vendredi 24 mai 2019

Nous les barbares Georg meyer Maranes Editions

Maranes Editions est une jeune société normande d'édition spécialisée sur les ouvrages de la seconde guerre mondiale. Plusieurs collections sont disponibles à son catalogue, la série Panzers Normandie 1944, la série alliés et enfin collection témoignages pour l'histoire auquel appartient notre livre.

10 ss panzerdivision frundsberg


"Nous les barbares" est un petit livre de 223 pages, de bonne facture puisque la couverture est cartonnée là où généralement nous avons une couverture souple, le papier est glacé, j'avoue ne pas être trop adepte de ce choix. Le graphisme de la couverture est dans le classique Maranes, moderne et travaillé.

Le livre est la retranscription d'un entretien entre Charles Dieuleveu et le vétéran Georg Meyer, qui parle un peu de son ami Fritz de la LSSAH.
Le titre "Nous, les barbares", choisi par le vétéran est à prendre avec ironie, un clin d'oeil à certaines fables concernant la Waffen SS et donc ses camarades. Le témoignage invite la nouvelle génération à la réflexion, chose qui semble avoir été totalement oubliée par la jeunesse allemande d'après-guerre, ce que que déplore d'ailleurs le vétéran.

Georg Meyer est un vétéran de la 10.SS Panzerdivision "Frundsberg", engagé volontaire à la Waffen SS en 1942. Nous découvrons sa jeunesse d'après-guerre, la 1ère, passée dans une époque de grande pauvreté, une jeunesse loin des grandes villes où la débrouille pour manger et gagner un peu d'argent était monnaie courante, une époque qui vous forge un caractère. Passage à la Hitlerjugend puis à la Waffen SS mais Georg Meyer n'est pas national-socialiste, non, il se décrit comme patriote voir nationaliste mais sans plus.
Nous suivons sa formation dans l'artillerie, canon de 7,5,  du côté de Prague (Beneschau) puis le transfert de la division vers l'Aquitaine, la Charente. La formation est assez bien décrite. Puis départ rapide vers le front de l'Est où il est chef de deux pièces et donc de 24 hommes. la mission est de protéger la retraite des 7e et 15e Armée.
Départ en urgence vers la France où curieusement les combats en Normandie notamment la côte 112 sont trop rapidement survolés. En contre-partie le vétéran donne beaucoup de détail sur la poche de Falaise, ses horreurs, les têtes arrachées, les chevaux écrasés par les blindés, le renoncement de certaines troupes de la Werhmacht.
Après Rouen, Meyer est incorporé dans la Kampfgruppe Schulze mais est rapidement fait prisonnier par les anglais. Il subit la terreur de quelques sociopathes de la Résistance, français ou républicains espagnols, échappe plusieurs fois à une exécution sommaire quand d'autres n'auront pas cette chance.
La suite ce sont les camps de prisonniers en France heureusement sous le joug anglais. Georg Meyer retourne sur la côte 112, là où il a combattu à l'été 44, mais cette fois-ci sa mission sera de nettoyer la zone, enterrer ses camarades dont les tombes de l'été avaient été soulevées par les bombardements.
Une tentative d'évasion ratée puis l'Angleterre, ses passages à tabac et ses humiliations.
Le livre se termine naturellement par l'insertion professionnelle en Allemagne, faite de petits boulots mais avec une vision sur l'avenir qui ne pouvait être que meilleure.    

Un historique sur la 10. SS Panzerdivision Frundsberg reste encore à écrire et ce n'est pas le très médiocre album historique de Jean Luc Leleu aux éditions Heimdal qui comble se vide.
Le témoignage de Georg Meyer est donc à ce point très intéressant et rare. Les combats sont presque survolés mais de la poche de Falaise aux années de captivité on apprend beaucoup de chose, sans doute les faits les plus marquants dans la mémoire du vétéran.
A la lecture on remarque que le témoignage fut enregistré, certaines remarques trahissent le procédé surtout quand le vétéran dit à son interlocuteur "je vous vois sourire"...ce qui prouve que le témoignage est brut. Il y a quelques photos, pas nombreuses mais on s'en moque, le texte, le témoignage est le plus important.
Le livre a quelques défauts par exemple l'apport de note en bas de page aurait été, sur certains points, le bienvenu. Il y a aussi quelques erreurs dans les numérotations des annexes et quand à Fritz, ancien de la LSSAH, malheureusement on l'oublie...si ce n'est le rappel à la fin de l'ouvrage.

Bilan


Un livre de bonne facture, un témoignage intéressant surtout à partir de la poche de Falaise.
On espère que cette collection "témoignages pour l'Histoire", un classique chez nos amis outre-Rhin,  s'enrichira dans le futur, chose pas facile pour l'éditeur vu l'attrait dommageable des lecteurs français pour les photos.

Liens

Le livre est disponible sur le site de l'éditeur aux prix de 18€
https://maranes-editions.com/index.php

Sur la 10.SS Panzerdivision Frundsberg
SS-Sturmbannführer Schulze
https://historeich.blogspot.com/2018/10/ss-sturmbannfuhrer-schulze-10ss-panzer.html
SS-Sturmbannführer Alfred Bünning
https://historeich.blogspot.com/2017/11/ss-sturmbannfuhrer-alfred-bunning10-ss.html                 

jeudi 16 mai 2019

Mort d'un équipage de Heinkel He 177 de la KG 40

Une fois n'est pas coutume Historeich s'est rendu au cimetière militaire de Bourdon sur les tombes d'un équipage de bombardier lourd de la Luftwaffe.

La Kampfgeschwader 40



Luftawaffe bordeaux merignac 1944
Heinkel He 177 de la Kampfgeschwader 40 alors basée à Bordeaux-Merignac à l'été 1944

Dans la nuit du 21 janvier 1944, le Heinkel He 177 A-3 codé 5J + VL N°2225 appartenant à la 2. Staffel de la Kampfgeschwader 40 (KG 40) décolle de la base de Chateaudun (Eure et Loire) en vue d'une mission de bombardement sur Londres durant l'Opération Steinbock.
A son retour de mission, le jeune pilote et peu expérimenté Leutnant Rolf Meicher, annonce à l'équipage qu'il va devoir faire un atterrissage d'urgence. Tout ne se déroule pas comme prévu, l'avion se crashe près d'Amy au sud-est d'Amiens (département de l'Oise)  et malheureusement quatre des cinq membres perdent la vie dans l'impact.
Le bombardier He 177 A victime de l'air marin vieillissait relativement vite et pour ne rien arranger les pièces détachées manquaient. Autre défaut, les moteurs de l'avion souffraient d'une surchauffe entrainant souvent un incendie.
Notre bombardier a t-il été victime de la DCA britannique, d'un incident mécanique ?

deutscher soldatenfriedhof bourdon
Ce Heinkel He 177 s'est crashé en France

Leurs tombes au cimetière de Bourdon

Les corps sont inhumés une première fois au cimetière militaire allemand de Montdidier, construit en 1920 il regroupe des soldats de la première guerre mondiale.
Après la guerre l'équipage est ensuite transféré au cimetière militaire allemand de Bourdon qui vient d'être achevé.


deutscher soldaten friedhof Bourdon Luftwaffe
Le cimetière militaire allemand de Bourdon dans la Somme


deutscher soldaten friedhof Bourdon Luftwaffe
Tombe d'une partie de l'équipage du Heinkel He 177

Leutnant Rolf Melcher (pilote) né le 29 juillet 1922 à Lübeck, décède le 22 janvier 1944, à 21 ans ! il repose bloc 35 tombe 361

Feldwebel Theodor Schlagkamp (mécanicien) né le 21 décembre 1919 à Bienen-Praest, près de la frontière Néerlandaise. Il décède le 21 janvier 1944, repose au bloc 35 tombe 362

Unteroffizier Walter Oppermann (observateur) né le 18 novembre 1910 à Osterweg. Décède le 22 janvier 1944, il repose au bloc 35 tombe 363.

Heinkel He 177 KG 40
Feldwebel Theodor Schlagkamp


 

Obergefreiter Horst Klippel (mitrailleur) né le 24 mars 1920 à Ebersbach. Il décède le 22 janvier 1944 et repose bloc 35 tombe 364

Liens

http://historeich.blogspot.com/2018/11/hauptmann-horst-tietzen-jg51-bourdon.html
http://historeich.blogspot.com/2018/10/feldwebel-franz-schwaiger-jg-26bourdon.html
http://historeich.blogspot.com/2018/10/fedwebel-edgar-dorre-jagdgeschwader-26.html
http://historeich.blogspot.com/2018/10/oberfeldwebel-hans-galubinski.html
http://historeich.blogspot.com/2018/10/leutnant-robert-menge-26-geschwader.html
http://historeich.blogspot.com/2018/10/leutnant-peter-et-walter-goring.html
http://historeich.blogspot.com/2018/07/harti-schmiedel-un-pilote-me-109-g6-au.html
http://historeich.blogspot.com/2018/03/oberst-werner-molders-de-la-luftwaffe.html