samedi 25 mars 2017

Mutinerie du SS-Gebirgs-Pionier-Bataillon 13 à Villefranche de Rouergue 1943


Première partie d'un retour sur le terrain concernant la mutinerie ratée d'une partie du SS-Pionier-Bataillon 13 de la Kroatische SS-Freiwilligen-Gebirgs-Division basée en 1943 à Villefranche de Rouergue dans l'Aveyron.
Aujourd'hui je commence par la fin de l'histoire en me rendant au monument aux fusillés, appelé "Parc mémorial des Croates" jadis "le champ des martyrs".
Non loin de Villefranche de Rouergue, à une trentaine de kilomètres, était stationnée la 2.SS Panzer-Division "Das Reich" dont HistoReich a fait un article.


Volontaires Croates de la 13ème Division SS Handschar

Qui était les fusillés ?

Il s'agit de Croates originaires de Croatie et de Bosnie, nationalistes catholiques, musulmans,  communistes qui s'étaient engagés dans les rangs de la Waffen SS au sein du SS-Gebirgs-Pionier-Bataillon 13 de la Kroatische SS-Freiwilligen-Gebirgs-Division, des sapeurs du génie d'une division de montagne de la Waffen SS.
Indisciplinés militairement, politisés voir même infiltrés par des éléments communistes, quelques éléments du bataillon, 150 au maximum face aux 500 voir 1000 hommes qui composent ce bataillon se soulèvent en exécutant une partie de l'encadrement germanique mais aussi en faisant le coup de feu contre leurs propres compatriotes qui n'ont pas suivi la révolte.
La mutinerie est rapidement écrasée par les hommes du bataillon qui n'ont pas suivi les "bandits". Certains mutins (ou bandits pour reprendre le vocabulaire de l'époque) sont exécutés à Villefranche de Rouergue le jour même.

Croates ou bosniaques ?

En 1943, la Croatie et la Bosnie-Herzégovine était une même et seule nation l'Etat indépendant de Croatie dirigé par le très nationaliste Croate Ante Pavelic. La région de Croatie était catholique et la région de Bosnie était musulmane. Ils étaient donc tous d'une même nationalité : Croate.

Le parc des Croates de plus en plus entouré de maisons

Le parc situé sur la route de Rodez avait été réquisitionné par les Waffen-SS pour y mettre les chevaux du bataillon. Après l'échec de la mutinerie le 18 septembre 1943, 14 rebelles sont emmenés dans ce champ pour y être fusillés un à un comme c'est la règle dans l'armée allemande. Un SS-Rottenführer est présent pour donner le coup de grâce avec son pistolet.

Il y a parmi eux 8 SS-Pionier, 1 SS-Sturmmann, 2 Rottenführer, 2 SS-Unterscharführer et 1 SS-Oberjunker. Les gradés perdent naturellement leur galons.
 
1948. Vue aérienne du champ où sont enterrés les mutins du SS-Bataillon.  Une stèle y est déjà installée.

La fosse à peine recouverte de terre, les chiens ne tardent pas à déterrer les cadavres sans parler de l' odeur épouvantable de corps en décomposition qui émane du champ, ils manquaient un peu de chaux.
Le 15 octobre 1943, un détachement de soldats allemands vient recouvrir les cadavres de 600 kg de chaux.
Près d'un an plus tard, le 5 octobre 1944, une demande d'exhumation des corps est demandé par le maire de Villefranche de Rouergue au préfet de l'Aveyron. Une demande acceptée le 11 octobre 1944 mais l'exhumation prend du retard à cause d'une météo capricieuse.
Le 11 octobre 1945, un an après la demande, le ministère des anciens combattants décide finalement de maintenir les corps en place.
Le 8 octobre 1950, un monument est érigé par le gouvernement communiste yougoslave. Ce qui a un côté ironique puisqu'il s'agit tout de même de Waffen SS et certains rebelles étaient très loin d'être communistes.
Le 17 septembre 2006, un nouveau mémorial, l'actuel, est inauguré. Le statues sont offertes par le gouvernement croates et le reste est financé par les français (Etat, région, commune).

Parc mémorial des Croates en 1997

Le monument est totalement différent de l'actuel. Il a été érigé par le gouvernement communiste yougoslave, le terrain appartenait d'ailleurs à la Yougoslavie depuis 1951 mais depuis la scission du pays, aucun pays ne le revendique et l'entretien revient à la ville.

Depuis 1950, la stèle apposée après la guerre a bien évolué
 

mutinerie du SS bataillon Handschar de villefranche de Rouergue
1997. Le monument érigé par les communistes yougoslaves, l'étoile rouge fait sourire lorsque l'on sait que dessous il y a des oustachis.
 
Sur la plaque commémorative où figurait une étoile rouge était inscrit :

"Ici reposent, les combattants yougoslaves qui tombèrent loin de leur patrie sous les balles de l'ennemi nazi à la suite de l'insurrection de Villefranche de Rgue du 17 septembre 1943"
"Les balles de l'ennemi nazi" étaient tout de même celles de Waffen SS croates qui n'avaient pas adhéré à la mutinerie. Les mutins ont été exécutés par leurs propres compatriotes. Il est aussi surprenant de voir l'étoile rouge, honorée des militants oustachis fortement anti-communistes et souvent antisémites. 
Cette plaque est conservée au musée municipal.

mutinerie du SS bataillon Handschar de villefranche de Rouergue
le mur où s'appuyait l'ancien monument est toujours en place
 

Parc mémorial des Croates en 2017


PARC MEMORIAL DES CROATES
Le mémorial pas spécialement bien indiqué est situé sur l'ancienne route de Rodez
PARC MEMORIAL DES CROATES
l'entrée du parc mémorial, les drapeaux retirés, brille par sa sobriété. il est facile de passer à côté sans le remarquer   
PARC MEMORIAL DES CROATES
PARC MEMORIAL DES CROATES
La place des révoltés avec ses statues représentant des hommes tombant sous les balles. On note l'influence de Rodin dans les sculptures de Vanja Radaus
PARC MEMORIAL DES CROATES
Peut être le seul mémorial élevé en France en mémoire de Waffen SS
PARC MEMORIAL DES CROATES
Le mère patrie est symbolisée par cette statue, réalisée en 1952 la statue a été donnée par la ville de Pula en 2006
PARC MEMORIAL DES CROATES
PARC MEMORIAL DES CROATES

La plaque


Aux martyrs
combattants pour la liberté
qui s'insurgèrent contre le nazisme
le 17 septembre 1943
à Villefranche de Rouergue
reposant ici et en des lieux inconnus
Leurs compatriotes
de Croatie et de Bosnie Herzégovine
les Villefranchoises et les Villefranchois
fidèlement reconnaissants

Nous lirons


"17 Septembre 1943, mutinerie à Villefranche de Rouergue" de Nicolas Camatta.
Même si l'auteur, Nicolas Camatta ne maitrise pas les rouages de l'armée allemande il s'agit à mon avis du meilleur livre sur le sujet. Pas facilement trouvable car auto-édité, l'auteur balaie d'un revers de sa plume les vieux textes et articles erronés (à des fins militantes) que l'on trouvait dans les magazines mais aussi sur le net.

Liens

mercredi 8 mars 2017

Michael Wittmann et l'equipage du Tiger 007 à La Cambe


En 2006 lors de ma visite au cimetière militaire allemand de La Cambe, je me suis rendu sur les tombes de l'équipage du Tiger Ausf E 007, le blindé du célèbre SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann du s.SS-Pz.Abt.101 (schwere. SS-Panzer.Abteilung.101), la même unité que le SS-Oberscharführer Hans Swoboda qui repose lui, au mausolée du Mont d'Huisnes et qui a fait l'objet d'un article sur HistoReich.

Bei meinem Besuch des deutschen Soldatenfriedhofs in La Cambe im Jahr 2006 besuchte ich die Gräber der Besatzung des Tiger Ausf E 007, des Panzers des berühmten SS-Hauptsturmführers Michael Wittmann von der s.SS-Pz.Abt.101. (schwere. SS-Panzer.Abteilung.101), der gleichen Einheit wie SS-Oberscharführer Hans Swoboda, der im Mausoleum Mont d'Huisnes ruht und über den auf HistoReich berichtet wurde.
 

Où voir des Tiger Ausf E ?

 
HistoReich a présenté deux articles sur le Tiger Ausf E, le modèle de char de Wittmann. Ainsi un de la schwere SS-Panzer.Abteilung 102 est visible au musée des blindés de Saumur. Un autre de la même Abteilung est exposé librement près du village de Vimoutiers.

HistoReich hat zwei Artikel über den Tiger Ausf E, Wittmanns Panzermodell, vorgestellt. So ist einer der schweren SS-Panzer.Abteilung 102 im Panzermuseum von Saumur zu sehen. Ein weiterer der gleichen Abteilung ist in der Nähe des Dorfes Vimoutiers frei ausgestellt.
 

Qui est Michael Wittmann ?

Michael Wittmann

 

Michael Wittman est né le 22 avril 1914 à Vogelthal
30/10/1934-30/09/1936.  Sert dans la Wehrmacht à la 10/Inf.Rgt 19
01/11/1936. SS-Mann à la LSSAH n°SS 311 623,
11/11/1937. SS-Sturmmann
20/04/1939. SS-Unterscharführer
09/11/1941. SS-Oberscharführer
21/12/1942. SS-Untersturmführer. SS-Junkerschule Bad Tölz
03/1943. SS-Untersturmführer 13./SS-Pz-Rgt.1/1.SS Panzer-Division Leibstandarte SS "Adolf Hitler"
30/01/1944. SS-Obersturmführer
21/06/1944. SS-Hauptsturmführer, chef de la 2./s.SS-Pz.Abt.101
Août 1944. Kommandeur s.SS-Pz.Abt.101
08/08/1944. Michael Wittmann disparait avec son équipage à Gaumesnil près de Cintheaux à 12h55. Malgré d'importantes recherches les corps ne sont pas retrouvés.
23/03/1983. Un agriculteur découvre des ossements et le signale rapidement aux autorités. Les restes de l'équipage 007 sont enfin retrouvés dans le champ où le Tiger a été détruit. Une veste en cuir, un uniforme noir, un ceinturon d'officier SS, un pistolet 6.35, une partie d'écouteur mais aussi des vêtements de la Luftwaffe (ceux de Günther Weber), des plaques d'identifications ainsi qu'une partie des squelettes sont mis à jour.

08/08/1944. Michael Wittmann verschwindet mit seiner Crew um 12.55 Uhr in Gaumesnil bei Cintheaux. Trotz umfangreicher Suchmaßnahmen werden die Leichen nicht gefunden.
23/03/1983. Ein Landwirt entdeckt Knochen und meldet dies umgehend den Behörden. Die Überreste der 007-Besatzung werden schließlich auf dem Feld gefunden, auf dem der Tiger zerstört wurde. Eine Lederjacke, eine schwarze Uniform, ein SS-Offiziersgürtel, eine Pistole 6.35, ein Teil eines Kopfhörers, aber auch Kleidung der Luftwaffe (die von Günther Weber), Erkennungsmarken sowie ein Teil der Skelette werden freigelegt. 
 
20 avril 1943. A droite SS-Untersturmführer Michael Wittmann posant devant un Tiger Ausf E début de production de la 4.Kompanie


L'équipage du Tiger 007

Chef de char 
SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann
Conducteur 
SS-Untersharführer Heinrich Reimers 
20 ans. Né le 11/05/1924 à Schnepke
Pointeur
SS-Untersharführer Karl Wagner 
24 ans. né le 31/05/1920 à Eppisburg
Chargeur
SS-Sturmmann Günther Weber ,
Un ancien de la Flak de la Luftwaffe
19 ans. Né le 21/12/1924 à Sprockövel
Opérateur radio
SS-Sturmmann Rudolf Hirschel 
20 ans. Né le 03/01/1920 à Gleiwitz
 
SS-Obersturmführer Michael Wittmann
Equipage Tiger Wittmann Normandie 1944
De gauche à droite : Karl Wagner pointeur, Rudolf Hirschel opérateur radio, Heinrich Reimers pilote du char. Pas de photo pour Günther Weber chargeur

Le char Tiger de Michael Wittman en Normandie 1944
Le Tiger de Wittmann au début de l'Invasion. Günter Boldt est à la droite de Wittmann dans la tourelle. Sur la photo tirée de Die Deutsche Wochenschau nous pouvons voir la jeunesse de l'équipage. Wittmanns Tiger zu Beginn der Invasion. Günter Boldt sitzt rechts von Wittmann im Turm. Auf dem Foto aus Die Deutsche Wochenschau können wir die Jugend der Besatzung sehen
 
Michael Wittmann sur le front d'Invasion
 

Destruction du Tiger 007

 
Le Tiger 007 a été détruit à Gaumesnil, un lieu dit situé entre Cintheaux et Saint Aignan de Cramesnil.
Il faut attendre 1956 pour que le Volskbund entreprend de regrouper les tombes des soldats éparpillées dans les villages mais aussi les champs et les bords des routes.
On assiste alors à la création des Deutscher Soldatenfriedhof, des lieux bien connus d'HistoReich.

Der Tiger 007 wurde in Gaumesnil, einem Ort zwischen Cintheaux und Saint Aignan de Cramesnil, zerstört.
Erst 1956 begann der Volskbund damit, die in den Dörfern, aber auch auf den Feldern und an den Straßenrändern verstreuten Soldatengräber zusammenzulegen.
Es entstanden die Deutschen Soldatenfriedhöfe, bekannte Orte des HistoReichs.
 
Tiger de Wittmann détruit en Normandie
Le Tiger 007 quelques temps après sa destruction. Les chenilles sont manquantes certainement récupérées pour leur métal.
 
Photo aérienne des lieux du combat, les nombreux cratères de bombes démontrent la folie humaine
 
sur cette vue google maps nous distinguons les anciennes routes telle que Wittmann les a vu
Le Tiger 007 a été détruit à quelques dizaines de mètres, en face au loin Saint Aignan
 

A la recherche de l'équipage du Tiger 007

 
En 1947, alors prisonnier de guerre SS-Rottenführer Herbert Debusmann est chargé de "nettoyer" le secteur de Gaumesnil. Il y voit 5 Tiger détruits et deux Panzer IV, l'insigne de la s.SS-Pz.Abt 101 est bien visible sur les glacis des blindés. Il y décrit notamment le Tiger 007 tourelle arrachée sans être certain qu'il s'agit celui de Wittmann. Un autre Tiger de la 2.Kompanie qui n'a pas l'air endommagé est à proximité. Il note leurs emplacements de manière imprécise mais suffisamment clair pour situer approximativement les blindés.
 
 
Des français se joignent à l'équipe allemande pour retrouver les dépouilles de l'équipage. Franzosen schließen sich dem deutschen Team an, um die Überreste der Besatzung zu finden
 
C'est en 1982, lors de la préparation d'un livre que Jean Paul Pallud se rend sur les lieux des derniers combats de l'équipage du Tiger. Il découvre alors dans un champ quelques morceaux de verres et de métal provenant de char allemand mais aussi deux tombes creusées par des habitants à la fin des combats. Dans l'une des tombes un corps sévèrement mutilé, portant des chaussures noires mais pas de bottes. Le Volksbund est alors contacté, des fouilles plus sérieuses, scientifiques doivent être effectuées. Les recherches reprennent en mars 1983 sous la direction de Otto Horst et là sont découverts plusieurs indices qui démontrent qu'il s'agit d'un équipage de Panzer. Des bottes, des restes d'uniformes noirs, un ceinturon d'officier, un dentier (on sait qu'il manquait quelques dents à Wittmann) mais aussi une Erkenungsmarke et un pistolet dans une poche.
Après des recherches dans les archives, l'Erkennungsmarke est identifiée comme celle étant du SS-Unterscharführer Heinrich Reimers. Le dossier dentaire du SS-Hauptsturmführer Wittmann confirme que le bridge dentaire est bien celui du célèbre AS allemand. Les pièces archéologiques sont maintenant stockées au siège du Volksbund à Kassel.
 
1947 wird der damalige Kriegsgefangene SS-Rottenführer Herbert Debusmann mit der "Säuberung" des Sektors Gaumesnil beauftragt. Er sieht fünf zerstörte Tiger und zwei Panzer IV, das Abzeichen der s.SS-Pz.Abt 101 ist auf den Glacis der Panzer gut sichtbar. Er beschreibt dort unter anderem den abgerissenen Tiger 007 Turm, ohne sicher zu sein, dass es sich um den von Wittmann handelt. Ein weiterer Tiger der 2. Kompanie, der nicht beschädigt zu sein scheint, befindet sich in der Nähe. Er notiert ihre Standorte ungenau, aber deutlich genug, um die Panzer ungefähr zu lokalisieren.
 
Im Jahr 1982 besuchte Jean Paul Pallud während der Vorbereitung eines Buches die Orte, an denen die Tiger-Besatzung ihre letzten Kämpfe ausgetragen hatte. Er entdeckte auf einem Feld einige Glas- und Metallstücke, die von einem deutschen Panzer stammten, sowie zwei Gräber, die von den Einwohnern nach dem Ende der Kämpfe ausgehoben worden waren. In einem der Gräber lag ein schwer verstümmelter Körper, der schwarze Schuhe, aber keine Stiefel trug. Der Volksbund wird kontaktiert, um eine ernsthaftere, wissenschaftliche Ausgrabung durchzuführen. Die Suche wird im März 1983 unter der Leitung von Otto Horst wieder aufgenommen und es werden mehrere Indizien gefunden, die darauf hindeuten, dass es sich um eine Panzerbesatzung handelt. Stiefel, schwarze Uniformreste, ein Offiziersgürtel, ein Gebiss (es ist bekannt, dass Wittmann einige Zähne fehlten), aber auch eine Erkenungsmarke und eine Pistole in einer Tasche.
Nach Recherchen in den Archiven wird die Erkennungsmarke als die des SS-Unterscharführers Heinrich Reimers identifiziert. Die zahnärztliche Akte von SS-Hauptsturmführer Wittmann bestätigt, dass die Zahnbrücke tatsächlich von dem berühmten deutschen AS stammt. Die archäologischen Funde werden nun in der Zentrale des Volksbundes in Kassel gelagert.

 
 
 
Erkennungsmarke K.E.K 1391 du SS-Unterscharführer Heinrich Reimers

Pistolet automatique type Taschenpistole de marque Walther model 2 d'un calibre de 6.35mm retrouvé dans la poche de l'uniforme du SS-Hauptsurmführer Michael Wittmann

Pompe à essence du Tiger 007 récupéré par un agriculteur


Cimetière militaire allemand de La Cambe

 
cimetière militaire allemand de la Cambe
Très belle porte donnant accès au cimetière militaire
 
Le Deutscher Soldaten Friedhof de la Cambe est situé en Normandie. Il y regroupe bon nombre de Waffen SS.
 
Les stèles des membres de l'équipage  du Tiger 007 se trouvent à l'emplacement :
Bloc 47, rangée 3 tombe 120. Lorsque vous entrez c'est sur la droite du cimetière
 
Sur les 5 membres d'équipage inhumés seuls 3 ont pu être formellement identifiés  il s'agit naturellement de Michael Wittmann, Heinrich Reimers et SS-Sturmmann Rudolf Hirschel. Comme les 5 corps étaient à la base "mélangés", l'équipage repose dorénavant dans une tombe commune. 

Der Deutsche Soldaten Friedhof de la Cambe befindet sich in der Normandie. Dort sind viele Waffen-SS-Leute untergebracht.
 
Die Stelen der Besatzungsmitglieder des Tiger 007 befinden sich an folgender Stelle:
Block 47, Reihe 3 Grab 120. Wenn Sie den Friedhof betreten, befindet er sich auf der rechten Seite.
 
Von den fünf beigesetzten Besatzungsmitgliedern konnten nur drei formell identifiziert werden: Michael Wittmann, Heinrich Reimers und SS-Sturmmann Rudolf Hirschel. Da die 5 Leichen ursprünglich "gemischt" waren, ruht die Besatzung nun in einem gemeinsamen Grab.
 
Tombe provisoire de l'équipage de Wittmann

SS Obersturmführer Hubert Meyer
Juin 1983, cimetière de la Cambe. Des vétérans de la 1.LSSAH et 12.SS Hitlerjugend rendent hommage à l'équipage du Tiger 007. Au centre de la photo, SS-Obersturmbannführer Hubert Meyer de la 12.SS Panzer-Division "Hitlerjugend" décédé le 16 novembre 2012. Juni 1983, Friedhof von La Cambe. Veteranen der 1.LSSAH und 12.SS Hitlerjugend erweisen der Besatzung des Tiger 007 die letzte Ehre. In der Mitte des Bildes SS-Obersturmbannführer Hubert Meyer von der 12.SS Panzer-Division "Hitlerjugend", der am 16. November 2012 starb.

  Les plaques des membres d'équipage du Tiger
 
Schwere. SS-Panzer.Abteilung.101
2009. Les tombes de l'équipage du Tiger 007
 
2015. La plaque manquante a été volée par des crapules. 2015. der fehlende Grabstein wurde von Schlägern gestohlen

En mai 2018, la plaque de Wittmann est volée une nouvelle fois.
  
La plaque a été réinstallée rapidement depuis le vol de 2015, le lettrage de la plaque à Wittmann était dorée
 
2018. La pierre tombale est une nouvelle dérobée par un ou des pourris sans scrupule. 2018. Der Grabstein wird erneut von einem oder mehreren skrupellosen Verfaulten gestohlen

Et le SS-Sturmmann Günter Boldt ?

 
SS-Sturmmann Günter Boldt, chargeur du Tiger de Wittmann sur le front d'Invasion .

Pendant que nous sommes à La Cambe rendons nous au bloc 27 tombe 169
Nous y trouverons la tombe du SS-Sturmmann Günter Boldt né le 23 janvier 1925 à Königsberg et décédé le 20 juillet 1944.
SS-Sturmmann Günter Boldt était le chargeur du SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann à Villers-Bocage.
 
Le 20 juillet 1944 près de Tilly-la-campagne, un Tiger de la 2./s.SS-Pz.Abt.101, où avait été réaffecté le jeune SS-Sturmmann Günter Boldt, est touché de plein fouet. Boldt a le pied littéralement arraché mais il parvient malgré tout à s'extraire du Tiger en feu et à se trainer sur plusieurs mètres. Il succombe à ses blessures quelques heures plus tard.
Vétéran du front de l'Est il était titulaire des Croix de Fer 1ère et 2ème classe.
 
 
SS-Günter Boldt dans le char de Michael Wittmann
Le Tiger 205 de Michael Wittmann lors de la montée sur l'Invasionsfront. SS-Sturmann Boldt est affecté à ce char. Toutes les trappes sont ouvertes, 3 membres de l'équipage prennent l'air puisque nous sommes en été. Wittmann est à la tourelle.
 
Wenn wir schon in La Cambe sind, begeben wir uns zu Block 27 Grab 169.
Dort finden wir das Grab von SS-Sturmmann Günter Boldt, der am 23. Januar 1925 in Königsberg geboren wurde und am 20. Juli 1944 starb.
SS-Sturmmann Günter Boldt war der Lader von SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann in Villers-Bocage.
 
Am 20. Juli 1944 wird in der Nähe von Tilly-la-campagne ein Tiger des 2./SS-Pz.Abt.101, in dem der junge SS-Sturmmann Günter Boldt neu eingeteilt wurde, frontal getroffen. Boldts Fuß wird regelrecht abgerissen, aber er schafft es dennoch, sich aus dem brennenden Tiger zu befreien und sich mehrere Meter weit zu schleppen. Einige Stunden später erlag er seinen Verletzungen.
Als Veteran der Ostfront war er Träger des Eisernen Kreuzes 1. und 2.
 
Schwere. SS-Panzer.Abteilung.101
Trop souvent oublié le jeune SS-Sturmmann Günter Boldt

Le TIGER 007 du s.SS-Pz.Abt.101

 
Comme nous pouvons le constater sur les deux illustrations suivantes, les avis divergent sur la teinte du Tiger de l'équipage Wittmann.
Le 007 était en réalité le Tiger du commandant de l'unité, SS-Sturmbannführer Heinz von Westernhagen, qui sera tué le 20 mars 1945 en Hongrie.
Le Tiger 205 de Wittmann étant le char "officiel". 
 
Wie wir aus den beiden folgenden Abbildungen ersehen können, gehen die Meinungen über den Farbton des Tigers der Wittmann-Besatzung auseinander.
Der 007 war in Wirklichkeit der Tiger des Kommandeurs der Einheit, SS-Sturmbannführer Heinz von Westernhagen, der am 20. März 1945 in Ungarn getötet wurde.
Der Tiger 205 von Wittmann war der "offizielle" Panzer
.
 

Sur la s.SS-Pz.Abt.101 nous lirons

 
Album Historique Tiger de Patrick Agte aux éditions Heimdal
Magazine Batailles & Blindés n°59

SdKfz 173 Jagdpanzer V Jagdpanther musee de saumur


 
Direction le musée des blindés de Saumur dans le Maine et Loire avec cet impressionnant chasseur de char Sd.Kfz 173 Jagdpanzer V "Jagdpanther". Il est exposé à côté de son cousin, le char Panther Ausf A qui partage le même châssis.
Il existe une dizaine de Jagdpanther dans le monde. 

La génèse du Jagdpanther

 
Le 20 septembre 1942, Adolf Hitler donne l'ordre à Albert Speer de concevoir un chasseur de char sur la base du nouveau char Panther.
Le cahier des charges est simple le blindé doit reposer sur la base du châssis Man VK 30.02  Pz.Kpfw V "Panther" mais avec un canon plus puissant 88 mm contre 75, le canon du Tiger.
Comme c'est un Panzerjaeger (un chasseur de char) il devra être dénué de tourelle et donc plus économique à construire.
En Octobre 1942, Speer confie le développement à Daimler-Benz où il doit être produit. Krupp A.K est aussi partenaire du projet.

Une production chaotique

 
La production dans les usines Miag commence en novembre 1943, les 5 modèles de pré-séries sont présentés en janvier 1944 aux inspecteurs du Waffenamt qui valident les exemplaires.
Si les sorties d'usines se font à bon rythme, jusqu'à 160 par mois les bombardements successifs  ralentissent fortement les cadences qui tombent à 21 exemplaires assemblés au mois de septembre 1944. Les usines Miag à Braunschweig font l'objet de 10 bombardements de février à octobre 1944. Toute la ville est d'ailleurs touchée par les bombardements criminels, la population passe de 280.000 à 106.000 habitants et les coupures de courant sont récurrentes - d'où le chômage technique des usines.
Devant ce problème, il est décidé que les usines MNH (Hannover) et MBA (Berlin) produisent aussi des Jagdpanther. La production cessera définitivement en avril lorsque les 3 usines tomberont aux mains de l'ennemi.
Il aurait été construit suivant diverses sources de 395 à 415 exemplaires de modèles Ausf G1 et G2 et de 418 à 430 exemplaires incluant les prototypes et  (3 ?) Jagdpanther assemblés après la guerre par les britanniques.
   
1945. les usines produisant les Jagdpanther tombent aux mains de l'ennemi
 

Le Jagdpanther

 
Pesant 45 tonnes propulsé par un moteur MaybachHL 230 P30, V12 à refroidissement liquide de  600 chevaux à 2500 tr/mn.
Sa boite a 7 vitesses et 1 marche arrière.
Il peut se permettre 55 km/h sur route et 25 km/h en tout terrain. Avec son réservoir de 700 litres il a une autonomie de 160 km à 80 km en TT.  
5 hommes composaient l'équipage, initialement ils devaient être 6.
Son armement est composé d'un canon de 88 Pak 43/2 L/71 et d'une MG 34 (sur le glacis avant).
A partir du 9 septembre 1944, il est décidé de mettre fin à l'application du Zimmerit.
Très efficace à longue distance le blindage avant malgré son inclinaison n'est malheureusement pas assez épais pour résister aux calibres de pak utilisé sur le front Ouest surtout lorsqu'ils sont tirés à 500 mètres de distance.  
Certains exemplaires ont été utilisés par l'armée française jusqu'en 1950
 
normandie 1944
Jagdpanther de la s.Panzer-Abteilung 654 sur le front en Normandie. Notons que le blindé ne possède qu'un seul épiscope, d'un manteau de canon non boulonné mais d'un canon deux parties.

Le Jagdpanther Ausf G1 du musée

Les photos du Sd.Kfz 173 Jagdpanzer V "Jagdpanther" du musée des blindés de Saumur ont plusieurs années d'intervalles, la chance d'y avoir été plusieurs fois.

Le Jagdpanther du musée est un Ausf G1 produit par l'usine MIAG aurait été fabriqué février 1944, nous avons donc un Jagdpanther début de production. En ce mois de février il n'y eu que 7 Jagdpanther produits sur les 15 prévus.
Nous savons que sur le front de l'Invasion la schwere Panzer-Abteilung 654 avait des Jagdpanther, notre blindé vient il de cette unité ? nous ne pouvons le confirmer malheureusement.
 
Il possède un seul périscope de vision pour le conducteur, souvent le trou du deuxième périscope était bouché avec une plaque et la zimmerit posée par dessus. La petite plaque qui sert à protéger le périscope de la pluie n'est plus en V mais une simple plaque incliné (effectif depuis juin 1944) mais dès juillet 1944 la plaque sera totalement absente.
Le manteau  de canon est soudé à la caisse (boulonné plus tard) et surtout le canon est un modèle monobloc. A propos du canon nous avons que l'équipe du Musée des blindés avait récupéré un canon de Tiger au dépôt de Trun, a t-il été remonté sur notre blindé ou est-ce celui d'origine ?
Il manque les schürzen mais de toute façon, vu les photos d'époques, c'est habituel.
 

Satory ou Bourges ?

D'après le Cpt Tributsch, le "123" aurait été récupéré à l'ETBS de Bourges en 1972, mais dans son livre "1965-1995, 30 années de recherches et récupérations" le Capitaine mentionne aussi que le "123" aurait été cédé à un autre musée depuis. Nous savons que le Musée des blindés a eu 2 Jagdpanther différents, un Ausf G1 et G2, l'un venait de Satory et récupéré en 1969 et l'autre de Bourges en 1972 (le 123) or le blindé qui a été cédé semble de toute vraisemblance le "232" et non pas le "123". Dès lors la confusion sur sa provenance est légitime.

musee des blindes saumur
Sur le modèle Jagdpanther G1 le manteau de canon est soudé sur la caisse
musee des blindes saumur
Schürzen et Mg 34 sont parmi les pièces manquantes
musee des blindes saumur

musee des blindes saumur
enseignement de la bataille de Kursk, le chasseur de char est équipé d'une MG34 (absente ici) 

musee des blindes saumur
L'échappement, en mauvais état, est un modèle de début de production. L'échappement gauche étant dépourvu de ses deux pipes de refroidissement
musee des blindes saumur
La canon contrairement au Jagdpanther Ausf G2 est d'une seule pièce. Il a reçu un impact de "petit" calibre sur le manteau du canon. Le crochet sur la caisse latérale au niveau de la MG 34 servait au câble de remorquage.

Belle vue sur l'unique périscope avec sa petite gouttière

haut de la caisse avec l'ouverture pour l'épiscope bi-focale
Le galet arrière servant à la tension de chenille est cassé

Le caoutchouc des galets, qui doit être d'origine, est en état de destruction naturelle

Système de démarrage à la manivelle, il est dépourvu de guide pour la manivelle, l'anneau servant à lancer le moteur.

Intérieur du Jagdpanther de Saumur


Autre Jagdpanther du musée des blindés de Saumur

 

musée des blindés de saumur
Jagdpanther Ausf G2
 
Comme le démontre cette vieille carte postale des années 80 le musée des blindés de Saumur avait un deuxième Jagdpanther, le "232".
Si son camouflage est particulièrement raté avec ce côté très armée française, on peut toutefois remarquer que le manteau du canon est un modèle boulonné, donc plus tardif. Son canon 88 Pak 43/3L/71 est en deux parties.
 
satory panzer museum saumur
Jagdpanther G2 à Satory. Il porte l'étoile américaine sur son flanc.
 
Avec son numéro de châssis 300099 il a été produit en octobre 1944, la zimmerit appliquée est donc une erreur.    
En mai 1984 il est donné au BWB Wehrtechnische de Koblenz en Allemagne. Sa restauration commence en 1986 et le blindé dénommé maintenant "Ute" sur son canon participe maintenant à quelques exhibitions
museum Koblenz
l'ex-Jagdpanther de Saumur est dorénavant en Allemagne

Le Jagdpanther Ausf G2 de Sinsheim

 
Un autre Jagdpanther est visible au musée technique de Sinsheim en Allemagne.
Il s'agit d'un Jagdpanther Ausf G2 avec un manteau de canon boulonné (à partir des modèles de juin 1944)
La plaque protège pluie du périscope est totalement absente comme les modèles tardifs.
Enfin la zimmerit n'a jamais été appliquée.
Ce Jagdpanther a été retrouvé à l'état d'épave en Allemagne où il servait de cible. Par exemple toute la partie arrière est emprunté à un Panther Ausf G retrouvé à Trun en Normandie.
 
museum sinsheim
Ce modèle de Jagdpanther est plus récent que celui présenté à Saumur.  Il a un manteau de canon différent fixé sur la plaque de blindage par 8 énormes boulons


Source

Panzer tracts n°9. Jagdpanther
Sd.Kfz 173 Jagdpanther. AJ Press
30 années de recherches et de récupérations. Cpt Tributsch