lundi 18 mars 2024

Le petit Goliath E 302 du musée du génie d'Angers



La visite du musée du Génie d'Angers s'est décidée rapidement, Jean-Luc m'a prévenu "il y a un objet de l'Empire à voir absolument et surtout il y a une surprise". Concertation sur la date, rendez vous est pris direction Angers, en plus le soleil est au rendez-vous, ce qui n'était pas gagné d'avance puisque le reste de la semaine sera pourri.
Autant le dire tout de suite, la surprise est un petit SdKfz 302 Leichter Ladungsträger (porteur de charge léger) plus connu sous le nom de Goliath E, c'est le deuxième exemplaire exposé dans le Maine et Loire puisque nous avions déjà vu un modèle presque similaire au musée des blindés de Saumur, le Goliath Nr 290.
 

Le Goliath

Produit à 7564 exemplaires, le Goliath est ce qu'on appellerait de nos jours un drone bourré d'explosif puisqu'il emportait 60 à 100 kg de charge explosive. Il avait la lourde tâche de détruire les champs de mines ou les barrages routier, plus tard il est utilisé contre les véhicules. Pour effectuer sa mission suicide, il était piloté à distance par un homme équipé d'une commande rudimentaire reliée au Goliath par un câble électrique, le drone était filoguidé. Il existe deux versions du Goliath, l'un à moteur électrique (SdKfz 302) et l'autre à moteur 2 deux temps (Sd.kfz 303), jugé plus fiable et plus économique puisqu'il coûtait 2000 Reichsmark de moins. Ils ont été construits par les usines Borgward, Zündapp, Zachertz.

Le Goliath Sdkfz 302 E

Développé en 1941 par la firme Borgward à Bremen, les premiers exemplaires 302 sont livrés à partir d'avril 1942. Le Goliath participe activement et même brillamment à la bataille de Koursk en 1942 ainsi qu'au siège de Sébastopol en Crimée. Au final 2650 exemplaires sortent des chaines de production (Borgward et Zündapp) jusqu'en janvier 1944.

La vitesse du "E" était de dix kilomètres/heure pour un poids de 370 kg. L'autonomie théorique était de 1500 mètres mais en réalité elle ne dépassait pas 800 mètres en tout-terrain. 

Le Goliath du musée du génie d'Angers

Le Goliath exposé au musée est un modèle électrique SdKfz 302 (donc tout à fait apte à nos zones ZFE), reconnaissable à ses carénages latéraux qui logeaient les supports de batteries. Deux capots supérieurs ne sont pas d'origine, tout comme les carénages latéraux qui étaient en deux parties, il manque d'ailleurs le trou de fixation pour le transport. Il suffit de le comparer avec celui exposé au musée des Invalides (photo ci-dessus) pour s'apercevoir que sa restauration est simpliste.

 Comme il avait deux moteurs électriques Bosch, le Goliath ne nécessitait pas de prise d'air, ni de pot d'échappement. 
 
La peinture rappelle le Panzer IV du musée des blindés.

Le pare-choc arrière servait de guide pour le fil électrique puisque la bobine était placé à l'arrière du petit blindé, le capot de la bobine est déverrouillé.

Le fil passait au milieu de la partie supérieur du pare choc, sur cet angle nous voyons un peu mieux le guide

Le capot arrière est relevé laissant apparaitre la bobine du fil électrique à trois brins, il faisait 650 mètres

La forme du barbotin du modèle E est différente de celui de Saumur...

...tout comme le galet arrière qui tend la chenille.

Où voir d'autres Goliath ?

J'ai déjà eu l'occasion de voir trois autres Goliath, il y a donc celui du musée du Génie d'Angers, celui du musée des blindés à Saumur, celui du musée des Invalides à Paris et enfin plus loin, celui du Panzermuseum de Munster en Allemagne. 

Le Goliath Sdkfz 303 du musée des blindés de Saumur
Goliath Sdkfz 302 E au musée des Invalides

Un Goliath russe ?

Non ce petit Goliath n'est pas un modèle soviétique de  la seconde guerre mondiale puisqu'il a été expérimenté  et adopté par l'armée russe en 2023  durant l'Opération Spéciale en Ukraine. Il  est utilisé pour déminer le terrain, transporter des charges (munitions, sacs etc). Il évolue en 2024 en se voyant armé d'une mitrailleuse  légère. Alors que le Goliath était jugé comme un gadget par les "historiens" d'après-guerre, on peut dire que ce dernier a tout de même fait des émules, 80 ans plus tard !  

Drone russe


Le musée du Génie d'Angers

Le musée du génie jouxte une caserne militaire, l'école du génie anciennement l'EAG puis L'ESAG. Pour la petite histoire mon grand-père était un sapeur du génie dans cette même caserne, la caserne Eblé, je l'ai appris il y a quelques mois en faisant des recherches généalogiques.

Se garer près du musée n'est pas facile, il n'y a pas de parking réservé et il ne vous reste qu'à trouver une place dans une rue bien encombrée, c'est un peu la galère. Hormis ce point, le musée est gratuit et mérite le détour, nous y avons passé 2 heures 30. De construction moderne, il y a des vidéos assez intéressantes (l'évolution de l'artillerie contre les murailles), des uniformes de divers époques, des maquettes de ponts ou de tranchées, des tableaux, des documents d'archives (Vauban) et naturellement des mines. Autre point, la présence d'une salle dédiée aux sapeurs-pompiers.

Une très belle pièce du 1er Empire, le bicorne du général Henri-Gatien Bertrand


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