mardi 6 février 2024

Egon Mayer est mort !

Egon Mayer et son Me Bf 109 F3

Voilà, c'était mon dernier jour de vacances en Normandie, une matinée froide comme le mois de décembre sait en offrir, je m'en passerais. Dehors, il n'y a pas un bruit hormis quelques oiseaux, je suis seul avec Jean-Luc dans ce cimetière militaire allemand de Saint Désir de Lisieux, les chaussures trempées par l'herbe humide. Après nous être rendus sur la tombe du jeune leutnant Wilhelm Godt, nous allons maintenant sur la tombe d'un AS allemand, Egon Mayer. Maintenant je laisse la place à mon ami pour vous raconter la vie du pilote allemand.

Qui est Egon Mayer ?

Egon Mayer, dont la maison familiale est à Engen, est né le 19 août 1917 à Constance en Allemagne, une ville située sur les bords du célèbre lac et près de la frontière suisse. Pendant sa scolarité, il fréquente le lycée Hegau de Singen. Très tôt, il a une grande passion pour le vol. L'origine de cette activité réside probablement dans le fait qu'il y avait un terrain de vol à voile non loin de la Hauserhof sur le Ballenberg d'Engen, le jeune Egon s'y rend presque tous les jours.

L'As Allemand, Egon Mayer

 

Pilote de chasse à la JG 2

A l'âge de 22 ans, son rêve devient enfin réalité, il devient pilote de chasse à la Jagdgeschwader 2 "Richthofen"  en novembre 1939.

A gauche, Egon Mayer alors Fähnrich et son instructeur

Mayer rejoint d'abord le I./JG2 puis le II./JG2 en tant que pilote à la 6. Staffel, basé à Oulchy le château. Il abat le 13 juin 1940 un Morane-Saulnier M.S.406, sa première et dernière victime durant la bataille de France, il reçoit l'EK 2. Fort de son expérience, il est provisoirement instructeur (Fluglehrer) au sein d'une école de chasse de la fin juillet au début du mois de décembre 1940, ratant ainsi le début de la bataille d'Angleterre.  

De retour au front, en protection de vingt JU-88 de la KG 51, il abat le 7 octobre 1940 un Hurricane près de Portland au sein de la 3./JG 2 du I.Gruppe, puis le 15 novembre un autre Hurricane avec la 8./JG 2 du III.Gruppe près de Chichester. Il est abattu à son tour et doit passer quelques heures à bord d'un dinghy avant d'être secouru quelque part au milieu de la Manche.

Messerschmitt Bf 109F-3 Weiss 1 de Egon Mayer en 1941

51 Spitfire à son palmarès !

Avec seulement trois victoires en 17 mois de service, le Leutnant Mayer de la 7./JG 2 du II.Gruppe, ne brille pas par ses succès, mais il se fait remarquer par son charisme. Ses qualités de meneur d'hommes le font nommer comme chef de la 7./JG 2, le 10 juin 1940. Le futur "tueur de Spit" débloque son compteur de victoires le 17 juin près de Cherbourg, seize autres suivront durant l'été 1941. Il est décoré de la Ritterkreuz le 1er août avec vingt victoires. le Staffelkäpitan de la 7 voit l'année 1942 augmenter la longue liste de ses victimes, dont quatre Spitfire revendiqués le 17 avril. Le 19 août, à respectivement 16h03 et 16h05, aux commandes d'un Fw 190 A-3, il abat un Hurricane et un Spitfire au-dessus de Dieppe durant l'opération Jubilee.

Oberstleutnant Egon Mayer de la JG 2
Fw 190A-3 d'Egon Mayer lors de l'opération Jubilee sur Dieppe en 1942. Nous reconnaissons "le chapeau de Chamberlain" qui est l'insigne de la 7.Staffel

Contre les "grosses casseroles"

Le 1er novembre 1942, Mayer est nommé Hauptmann et devient Gruppenkommandeur du III./JG 2 basé à Cherbourg-Maupertus. Ses premières victoires face à la 8 Air Force du VIII Bomber Command ont lieu le 23 novembre lorsqu'il abat deux B-17 Flying Fortress en moins de dix minutes et un B-24 Liberator, 30 minutes plus tard. L'objectif initial des bombardiers était la base de U-Boot de Saint Nazaire.

Il développe l'attaque frontale qui semble être la tactique la plus efficace contre les formations de bombardiers américains.

La journée du 14 juillet 1943

Le 16 avril 1943, il reçoit les feuilles de chênes à sa Croix de chevalier de la Croix de Fer.

Le 14 juillet, le B-17 n° 42-3190 "Mr Five by Five aka Nip 'N Tuck" du 332nd Squadron du 94th Bomber Group décolle à l'aube de Burry St Edmund. Le capitaine Kee Harrison et son équipage devaient bombarder l'aéroport du Bourget avec 83 autres B-17. Egon Mayer et ses ailiers aux commandes de leur FW-190 décollent de l'état d'alerte et tentent d'intercepter la formation des gros pots américains. Des chasseurs allemands attaquent la formation avant qu'elle n'atteigne son objectif à 7h30. Mayer attaque le B-17 n° 42-3190 dans une passe frontale, les quatre canons de 20 mm crachent leurs obus et le B-17 touché, plonge vers le sol. Il est 7h43 et la 69e victoire de Mayer. Le quadrimoteur s'est vomi proprement dans un champ de blé de la commune de Bérengeville-La-Campagne, au nord-ouest d'Evreux, sans faire de victimes. Le capitaine Kee Harrison et huit autres membres d'équipage sont capturés, tandis que trois autres parviennent à s'échapper et à regagner la Grande-Bretagne via l'Espagne. Le B-17 "Mr Five by five aka Nip'nTuck" est remis en état de marche et utilisé par le KG200 pour des missions secrètes. Le commandant de groupe Egon Mayer abat un deuxième B-17 à 8h24 au-dessus des Essarts-Le-Roi, au sud-ouest de Paris, alors que la formation américaine revient du Bourget.

Le B-17 "Mr Five by five aka Nip'nTuck" sera transféré à l'Erprobungsstelle de Rechlin. Repeint il aurait pu être ensuite versé au I./KG 200 qui comptait 8 bombardiers de ce type.

Il succombe cerné par le nombre...

Le 1er mars 1944, le lieutenant-colonel Egon Mayer, désormais geschwaderkommodore de la JG 2 "Richthofen", a enregistré 102 victoires en 352 missions, dont 51 Spitfire et 26 quadrimoteurs.

Ce 2 mars 1944, aux commandes d'un Focke-Wulf Fw 190A-6 (numéro d'usine 470468) au nez et au ventre bleu, Mayer dirige son escadron d'état-major (Stabsschwarm) et des éléments du IIIe groupe, soit 14 FW 190 au total, lors d'une attaque contre des B-17 dans la région de Sedan. Il ne découvre pas l'escorte de 29 chasseurs P-47 Thunderbolt à 1 500 mètres d'altitude. De manière brutale, son avion est touché au nez et au cockpit à une distance de 370 m avec du 12,7 mm. Le FW 190 a alors fortement roulé et s'est écrasé verticalement, s'écrasant à moins de 4 km de Montmédy, à Iré-les-Prés. Le lieutenant Walter Gresham du 358th Fighter Squadron de la 355th Fighter Wing a ainsi abattu le kommodore de la  JG 2, la première de huit victoires au total.

Egon Mayer devant un Focke Wulf Fw 190 de la JG 2 "Richthofen", peut être son propre appareil ?

Fw 190A-4 d'Egon Mayer en 1943. Le chapeau a laissé sa place au coq hurlant

Extrait du rapport du 358th Fighter Squadron 355th Fighter Group  :

"2 FW 190 volant côte à côte et en quinconce, semblables à notre formation de combat, se dirigeant vers le nord et plongeant de 20 000 à 15 000 pieds ont été vus à 1410. Ils furent repoussés par le Trooptrain Green Flight depuis 25 000', ce qui entraîna la destruction d'un appareil pour le lieutenant Gresham et d'un autre pour le lieutenant Dudley et le lieutenant Fussell." 

Rapport de Walter V.Gresham :

" Je dirigeais le Green Flight qui volait à 25 000' au sud-est de Charleroi. Nous avons vu deux avions en plongée vers le nord-est à environ 18 000 pieds. Notre chef d'escadron nous a envoyé en couverture avec le Blue Flight et nous avons commencé à rebondir à l'abri du soleil à 14 h 20. Les 2 e/a se sont séparés, l'un allant vers la droite et l'autre vers la gauche, j'ai dit aux Green #3 et #4 de prendre le second e/a pendant que je prenais le leader qui était dans un virage à gauche. Je lui ai donné une courte rafale à 400-500 mètres, puis je me suis rapproché à 300 mètres et j'ai ouvert le feu. Des impacts ont été observés dans et autour de son cockpit et sur les deux ailes. J'ai vu une explosion sur l'emplanture de l'aile droite et, à peu près au même moment, presque la moitié de son aile gauche s'est désintégrée et s'est complètement détachée. L'appareil, identifié comme étant un FW 190, s'est cassé et a fait une demi-roue avant d'entamer une violente vrille. Le combat s'est déroulé entre 15 000 et 12 000 pieds et au moment de l'attaque, j'indiquais 500 mph et je ne me rapprochais pas trop vite. Je me suis rapproché à environ 200 mètres.

Au vu des impacts effectifs, de l'explosion, de la désintégration de son aile gauche, de sa violente rotation et des déclarations de mon ailier, le lieutenant Martyn, et de celles du capitaine Wright, du lieutenant Dissette et du lieutenant Harrington, j'affirme qu'un FW 190 a été détruit.

Tout au long du rebond, mon Green Flight a bénéficié d'une excellente couverture de la part du Blue Flight.

Mon ailier, le lieutenant Martyn, est resté avec moi tout au long de l'attaque et m'a fourni une excellente couverture. Le deuxième élément du Green Flight a rejoint l'escadron immédiatement après l'attaque."

Rapport de l'ailier de Gresham, Donald Martin :

"Je l'ai identifié comme étant un FW 190 et j'ai vu des impacts dans et autour de la verrière qui ont provoqué un grand éclair de feu dans l'emplanture de l'aile droite. Un gros morceau s'est détaché de l'aile gauche ; l'avion a fait un tonneau, a fait ce qui semblait être une roue de charrette, puis a tourné violemment sur la droite, disparaissant lorsque nous nous sommes redressés sur la gauche. Je pense que le pilote de l'avion a été tué par les impacts à l'intérieur et autour du cockpit, qui ont provoqué la désintégration de la verrière."

L'historien Eric Moonbeck livre une tout autre histoire sur la mort d'Egon Mayer :

"Le 2 mars 1944 est une journée particulièrement noire pour le Geschwader. Le Kommodore Mayer - "l'as des as" à l'Ouest - est guidé au-dessus des Ardennes contre un raid diurne de l'USAAF visant Francfort-sur-le-Main. Après avoir perdu ses compagnons d'armes de longue date, le Gruppenadjutant Hptm. Fritz Edelmann (tué le 30 janvier) et Ofw. Rudolf Alf (hospitalisé le 21 janvier), le "nouveau" Schwarm de Mayer est beaucoup moins expérimenté. Les quatre Fw 190 manquent le rendez-vous avec le II. Gruppe qui a décollé de Creil, au nord de Paris, et le III. Gruppe qui a passé la nuit à Saint-Trond en Belgique. Poursuivant sa route vers le nord-est, Mayer semble avoir perdu les trois autres Fw 190 de son Schwarm et, en tant que "Fw 190 isolé", il est facilement abattu par les P-47 Thunderbolts du 365th FG près de Montmédy (1ère victoire pour le Maj. Robert L.Coffey)". Dans le ciel de France, histoire de la JG 2 "Richthofen 1944

La tombe d'Egon Mayer au cimetière de Saint Désir de Lisieux

Egon Mayer a été enterré au cimetière de Beaumont-le-Roger dans l'Eure avec tous les honneurs dus à son rang et les épées ont été ajoutées à titre posthume à sa croix de chevalier (Ritterkreuz des Eisernen Kreuzes mit Eichenlaub und Schwertern). En 1955, son corps a été transféré au cimetière militaire allemand de Saint-Désir-de-Lisieux.

Sur cette capture d'écran tirée d'un film amateur nous pouvons voir le cerceuil d'Egon Mayer

Pour voir la tombe du lieutenant-colonel Egon Mayer, vous devez vous rendre au bloc 1, rangée 8, tombe 167.

La tombe de l'Oberstleutnant Egon Mayer

 
La tombe de l'Oberstleutnant Egon Mayer

Le cimetière militaire allemand de Saint Désir de Lisieux

Il y a deux cimetières militaires à Saint désir de Lisieux, un consacré aux Britanniques (plus petit) et un autre pour les soldats allemands, dont beaucoup sont tombés lors de la poche de falaise en août 1944. Les deux cimetières sont situés côte à côte ou presque.

Le cimetière a été initialement créé par les Britanniques courant août-septembre 1944. Rapidement il s'est avéré rapidement trop petit et il a fallu enterré les corps des Allemands dans le champ adjacent. Au fil des années, les autres soldats inhumés dans les villages sont rassemblés aussi à Saint Désir, comme le corps d'Egon Mayer qui y est inhumé depuis 1952.

Le Volksbund réaménage le cimetière entre 1958 et 1960, et l'inauguration du cimetière tel que nous le connaissons a lieu en 1961. Pas moins de 3 735 soldats y reposent, des Waffen SS, de la Wehrmacht et comme nous venons de le lire des pilotes de la Luftwaffe comme le leutnant Wilhelm Godt, Horst Hannig, Kurt Hubben par exemple. 
 
Entrée du cimetière militaire allemand de Saint Désir de Lisieux
cimetière militaire allemand de Saint désir de Lisieux
Le cimetière militaire allemand de Saint désir de Lisieux et ses milliers de tombes

Le Focke Wulf 190A-6

Focke-Wulf a commencé à developper le Fw 190 dès 1938, soit quatre ans après le Messerschmitt Bf 109. Le Me 109 qui commence à montrer ses faiblesses lors de la guerre civile en Espagne devra bientôt affronter une menace qui se profile à l'horizon, le Supermarine Spitfire. Pour les Allemands, le nécessité de créer un appareil surpassant l'avion britannique était primordiale. La conception du Fw 190 est confiée à Kurt Wolf. Le moteur est un BMW 801 radial, qui par sa conception est plus résistant au feu ennemi même si au niveau fiablilité il a demandé beaucoup de travail, notamment au niveau de l'échappement. Le Fw 190 connaitra de multiples versions et évolutions, par exemple la version A sera déclinée de A-0 à A-10 sans oublier les petites évolutions des évolutions, Fw 190A-2/U3, Fw 190A-8/R6...         

Le premier Fw 190A-6 a été produit par Ago à Oschersleben en avril 1943 et a été fabriqué uniquement par les sous-traitants Ago, Arado, Fieseler et Norddeutsche Dornier. Il existe 6 versions, déclinées A-6/R1 au A-6/R6 incluant la version tropicale A-6 tp. Par rapport à son prédécesseur, le modèle A-5, l'avion reçoit deux canons MG 151s dans les ailes à la place des MG FF. L'armement du A-6 est donc constitué de deux canons MG 17s et de quatre MG 151s dans les ailes. Le système de radio-navigation FuG 16 ZE est mis à jour. La production cesse en février 1944, 1137 exemplaires ont vu le jour. 

Naturellement vous pouvez voir un Focke-Wulf 190 au musée air et espace du Bourget

Un Fw 190 Josef Priller de la JG 26 "Schlageter" est exposé au musée de l'aviation du Bourget

Beaumont le Roger

L'ancien aérodrome militaire de Beaumont le roger est situé dans l'Eure et plus précisément au lieu dit du "Bourg-dessus"  et route de beaumont la ville. Utilisé une première fois par les Français, il était assez rudimentaire avec sa piste de 1350 mètres constituée d'herbe. Il était protégé par 18 pièces de Flak. Rudimentaire mais néanmoins important, le village a subit pas moins de 32 bombardements anglo-américains. Encore aujourd'hui nous pouvons voir quelques surfaces betonnées tout autour de l'ancienne piste. Le 4 novembre 1940, le Reichsmarschall Goering se rend à Beaumont pour inspecter la JG2 

L'aérodrome de Beaumont-le-Roger sur la gauche nous voyons les taxiways et autres lieux de stockage. La piste, ou plutôt le champ servant de piste aux avions de la JG 2 est clairement visible tout comme les cratères d'obus.

Les Fw 190 de la JG 2 dans leurs alcoves faites de bois, Walter Oesau prend le soleil en attendant une alerte.
Les Fw 190 et Me Bf 109 de la JG 2 sur la piste de Beaumont-le-Roger

Vestiges aux abords immédiats de l'ancienne piste, certains sont utilisés par les agriculteurs... 

...qui profitent de leurs d'excellentes fondations. Ces deux granges sont aussi bien protégés sur les côtés. 

Liens 

 

Nous lirons

 
Dans le ciel de France, histoire de la JG 2 "Richthofen" de Erik Mombeeck/Jean-Louis Roba
Jagdgeschwader 2 "Richthofen" de John Weal
JG2 "Richthofen" de Krzysztof Janowicz
Bataille aérienne n°42 Dieppe 19 août 1942
Aéro-Journal Hors Série n°23 

4 commentaires:

  1. super reportage! A l'ECPA-D ils ont des enregistrements de Mayer fait au mois de Decembre 43 que j'ai pu ecouter lors de ma derniere visite. Pourquoi le texte est repris en allemand et non pas en anglais? Slts

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    1. Merci pour votre message et votre blog que je consulte régulièrement. Pourquoi en allemand ? la raison est simple, il existe beaucoup de sites, de forum en langue anglaise sur la seconde guerre mondiale et un peu moins en allemand où certaines fois je constate un vide intersidéral sur des sujets bien particuliers. Je veux donc partager le blog avec les internautes outre-Rhin et cela fonctionne puisque l'Allemagne est devenu le 3e pays en nombre de lecteurs. Pour les autres, il existe toujours un petit gadget de traduction dans la colonne de gauche.

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  2. Bonjour, j'ai habité plusieurs années à côté de Lisieux et j'ai visité de nombreuses fois le cimetière allemand de Saint-Desir, de mémoire je crois qu'il y a également la tombe du fils du maréchal von Paulus dans ce cimetière. Cordialement Christian en Bretagne

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  3. Bonjour Chris, il y a bien des Paulus à Saint Désir mais il n'y a pas le fils de l'ex-officier devenu collaborateur des Soviétiques. Le Hauptmann Friedrich Paulus, tué le 29 février 1944, est enterré au cimetière militaire allemand de Pomezia en Italie.

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