HistoReich a consacré quelques articles à la 17. SS Panzer-Grenadier Division "Götz von Berlichingen", de son travail de défense anti-aérienne du côté de Saumur, au décès du SS-Sturmbannführer Walter Kniep. Aujourd'hui le blog retourne au Mont d'Huisnes pour se rendre devant la plaque du SS-Sturmbannführer Kepplinger, Kommandeur de la SS-Panzer-Abteilung 17.
Qui est Ludwig Kepplinger ?
Ludwig Kepplinger |
Ludwig Kepplinger est né le 31 décembre 1911 à Linz en Autriche.
En 1935, il rejoint l'Allemagne et s'engage à la SS-Standarte "Deutschland" de Munich où il devient SS-Oberscharführer à la 6.Kp./SS-Standarte "Deutschland" en 1938 puis il est muté au II./SS-Standarte "Der Führer".
En septembre 1939 il est SS-Hauptscharführer à la 2.Kp/SS-Standarte "Der Führer" puis le 4 Septembre 1940, SS-Untersturmführer, Chef de section 11.Kp./SS-Inf-Rgt "Der Führer", décoré de la Croix de chevalier.
En 1942 on le retrouve à la 10.Kp./SS-Inf-Rgt "Westland" de la SS-Division "Wiking" où il est blessé sur le front de l'est. En novembre 1943, il est muté au II./17.SS Panzergrenadier-Division "Götz von Berlichingen" avec le grade de SS-Obersturmführer.
En 1942 on le retrouve à la 10.Kp./SS-Inf-Rgt "Westland" de la SS-Division "Wiking" où il est blessé sur le front de l'est. En novembre 1943, il est muté au II./17.SS Panzergrenadier-Division "Götz von Berlichingen" avec le grade de SS-Obersturmführer.
Suite à l'accident mortel du SS-Sturmbannführer Walter Kniep il prend le commandement du SS-Panzer-Abteilung 17 à la fin avril 1944.
Naturellement après le 6 juin 1944, la "Götz von Berlichingen" prend la direction de l'Invasionsfront.
La mort dramatique de Kepplinger
1944. L'une des dernières images du SS-Sturmbannführer Ludwig Kepplinger. Celle-ci a été prise sur le front d'Invasion. |
Le 1er août 1944. Ludwig Kepplinger décide de convoyer 70 hommes de sa SS-Panzer-Abteilung 17 hors du front de Normandie à Châtellerault. Dépourvus de matériel il s'agissait d'éviter que ses hommes soient recrutés en tant que simples fantassins alors qu'ils n'avaient pas de formation pour cela. Ils éviteront ainsi la poche de Falaise.
Le 6 août il est temps pour lui de revenir sur l'Invasionsfront, le front de Normandie qui est en train de craquer. Kepplinger prend la direction du nord et arrive dans le département de la Mayenne qu'il doit traverser, il n'est plus qu'à 11 km au sud de Laval mais la ville tombe aux mains des Américains le jour même. Le retour vers la Normandie est fortement compromis sinon impossible puisque déjà les Américains se dirigent vers Château-Gontier.
A 17 heures, Kepplinger est assis dans sa voiture Skoda lorsqu'il passe à côté du village de Villiers-Charlemagne. De leur côté les américains progressent en direction du sud vers Château-Gontier, sur la même route que Kepplinger !
Le SS-Oberscharführer Willi Imand nous livre son témoignage
"Nous avions désigné une estafette motocycliste en vue de jalonner le chemin vers l’Orstkommandantur de Laval. En traversant la petite ville de Sablé sur Sarthe, nous sommes surpris par les nombreux drapeaux, les fleurs et les tables avec du vin devant les maisons. Les français attendaient les libérateurs, les américains.
Ceci s’est passé à la borne kilométrique 11 avant Laval, vers 17 heures. Nous avions plus les yeux levés en l’air que sur la route. A ce moment, nous nous trouvions déjà, sans le savoir, devant notre ligne principale de résistance.
En l’air un tas de Jabos, de temps en temps, un impact à droite et à gauche de la route. Soudain, nous avons essuyé un tir de la droite depuis le fossé. J’étais assis au volant, à droite, près de moi, le kommandeur, l’ordonnance, Otto, derrière à droite, le chauffeur derrière à gauche. Quand j’ai réussi à arrêter le lourd Skoda, j’ai vu en travers à droite sept hommes courir sur un champ. Attraper la MP n’a pas servi à grand-chose, car celle-ci doit mal fonctionner avec le bras gauche.
Le Kommandeur est penché, effondré sur son siège. Il a dû être tué sur le coup, son ordonnance Otto gît dans la voiture et crie. Le chauffeur est couché sur lui. Kepplinger avait reçu six balles. Un coup dans la tempe droite a dû être mortel. "
Ceci s’est passé à la borne kilométrique 11 avant Laval, vers 17 heures. Nous avions plus les yeux levés en l’air que sur la route. A ce moment, nous nous trouvions déjà, sans le savoir, devant notre ligne principale de résistance.
En l’air un tas de Jabos, de temps en temps, un impact à droite et à gauche de la route. Soudain, nous avons essuyé un tir de la droite depuis le fossé. J’étais assis au volant, à droite, près de moi, le kommandeur, l’ordonnance, Otto, derrière à droite, le chauffeur derrière à gauche. Quand j’ai réussi à arrêter le lourd Skoda, j’ai vu en travers à droite sept hommes courir sur un champ. Attraper la MP n’a pas servi à grand-chose, car celle-ci doit mal fonctionner avec le bras gauche.
Le Kommandeur est penché, effondré sur son siège. Il a dû être tué sur le coup, son ordonnance Otto gît dans la voiture et crie. Le chauffeur est couché sur lui. Kepplinger avait reçu six balles. Un coup dans la tempe droite a dû être mortel. "
Des résistants auraient donc tendu
un guet-apens au croisement de la N162 et l'actuelle D233 puis après avoir
mitraillé la voiture, ils seraient partis à travers champs sans être
capturés.
Poursuivons le récit :
"Je fais demi-tour avec la Skoda sur la route très étroite et je repars. après avoir parcouru environ 1 kilomètre, j'aperçois un Fallschirmjäger debout sur un chemin de terre à droite..."
Le corps sans vie de Kepplinger est emmené sur une civière à l'arrière du véhicule. Arrivée à un croisement, à l'ouest de Villiers-Charlemagne, la Skoda s'arrête, un Sherman lui barre la route, c'est fini. Les Allemands, blessés, se rendent.
Lieu où a été retrouvé le corps de Ludwig Kepplinger, il s'agit de l'intersection N162-D20. L'intersection a été modifiée depuis cette vue aérienne de 1949. Villiers-Charlemagne est à droite. |
A 20 heures du soir, un agriculteur trouve le corps de Kepplinger au croisement de la N162-D20. Apparemment les soldats américains sont passés à côté sans vraiment s'en soucier. Dès le lendemain, le SS-Sturmbannführer est inhumé au cimetière communal de Villiers-Charlemagne.
En mai 1961, le corps d'un militaire allemand est exhumé du cimetière communal. Celui-ci n'est pas identifié mais repose néanmoins au mausolée du Mont d'Huisnes à la crypte 68, emplacement 168. Le mausolée est inauguré en juin 1963. Après une longue enquête minutieuse, le corps de Ludwig Kepplinger est formellement identifié en 1981, il s'agit bien du soldat inconnu. La mort et l'enquête pour retrouver sa dépouille est plutôt bien documenté dans le livre SS-Panzer-Abteilung 17 "Götz von Berlichingen" des éditions Maranes, je vous conseille donc sa lecture.
Sa tombe au mausolée du Mont d'Huisnes
SS-Sturmbannführer Kepplinger repose au Deutscher soldatenfriedhof du Mont d'Huisnes crypte 68, plaque 168
L'entrée du mausolée du Mont d'Huisnes |
Le mausolée et ses cryptes |
Plaque tombale du SS-Stubaf Ludwig Kepplinger |
Liens
SS-Sturmbannführer Walter Kniep de la 17.SS Panzergrenadier Division Götz von BerlichingenAttaque sur la Götz von Berlichingen à Saumur
A lire
SS-Panzer-Abteilung 17 "Götz von Berlichingen" aux éditions MaranesGötz von Berlichingen volume 1 de Jean Claude Perrigault et Rolf Meister aux éditions Heimdal
Division Wiking volume 1 Décembre 1940-avril 1942 de Charles Trang aux éditions Heimdal
Ayant été il y a peu de temps au Mont Saint-Michel , je regrette de ne pas avoir fait le détour. J'y retournerai en pensant à votre article .
RépondreSupprimerMerci de faire partager vos connaissances .
Très sympa ce blog , je ne connaissais pas ! Très intéressant ! Merci
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