poméranie. Des groupes isolés prennent la direction Ouest, vers l'Allemagne quand d'autres prennent le Sud ou bien le Nord, la Baltique, Kolberg.
Le 4 mars 1945, les soviétiques s'emparent du village de Retzin. Quelques jours plus tard, les habitants de retour dans leur village découvrent les corps de 6 soldats dans une épicerie, une kolonialwaren. Ils pensent qu'ils ont été exécutés ou se sont même suicidés puis les habitants décident de les enterrer près d'un mur entourant un parc.
Quelques mois après, les habitants, germaniques, sont expulsés de leurs habitations. Une nouvelle population s'y installe. Avec les années, le récit change, il s'agirait maintenant de travailleurs français exécutés par les allemands au printemps 1945. Il faut rappeler que la région comptait quelques camps de prisonniers notamment français.
Le 14 juin 2008, l'association VBGO sous la supervision du Volksbund et avec l'aide de médecins légistes de l'institut de Stettin (Szczecin) met à jour une fosse commune où reposent 6 corps. Il s'agit vraisemblablement de soldats allongés côte à côte et non pas de travailleurs français. Le fait qu'ils soient allongés côte à côte tend à prouver que c'est bien la population qui a enterré les corps, les Russes se seraient contentés de faire une fosse et de balancer les soldats, les uns sur les autres.
Le médecin légiste de Stettin établira que les hommes sont morts en combattant.
La découverte
Sur les 6 squelettes seul deux avaient encore leurs plaques d'identification, Erkenungsmarke. L'étude de celles-ci montrent clairement que les victimes sont françaises. Y ont été retrouvé une petite bouteille aluminium (un peu d'alcool ?), un peigne, trois ceinturons, des brodequins pour deux d'entre eux. On imagine bien que les chaussures ou bottes des 4 autres ont du être "empruntés" par les soviets ou habitants.
Les 6 hommes sont allongés côte à côte et assez profondément, ce n'est pas un enterrement à la va-vite. Les ceinturons sont encore visibles tout comme les chaussures. |
Sur cette photo nous voyons les plaques d'identifications portés autour du cou par les Waffen SS français |
La première Erkenungsmarke comportait l'inscription "Legion française", ce qui veut dire qu'il était l'un des premiers soldats de la LVF, un de l'hiver 1941 !
La seconde Erkenungsmarke comportait l'inscription 1781 "ERS-KDO-FRZ-I-638" pour "Ersatz Kommando Franzosischer Infanterie Regiment 638". elle démontre là aussi que nous avons un français de l'Infanterie-Regiment 638, un homme du III.Bataillon de la LVF.
Un troisième homme portait une veste de la Kriegsmarine, reconnaissable à ses boutons, quelques français de la marine de guerre allemande ont rejoint la 33.Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne" mais le fait qu'il soit français ne peut être certifié.
Malgré les recherches, les deux français certifiés de la division "Charlemagne" n'ont pu être identifiés
Inhumés à Stare Czarnowo
Le cimetière militaire allemand se situe à la sortie de Glinna en direction de Stare Cazrnowo |
Les 6 hommes reposent dorénavant au cimetière militaire de Neumark-Czarnowo.
Ce cimetière militaire allemand n'est pas si facile à trouver puisqu'il ne se trouve pas à Czarnowo (à 4 km !) mais à la sortie Est de Glinna. Vous emprunterez alors un petit chemin empierré qui s'enfonce dans un bois.
Il regroupe 21 604 tombes de la
région de Danzig, de Poméranie et de l'est de la Prusse. Un cimetière de
civils allemands, victimes de guerre regroupe 2116 personnes de
Marienburg.
Plusieurs Waffen SS français y sont inhumés, citons par exemple :
Waffen-Unterscharführer Alain Beauschene
Le SS-Funker Roger Lebrun, jeune marseillais de 17 ans.
Waffen-Oberscharführer Léon Foucart
Le Légionnaire (LVF) Eugène Ravez
Hypothèses
Deux possibilités s'offrent à la localisation des dépouilles :
1° Les volontaires français sont tombés alors qu'ils tentaient la percée des lignes russes après l'évacuation du secteur de Körlin. Ils seraient passés alors à l'Ouest de Belgard, auraient traversé ou contourné la plaine Zarnefanz-Boissin. Le village fut investi par les soviets le 4 mars, ce qui ne veut pas dire pour autant que les troupes russes ont occupé Retzin, le village étant très petit il ne représentait aucun intérêt puisque les troupes de Staline avaient pour mission de foncer sur la Baltique.
2° Les français étaient des retardataires, ou des soldats de l'arrière garde des combats de Hammerstein. Se dirigeant vers le point de rassemblement, Boissin ou Körlin où stationnaient les restes de la Division ils auraient été pris de vitesse par l'avant-garde soviétique, l'option de s'orienter alors vers l'ouest était le seul échappatoire possible.
Liens
Falkenrehde un pont explosif
Berlin Tome 1 : La contre-attaque de Neukölln
Berlin Tome 2 : Stadtmitte, l'ultime combat
Berlin Tome 3 : La percée du Brigadeführer Krukenberg
Berlin Tome 4 : Heiligensee, le repos éternel
Nous lirons
Pour l'Europe, les volontaires français de la Waffen-SS de Robert Forbes
La division Charlemagne de Jean Mabire
Personne ne saura sans doute jamais qui était ce soldat. Est-il mort? sans doute aujourd'hui.
RépondreSupprimerBeaucoup diront de lui que c'était un nazi. Pour ce qui concerne les membres de la Charlemagne, je ne le crois pas. Ils se battaient pour une cause: l'antibolchevisme. Mais les historiens refont l'histoire, chacun à sa manière... JMH