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Maison natale de Werner Mölders
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Finalement Werner rejoint la Luftwaffe en 1934, et apprend le vol sur un Arado Ar 68. Le 1er juillet 1935, il est muté au II./JG 134 puis c'est la 1./Jagdeschwader 334 avec le grade de Kapitän.
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Werner Mölders est à la tête de la 1./JG 334 lorsqu'il parade à Wiesbaden en mai 1937
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La guerre civile espagnole
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Messerschmitt Bf 109 de la Legion Condor au dessus de l'Espagne
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Le 13 avril 1938, Mölders quitte la 1./JG 334 pour rejoindre l'Espagne et prendre le commandement de la la 3./J 88 (Jagdgruppe 88), la troisième Staffel de la Legion Condor. Dans le ciel ibérique, il abat 14 appareils républicains avant de retourner en Allemagne à la fin de la même année. Nous le retrouvons dans un bureau du Reichsluftfarhtministerium à Berlin où grâce à son expérience en Espagne il met sur papier différentes tactiques d'attaque et de formations de vol, qui seront adoptées par la Luftwaffe mais aussi plus tard par les Anglo-américains.
Le 15 mars 1939, il est promu Hauptmann et part à Wiesbaden-Erbernheim pour reprendre le
commandement de sa staffel devenue la 1./JG 133, qui a reçu entre-temps des Messerschmitt Bf 109 D-1. Le 1er mai 1939 nait la mythique Jagdgeschwader 53
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Le RLM, Reichsluftfarhtministerium à Berlin, où Mölders met au point ses tactiques
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La drôle de guerre pas vraiment drôle...
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Les Messerschmitt Bf 109 E de la I./JG 53 à Wiesbaden-Erbernheim en 1939
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Le 3 septembre 1939, l'Angleterre et la France déclarent la guerre à l'Allemagne. La JG 53 est prôche de la frontière franco-belge-luxembourgeoise et se retrouve alors en première ligne. Alors que les avions allemands observent encore une certaine neutralité en ne franchissant pas les frontières, les Français envoient de plus en plus d'avions de reconnaissance au dessus du territoire allemand.
Le 8 septembre, Mölders rencontre des problèmes moteur et doit poser son Bf 109 dans
un champ près de Birkenfeld, l'atterrissage est suffisamment rude pour
le blesser au dos, ce qui lui vaut une dizaine de jours de repos.
Le 20 septembre 1939 dans l'après-midi, Mölders a repris les commandes de son Messerschmitt. il est au sud de Trier, lorsque des Curtiss H-75 du GC II/5 sont attaqués par trois Bf 109. Werner Mölders vise l'avion N°21 du sergent Roger Quéguiner,
l'avion est en feu mais le Français parvient à sauter en parachute, il
s'en sortira avec les mains et le visage brûlés par les flammes.
Le 26 septembre, le
Hauptmann Mölders prend le commandement du
III./JG 53 nouvellement formé
Le 30 octobre près de Klüsserath, un Bristol Blenheim MK I britannique du 18 Sqn de la RAF piloté par l'officier pilote Denis frederick Elliot,
23 ans décolle de Metz pour une mission de reconnaissance, repérés par
la Flak de Trier, les trois appareils ennemis sont maintenant pris en
chasse par trois Messerchmitt de la 9./JG 53 sans compter le Bf 109 de Mölders
qui se positionne derrière l'un des bombardiers britanniques, courte
rafale, le moteur gauche est touché puis les flammes envahissent le Blenheim.
L'avion s'écrase, les trois hommes d'équipage sont tués. Ils reposent
dorénavant au cimetière sud de Cologne. Ils ne le savent pas mais ils
sont les premières victimes du III./JG 53.
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1939. Le Benheim du No 18 Squadron, victime de Werner Mölders. L'épave sera recyclée dans une fonderie.
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Le 22 décembre, des chasseurs du III./JG 53 escortent des
Dornier Do 17 en reconnaissance près de Metz lorsqu'ils répèrent trois chasseurs ennemis. Mölders abat un
Hurricane du No 73 Squadron de la Royal Air Force, l'appareil s'écrase en flamme près d'un village. Un autre Hurricane est abattu par un de ses ailiers. Le
sergeant Reginald Mark Perry est enterré à Chambières tout comme le
sergeant John Winn
L'hiver 1939-40 est installé, la météo limite les vols et les combats
aériens et l'activité s'intensifie en mars, Mölders abat trois avions
supplémentaires puis en avril son score s'élève à neuf dont un Curtiss Hawk P-36,
un avion totalement dépassé malgré ses cinq années d'existence. Parmi
les pilotes abattus, il y a le sergeant Ken Campbell qui après son
atterrissage d'urgence sera amené à l'hôpital de Thionville.
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Printemps 1940, Werner Mölders au centre et ses officiers du III./JG 53
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La bataille de France
Le 10 mai 1940, l'Allemagne passe à l'offensive, la JG 53 est naturellement de la partie. Le
Feldwebel Hans Galubinski du III./Jg 53 s'illustre avant d'être fait prisonnier le 6 juin 1940. Pour
Mölders, la "chance" "revient le 14 mai lorsqu'il abat le
Hurricane du
sergeant Leon Didben qui repose dorénavant à Choloy en Meurthe et Moselle.
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Werner Mölders le jour de la remise de sa Ritterkreuz
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Le 29 mai 1940, il reçoit la Ritterkreuz pour ses 20 victoires. "Comme un orage, nous fonçons sur l'ennemi complètement surpris"
Le 5 juin, Mölders en est à 23 victoires. A 17h30, son Messerschmitt Bf 109 E-4 décolle pour un vol libre, dans le ciel ils rencontrent d'autres appareils allemands, ce sont les gars de la JG 27 puis des avions ennemis des Dewoitine D.520 du GC II/7, parmi eux il y a un AS, le Sous-lieutenant René Pomier Layrargues qui comptablilise six avions à son tableau de chasse.
" Des avions au-dessus de nous. Nous ne pouvons pas les identifier. Nous montons à 7000 m mais ce sont des 109 (du I./JG 27). Nous redescendons donc un peu et nous nous préparons à rentrer, mais soudain nous apercevons six Morane. Je me prépare à attaquer, mais au beau milieu de mon attaque, je vois deux Staffeln de 109 inconnus qui attaquent le même avion par derrière et par-dessus. J'observe un moment, puis j'attaque un Morane sur lequel trois 109 tirent, mais toujours en vain car il est dans un virage. Je l'ai un moment dans mon viseur, mais il s'échappe immédiatement. Il remonte soudain en dessous de moi - je le perds de vue sous mes ailes. Puis il revient de côté, plus bas, et, qui plus est, il tire mais à une distance extrême.
Je m'interromps brièvement puis remonte vers le soleil. Il m'a probablement perdu, car il tourne dans la direction opposée et se dirige vers le sud. Plus bas, deux 109 continuent d'attaquer un seul Morane. J'observe ce combat, qui se résume à une course de haies, le Morane empêchant tout tir efficace par des virages incessants. Je jette un coup d'œil derrière et vers le haut pour voir des 109 qui tournent encore en rond un peu partout.
Je suis en train de voler à une hauteur de 800 m quand soudain des explosions et des étincelles se produisent dans mon cockpit. Je suis totalement abasourdi. La manette des gaz est détruite, le manche saute vers l'avant et je suis en piqué vertical. Je saisis le levier de largage du cockpit et la canopée s'envole. Mon avion se stabilise une dernière fois, ce qui me donne l'occasion de défaire mes sangles et de me hisser sur mon siège. Je suis alors libre et le parachute s'est déjà ouvert. Je vois mon avion tomber hors de contrôle, son aile bâbord se disloquer. Juste avant de toucher le sol, il se redresse, puis s'écrase verticalement.
Accroché au parachute, je regarde autour de moi à la recherche de mon adversaire, mais je ne vois que des 109 qui me tournent autour. Je flotte silencieusement vers le sol, toujours tenu par l'ennemi car je suis à 60 km de la ligne de front, à l'ouest de Compiègne. Je sors mon pistolet et, après l'avoir armé, je le mets dans la poche de mon pantalon. Le sol se rapprochant rapidement, je fléchis légèrement les genoux et l'impact est relativement doux. Je me libère immédiatement du parachute et je cours vers un bois. Des Français courent vers moi de tous côtés et, alors que j'arrive à l'orée du bois, une balle passe à côté de mes oreilles. Je jette ma veste de vol doublée de fourrure et je cours jusqu'à l'autre bout du bois. Un grand champ de lupins ( une espèce de plantes -Nda) se trouve devant moi, je m'y glisse".
La course va durer près d'une heure mais
Mölders, comme bon nombre de ses camarades auparavant, est capturé. Un officier français lui arrache sa Ritterkreuz avant de l'emmener en voiture, l'Allemand part en captivité.
Son Messerschmitt est retrouvé par les troupes allemandes dans une forêt à l'est de Compiègne le 11 juin.
Le 22 juin, la France capitule. Mölders est libéré, tout comme l'Oberfeldwebel Hans Galubinski .
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Werner Mölders dans le journal Der Adler du 11 juin 1940
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Hauptmann Mölders reçoit l'ordre de prendre le commandement de la
Jagdgeschwader 51, l'unité du
Hauptmann Horst Tietzen (5./JG51), de
Walter Oesau et de
l'Oberleutnant Josef Priller.
Dès le lendemain de sa prise de poste, il s'envole vers Douvres, l'Angleterre. La rencontre avec des Spitfires ne se passe pas comme prévu puisqu'ils sont en surnombre, le combat s'engage et son Bf 109 est touché au radiateur et au réservoir d'essence. Il décide de rebrousser chemin à pleine puissance, un Spitfire le prend en chasse mais ce dernier est abattu par l'Oberleutnant Leppla. Finalement Mölders arrive à atterrir sur le ventre dans un pré français mais ses jambes sont en sang, durant le bref combat il avait reçu cinq éclats de métal. Mölders est évacué par avion dans un hôpital à Berlin où il y reste 11 jours.
Après sa 50e victoires il est promu Oberstleutnant
Barbarossa
Le 15 juillet 1941, avec ses 100 victoires, il obtient les brillants pour la croix de chevalier avec feuilles de chêne et épées "Brillanten zum Ritterkreuz mit Eichenlaub und Schwertern". Cinq jours plus tard, il est interdit de vol et doit quitter la JG 51 "Pik As".
A 28 ans, il s'emploie a du travail administratif comme inspecteur de l'aviation de chasse puis le 15 septembre il est General der Jagdflieger où il
s'occupe de l'élaboration de nouvelles tactiques et de l'amélioration
de l'organisation, de la technique, de la formation et surtout de la
gestion des hommes
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Werner Mölders dans le journal "Der Adler" du 22 juillet 1941
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La mort de Werner Mölders
Le 22 novembre 1941, alors en inspection sur le front de l'Est, Mölders doit se rendre aux obsèques de Ernst Udet à Berlin. Avec son aide de camp il monte dans un Heinkel He 111 de la III/KG 27 à Chaplinka en Ukraine (au nord de la Crimée) mais en plein vol, l'avion connait une grave avarie sur le moteur gauche, le Heinkel He 111 possède deux moteurs ce qui est normalement un gage de sécurité. L'avion doit faire un détour vers Breslau (Wroclaw en Pologne)
pour atterrir, en approche de la piste le deuxième moteur tombe en
panne. C'est alors que l'avion s'écrase dans une zone industrielle de la
banlieue de Schöngarten. Dans le choc, le cockpit est coupé en deux.
Werner Mölders, le pilote, leutnant Georg Kolbe et une troisième personne non identifiée décèdent lors du crash. Le radio, l'Oberfeldwebel Arthur Tenz et l'aide de camp, le Major Wenzel survivent.
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Le propriétaire de l'usine de briques où s'est écrasé le He 111 a érigé ce monument à l'endroit même du crash |
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