dimanche 27 octobre 2024

Un très beau SdKfz 251 Pioniergerätewagen au musée de Munster


 
A l'été 2024, je mettais rendu au Panzermuseum de Munster et j'avais publié un article sur le Tiger Ausf E. Cette fois-ci pas de gros chars, je vais parler d'un véhicule semi-chenillé bien connu des amateurs d'histoire militaire, le fameux Sd.Kfz 251 dans sa définition Pionier, mais avant de commencer un petit mot sur le musée de Munster...
 

Le Panzermuseum de Munster

Entrée du Panzermuseum de Munster

Le Panzermuseum est situé à Munster, une petite ville sans intérêt, une ville garnison avec ses militaires, sa boutique ASMC, son énorme terrain de manoeuvre à proximité où sont entrainés des Ukrainiens. Dire qu'il n'y a rien à y faire, hormis la visite du musée, est un euphémisme. Pour être à l'ouverture, 10 heures du matin, nous avons dormi la nuit en CC devant le musée, c'est gratuit et pratique. J'ai chargé ma femme et ma fille d'une mission très importante, faire longuement les courses tandis que je visitais le musée, chacun y trouve son compte...

Comparer le musée de Munster à celui de Saumur serait une erreur. Le musée des blindés est plus riche, plus grand et aussi plus internationale. La force de Munster ce sont ses blindés de l'armée allemande, de la seconde guerre mondiale à la RFA et RDA jusqu'au Leopard 2, le même qui est actuellement très apprécié des Lancets et autres Kornets/Fagots russes.

Le fleuron des chars allemands le Leopard 2 est la star du Panzermuseum... mais quelques épaves sont aussi exposées au Patriot Park en Russie

La visite est agréable, il n'y a pas ces maudites cordes que l'on voit à Saumur, nous pouvons donc tourner autour des blindés. Durant la visite, vous pouvez aussi croiser le responsable du musée, Ralf Raths, lui poser des questions et c'est vraiment sympa.
Un autre point qui m'a particulièrement marqué est l'affluence. Le nombre de visiteurs me semble bien plus important que celui de Saumur et pourtant je n'y étais pas un week-end. C'est simple, il était difficile de prendre des photos sans avoir une personne dans le cadre de l'objectif.
Je terminerais par le point négatif : la boutique. Celle-ci ne représente quasiment aucun intérêt, le choix des livres est franchement limité, peu de maquettes hormis celle de la marque Lego, c'est dommage car il y a de quoi faire.
 
Le chouette ticket d'entrée du Panzermuseum qui deviendra un marque page
 
 

Le Sd.Kfz 251

 
Le très populaire véhicule blindé transporteur de troupe de l'armée allemande, le Sd.Kfz 251 (Sonderkraftfahrzeug 251), a été développé par Hanomag sur la base du Sd.Kfz 11. Largement plus blindé que son ainé, le semi-chenillé a été décliné en plusieurs versions, 23 pour être exact, c'est dire la polyvalence du camion. Durant la guerre, le semi-chenillé a été fabriqué en Allemagne et naturellement, comme le chasseur de char Hetzer, dans le Protectorat de Bohême-Moravie.  
 
Le Sd-Kfz 11, ici au musée technique de Sinsheim, sert de base au Sd-Kfz 251 mais il est franchement moins charismatique, en gros il est pas beau. 
 

Le Sd.Kfz 251 de Munster

 
Le 251 exposé au Panzermuseum de Munster est une version destinée aux troupes du génie (Pionier), c'est donc un Sd Kfz 251/7 Ausf D Mittlerer Pioniergerätewagen, produit à partir de septembre 1943 jusqu'en mars 1945. Ils étaient versés au sein d'un Panzer-Regiment où ils constituaient souvent un Pionier Zug.
Comme je l'écrivais ci-dessus, la version 7 est destinée à l'arme du Génie, il est donc reconnaissable grâce  à ses passerelles d'assaut appelées "Schnellbrücken" placées sur des support latéraux le long de la caisse. Il pouvait aussi transporter du matériel spécifique, par exemple des caisses de mines et des explosifs, un bateau pneumatique et comme c'est un camion il pouvait naturellement tirer un canon de Pak derrière lui. 
S'il y a la version 7, il y a aussi 4 modèles, Ausf A, B, C et D. Celui de Munster est un Ausf  D.
   
Le véhicule blindé fait 8 tonnes. Son moteur essence est un 6 cylindres Maybach HL 42 de 4198 cm3 développant 100 chevaux (sur le papier).
Son armement est composé d'une ou deux mitrailleuses MG 34 ou MG 42 placé à l'avant et l'arrière du compartiment, voir d'un canon de 7,92mm.
 
Un SdKfz 251/7 de la 5.SS Panzer-Division "Wiking" avec ses Schnellbrücken. L'armement est constitué d'une seule MG 42

Un véhicule du groupe Guderian monte sur un radeau. L'utilisation des passerelles, Schnellbrücken, transportées par les Sd.Kfz 251 est ici bien visible.  
 
Saisi en Europe, le Sd.Kfz a été acheminé aux USA où il a été a été stocké pendant de longues années à l'air libre au General Georges Patton Museum en Californie. Durant cette période, l'insigne de l'Afrika Korps était peint à l'arrière gauche du blindé, mais celui-ci devait être juste pour le "décor" car l'origine du camion est pour l'instant inconnu.
En 1989, il est cédé et envoyé au Panzermuseum de Munster où il est intégralement restauré, surtout l'intérieur qui était particulièrement dépouillé, l'armature des sièges étaient toutefois en place. Malgré quelques fuites d'huile, un pot d'échappement à l'agonie, le SdKfz est en état de rouler. 

- Le numéro apposé sur ses flancs est le "323" soit la 3. Kompanie, 2. Zug (section), 3. Fahrzeug (véhicule).
- Sa plaque d'immatriculation indique que c'est un véhicule du Heer et pas de la Waffen SS.
- Son insigne tactique peint à l'avant est celui d'une Panzerpionierkompanie en l'occurrence la troisième.
 Mais tout cela ne sont que des détails d'après-guerre, la réalité devait être différente.
 
Le Sdkfz 251/7 Ausf D est équipé d'une bâche pour protéger des intempéries la MG 42 mais aussi le personnel. Nous voyons aussi son éclairage Notek, le Sd Kfz est plus complet que son homologue angevin.  

 
Le petit pot d'échappement est percé par la rouille, il a fait la guerre comme on dit mais la camion reste tout de même en état de marche

 
Un câble est accroché aux crochets de remorquage ce qui pouvait être aussi utile lorsqu'il fallait sortir d'un trou. Nous voyons aussi l'orifice pour le démarrage avec la manivelle. Les deux tiges avec une boule aux extrémités étaient utilisées à l'époque (pas toujours), elles ne servaient pas seulement de support de rétroviseur mais aussi de repère pour le conducteur que ne voyait pas grand chose derrière son volant.    

Pour faciliter la manutention des passerelles celles-ci sont équipées de poignées. La fente latérale du conducteur est vraiment très petite, la visibilité devait être médiocre 

Sur cette vue de profil nous remarquons le long capot. Les chenilles sont recouvertes de patins en caoutchouc, cela limitait l'usure et améliorait le confort des passagers.

  

Des Sd.Kfz 251 après la guerre ?

 
Pendant la seconde guerre mondiale, les Sd.Kfz 251 et les Hetzer ont été fabriqués au sein de l'usine Skoda de Pilsen, dans le Protectorat de Bohême-Moravie ( actuelle République Tchèque).
Après la guerre, comme il est de coutume, les Tchécoslovaques ont réutilisé le matériel allemand dans un premier temps puis les ont modernisé. C'est ainsi que le Sd.Kfz 251 a connu une seconde vie sous le nom de Tatra OT-810. Le moteur est changé pour un V8 diesel Tatra, le toit du véhicule équipé d'une trappe circulaire pour le chef de bord est désormais équipé de volets blindés rabattables, le châssis est dorénavant soudé plutôt que boulonné mais la forme comme la technique restent très proche de la version originale.
Le Tatra a été produit de 1958 à 1963 à environ 1450 exemplaires. Il est resté en service jusqu'au début des années 1990, date à laquelle lorsque les derniers survivants n'ont pas été détruits,  ils ont été vendus aux civils (y compris étrangers) qui se sont empressés naturellement de les repeindre façon seconde guerre mondiale
Ressemblant énormément à la version allemande, le véhicule est devenu naturellement figurant dans les films de guerre. Un figurant bien plus crédible que son homologue américain "Half track" vu dans la 7e compagnie.
On salue donc la longévité du bon vieux Sd.Kfz !
 
Les Tatra OT-810 sont devenus populaires dans les films de guerre. Notez la trappe du mitrailleur.
 
Il y a quelques années, j'ai eu l'occasion et la chance de monter dans l'un de ces Tatra, ce fut une expérience mémorable. Le conducteur Tchèque, dont je n'ai jamais su s'il était à jeun, était particulièrement zélé dans sa conduite tout-terrain. Changements de direction et freinages brutaux m'avaient permis de constater que le véhicule était vraiment loin, très loin d'être une modèle de confort, surtout lorsque vous êtes debout à l'arrière de la caisse, votre survie tient alors uniquement dans votre capacité à vous cramponner...   
 
 

En voir d'autres ?

 
J'ai eu l'occasion de voir un autre Mittlerer Pioniergerätewagen exposé au  musée des blindés de Saumur,  l'article est disponible ici
 
Le Sd.Kfz 251 version génie exposé au musée des blindés de Saumur est moins équipé en accessoires, il est même assez dépouillé.

Et le Sd.Kfz 11 ?

 
Si nous avons vu un Sd.Kfz 11Leichter Zugkraftwagen au musée technique de Sinsheim nous pouvons voir un autre exemplaire au Panzermuseum de Munster.
 
Un Sd.Kfz 11 est aussi exposé à Munster


 

Liens 


dimanche 6 octobre 2024

Michael Wittmann and the crew of Tiger 007 at La Cambe

L'article est disponible en français ici

In 2006, during my visit to the German military cemetery at La Cambe, I visited the graves of the crew of Tiger Ausf E Nr 007, the armoured vehicle of the famous SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann of the s.SS-Pz.Abt.101 (schwere. SS-Panzer-Abteilung 101), the same unit as SS-Oberscharführer Hans Swoboda, who lies at the Mont de Huisnes mausoleum and was the subject of an article on HistoReich.

Tiger du SS-Oberscharführer Hans Swoboda
The Tiger Ausf E destroyed at Villers-Bocage is believed to belong to SS-Oberscharführer Hans Swoboda


Who is Michael Wittmann ?

SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann on Invasionsfront

Michael Wittmann's biography is worth more than a blog post. I recommend reading: Tiger Ace, The life story of Panzer Commander Michael Wittmann or Michael Wittmann & the Waffen SS Tigers commanders of the Leibstandarte in WWII by Patrick Agte.

Michael Wittman was born on 22 April 1914 in Vogelthal in Germany.
30/10/1934-30/09/1936. Served in the Wehrmacht with the 10/Inf.Rgt 19
01/11/1936. SS-Mann to the LAH n°SS 311 62,
11/11/1937. SS-Sturmmann
20/04/1939. SS-Unterscharführer
09/11/1941. SS-Oberscharführer
21/12/1942. SS-Untersturmführer. SS-Junkerschule Bad Tölz
03/1943. SS-Untersturmführer 13/SS-Pz-Rgt.1/1 SS Panzer-Division Leibstandarte SS "Adolf Hitler"
30/01/1944. SS-Obersturmführer
21/06/1944. SS-Hauptsturmführer, head of 2./s.SS-Pz.Abt.101
August 1944. Kommandeur s.SS-Pz.Abt.101
08/08/1944. Michael Wittmann disappears with his crew at Gaumesnil near Cintheaux at 12.55pm. Despite an extensive search, the bodies are never found.
23/03/1983. A farmer discovers bones and quickly reports this to the authorities. The remains of crew 007 were finally found in the field where the Tiger had been destroyed. A leather jacket, a black uniform, an SS officer's belt, a 6.35 pistol, part of a headset, Luftwaffe clothing (Günther Weber's), identification plates and part of the skeletons were found.

What is a Tiger Ausf E ?

Several projects for a new battle tank were submitted in 1941, among which stood out Henschel's VK 3001 (H), Porsche's 30-tonne VK 30001 (P) and Henschel's 36-tonne VK 3601. None made it beyond the prototype stage and a new VK 4501 project was ordered. The armoured vehicle was to weigh 45 tonnes and be equipped with an 88 mm.

Henschel's VK 4501 (H) will become the famous Tiger after a few improvements

Two prototypes were presented to Adolf Hitler on his birthday, 20 April 1942. A Porsche and a Henschel, both with a Krupp turret and the main armament being an 88mm KwL L/56 gun.
Judged too complicated, the Porsche project was rejected by lm but its study was retained for the creation of the heavy ‘Ferdinand’ Jagdpanzer, named after its creator, Ferdinand Porsche. The armoured vehicle was finally called the Elefant.
Henschel won the contract in August 1942. The official name of the heavy armoured vehicle was Pz.Kpfw. VI Tiger Ausf H1 then Pz.Kpfw Tiger I /Ausf E, production started in August 1942 and ended in August 1944. A total of 1,354 were produced.

Where I can see a Tiger ausf E in Europa ?

HistoReich has presented three articles on the Tiger Ausf E, Wittmann's model tank.

One from the schwere SS-Panzer Abteilung 102 at the Musée des blindés in Saumur. The history of the Tiger is described in this article : Impressionnant Tiger Ausf E au musée des blindés de Saumur
Another from the same Abteilung is on free display near the village of Vimoutiers. The history of the Tiger is described in this article : L'incroyable histoire du Tiger 224 de Vimoutiers
 
Tiger Ausf E near Vimoutiers

We can see another one in Germany, in Panzermuseum Munster. The history of the Tiger is described in this article : le grand retour du char Tiger

The Tiger Ausf E, Panzermuseum Munster in Germany

 

The crew of Tiger 007 on Invasionsfront

At the start of the Invasionsfront, Wittmann's Tiger was number 205. Wittmann had a young SS-Sturmmann Günther Boldt as loader, who was later assigned to Tiger number 321.

Wittmann's Tiger 205 goes to the Invasionsfront. The Tiger was hit in the Battle of Villers-Bocage

 

From left to right: SS-Unterscharführer Karl Wagner pointer, SS-Sturmmann Rudolf Hirschel radio operator, SS-Unterscharführer Heinrich Reimers tank pilot. No photo for SS-Sturmmann Günther Weber loader.

SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann on Invasionsfront

Tank commander, SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann
Driver, SS-Untersharführer Heinrich Reimers
20 years old. Born on 11/05/1924 in Schnepke
Pointer, SS-Untersharführer Karl Wagner
24 years old. Born on 31/05/1920 in Eppisburg
Loader, SS-Sturmmann Günther Weber
A former member of the Luftwaffe's Flak unit
19 years old. Born on 21/12/1924 in Sprockövel
Radio operator, SS-Sturmmann Rudolf Hirschel
20 years old. Born on 03/01/1920 in Gleiwitz

Nr 007 was in fact the Tiger of the unit's commander, SS-Sturmbannführer Heinz von Westernhagen (who was killed on 20 March 1945 in Hungary).
Wittmann's Tiger 205 was the ‘official’ tank but the crew will be killed on board Nr 007

Tiger Nr 007 where Wittmann will be killed

 

Destruction of Tiger 007

August 8th 1944 in Normandy, the Allied forces had broken through the front line and were heading for Falaise, it is "Opération Totalize". On the night of August 7-8, 1,020 enemy bombers bombed the area of the future offensive. Ten planes were shot down. During the night, the 51st Division's armored troops took Garcelles, Saint Aignan and Cramesnil, and pushed south towards the woods they occupied. The German 89.ID lines are broken.

The German counter-attack. Note the canadian military cemetery along RN 158 in 1947.

For the Anglo-Canadians, the next step is to push along the RN 158. Facing them are a few units of the 12.SS Panzerdivision Hitlerjugend, a few Tigers from the schwere. SS-Panzer-Abteilung 101 and some artillery from Werfer-Regiment 83.

At 12.30 pm, near Cintheaux, under artillery fire, six Tigers take the Route Nationale 158 and head north towards Caen. They are supported by artillery, Hitlerjugend infantry and Panzer IVs. Gaumesnil was soon on their left. Although the terrain was flat and well suited to the power and range of the German 88mm guns, the crews were wary of the wooded area to their right. Suddenly there was carnage. Two Tiger were destroyed, followed by a third a few minutes later, two Panzer IVs are also destroyed nearby. The other two Tigers, on the other side of the road, were also destroyed.

Map of German, Canadian and British positions. We can see Cintheaux, Gaumesnil

Although the Germans knew that Saint Aignan de Cramesnil was occupied by the enemy, they did not know that Canadian tanks had taken up position in Gaumesnil. Caught in a vice, to the right and to the left by Sherman Firefly tanks, death was bound to be at the end of the road.

The plain where the Tigers were destroyed, on the left the farm where Wittmann's Tiger was destroyed nearby.

Wittman's Tiger 007 was destroyed near a farm. In the distance, we can see the trees where the British Fireflies were hidden.

Wittmann's Tiger destroyed by fire from the farm on the other side of the road

Tiger Nr 007 destroyed,  the crew was buried nearby

It wasn't just Wittman's crew that died, the Tiger Nr 134 also suffered casualties, the SS-Unterstumführer Willi Iriohn dying in the confrontation, the other crew members are unfortunately unknown.

SS-Untersturmführer Irhion's Tiger Nr. 134. Note the impact on the turret

SS-Untersturmführer Karl Heinz Porsch, 1.Zug de la 5.Panzerkompanie/12.SS Panzerdivision Hitlerjugend  is dead too.  He's buried at La Cambe Bloc 17 grave 257

SS-Untersturmführer Karl Heinz Porsch,

 

In search of the crew of Tiger 007

In 1947, when SS-Rottenführer Herbert Debusmann, a prisoner of war, was tasked with "clearing out" the Gaumesnil sector, he saw five Tiger guns destroyed and two Panzer IVs, with the SS-Pz.Abt 101 insignia clearly visible on the armoured glacis. He described Tiger Nr 007 with its turret ripped off, although he was not sure whether it was Wittmann's or not. Another Tiger from the 2 Kompanie, which did not appear to be damaged, was nearby. He noted their locations imprecisely but clearly enough to locate the tanks approximately.

In any case, Wittmann's Tiger remained in the field until 1948, when it was scrapped. The remains of the crew are buried nearby.


The French join the German team to recover the remains of the crew

It was in 1982, while preparing a book, that Jean Paul Pallud went to the scene of the final battles of the Tiger crew. In a field, he discovered pieces of glass and metal from a German tank, as well as two graves dug by local people at the end of the fighting. In one of the graves was a severely mutilated body, wearing black shoes but no boots. The Volksbund was contacted and more serious, scientific excavations were to be carried out. The search resumed in March 1983 under the direction of Otto Horst, and a number of clues were discovered that proved the body to be that of a Panzer crew. Boots, remnants of black uniforms, an officer's belt, dentures (we know that Wittmann was missing some teeth), an Erkenungsmarke and a pistol in a pocket.
After searching the archives, the Erkennungsmarke was identified as belonging to SS-Unterscharführer Heinrich Reimers. The dental file of SS-Hauptsturmführer Wittmann confirms that the dental bridge is indeed that of the famous German AS. The archaeological finds are now stored at the Volksbund headquarters in Kassel.

And SS Sturmmann Günter Boldt ?

SS-Sturmmann Günter Boldt, loader of Wittmann's Tiger on the Invasionfront

While we are at La Cambe, let's go to block 27, grave 169. Here we will find the grave of SS-Sturmmann Günter Boldt, who was born on 23 January 1925 in Königsberg and died on 20 July 1944.

I remind you that SS-Sturmmann Günter Boldt was SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann's loader at Villers-Bocage.

Tiger 321 destroyed, Günter Boldt mortally wounded

On 20 July 1944 near Tilly-la-campagne, a Tiger of the 2./s.SS-Pz.Abt.101, to which the young SS-Sturmmann Günter Boldt had been reassigned, was hit head-on. Boldt's foot was literally torn off, but he managed to extricate himself from the burning Tiger and drag himself several metres. He succumbed to his injuries a few hours later.
As veteran of the Eastern Front, he had been awarded the Croix de Fer 1st and 2nd class.

The german military cemetery of Cambe


The Deutscher Soldaten Friedhof in La Cambe is located in Normandy. It is home to a large number of Waffen SS.

The graves of the Tiger crew

The stones of the members of the crew of Tiger 007

The headstones of the members of the crew of Tiger 007 can be found at the following location:
Block 47, Row 3 Grave 120. When you enter, it is on the right-hand side of the cemetery. Over the years, a few bastards have stolen the stones in 2015 and 2018.

Michael Wittmann's stone stolen in 2015

Of the 5 crew members buried, only 3 have been formally identified: Michael Wittmann, Heinrich Reimers and SS-Sturmmann Rudolf Hirschel. As the 5 bodies were originally "mixed", the crew now lie in a common grave. 

June 1983, La Cambe cemetery. Veterans of the 1.LSSAH and the 12 SS Hitlerjugend pay tribute to the crew of Tiger 007. In the centre of the photo, SS-Obersturmbannführer Hubert Meyer of the 12.SS Panzer-Division "Hitlerjugend", who died on 16 November 2012.

We can also see the grave of the SS-Untersturmführer Willi Iriohn (Tiger Nr 314) : Block 18 grab 68.

What we can see too

Near Cintheaux at Bretteville-sur-Laize, along Route Nationale 158, is the Canadian military cemetery with 2960 graves. There is also a monument erected near Saint Aignan de Cramesnil, Northamptonshire Yeomanry street.

Canadian military cemetery at Bretteville-sur-Laize

Saint Aignan de Cramesnil, Northamptonshire Yeomanry

 

Links

 

mardi 1 octobre 2024

Le SS-Obertsturmführer Brohl tué près d'Arras

 

Après une journée et une nuit passé du côté de la baie de Somme, j'ai décidé de visiter un peu plus la région avec la petite famille et donc je suis retourné entre autres à Bourdon. Il faisait très beau et chaud, après tout c'est l'été, c'était la fin de l'après midi, parfait pour le quatre-heure de la petite, cela va me donner du temps libre. Je suis resté dans le cimetière pendant 3/4 d'heure environ. Pour gagner du temps et m'en sortir indemne dans l'histoire, j'avais imprimé une petite liste de tombes à voir, notamment celle d'un officier de la Totenkopf tombé pendant la bataille d'Arras en 1940.

Karl Heinz Brohl à la SS-Junkerschule Braunschweig

 
Karl-Heinz Brohl est né le 21 août 1915 dans le quartier de Pasing à München en Bavière. Le 24 avril 1935, à l'âge de 19 ans seulement, il entre à la nouvelle SS-Junkerschule Braunschweig en même temps que Joachim Peiper qui fait parti de la même promotion, d'ailleurs il semble que c'est la toute première promotion de cette école puisqu'elle est officiellement inaugurée fin juin 1935.  Pour l'occasion Heinrich Himmler a fait le déplacement, il est accompagné du Ministärprasident Dietrich Klagges et du SS-Gruppenführer Friedrich Jeckeln.   Les Photos ci-dessous sont tirées du journal "Braunschweiger Tags Zetiung" du 1er juillet 1935, d'ailleurs l'article ne cite pas une SS-Junkerschule mais une Reichsführerschule der SS
 
Fin juin 1935. Le Reichsführer SS Heinrich Himmler salue le SS-Standartenführer Hausser, Kommandeur de la Reichsführerschule Braunschweig (Brunswick en Basse-Saxe) .

Pour être accepté dans cette école de futurs cadres de la SS dirigée par le SS-Standarten Paul Hausser, il y naturellement plusieurs critères à remplir :
Avoir un maximum de 23 ans, mesuré au moins 1m74 et ne pas porter de lunettes etc.
La formation est sévère et intensive. Il y a des cours théoriques et pratiques, la tactique, le renseignement, le commandement, le maniement des armes sont aux programmes. De nombreux officiers bien connus sont sortis de cette école : Hans Mühlenkamp, Rudolf von Ribbentrop, Otto Baum, Sylvester Stadler... 
Fait important, aucun élève-officier n'est membre du NSDAP, ils pourront néanmoins s'y inscrire plus tard, c'est pourquoi Brohl n'a que le numéro 5 506 906 sur sa carte du parti prise le 1er mars 1938. Peiper ne s'y inscrit lui aussi qu'en 1938.
 
Reichführer SS Himmler et Paul Hausser passent en revue les SS-Männer, futurs SS-Führern déjà habitués à la prise d'arme. Je me demande si Brohl est dans le rang ?  

Le stage se termine le 31 janvier 1936 puis Brohl prend la direction de Dachau où il suit un Zugführer-Lehrgang, un stage destiné à faire de lui un chef de section. Le 20 avril 1936, il est SS-Untersturmführer à la LAH (Leibstandarte Adolf Hitler) à Berlin.
 
En 1937, il est membre de la Lebensborn.e.V., cette association fondée le 12 décembre 1935 apporte un soutien aux femmes et aux familles SS et policières. A la fin 1938, on compte en nombre d'adhérents 8000 membres de la SS et 4 000 policiers.

Le 30 janvier 1938, Brohl est nommé SS-Obersturmführer à la Sturmbann I./4.Kp.(MG.), Sturmbann placée sous les ordres du SS-Obersturmführer Martin Kohlroser, un "vieux de la vieille" puisqu'il avait participé au Putsch de Munich en 1923, sous l'uniforme de la SA. Dans les faits, largement pistonné grâce à son passé de militant, Kohlroser se montre très peu compétent dans le domaine militaire.
 
En juillet 1939, Brohl est muté de la 4./SS-Leibstandarte Adolf Hitler à la SS-Totenkopf qui est certainement en manque de cadres. Il prend le commandement de la 2.Batterie de la I./SS-Totenkopf-Artillerie-Regiment équipée de canons de 75 mm, de 105 mm tractés par SdKfz.8.
 
Les canons d'artillerie de la  2.Batterie de la I./SS-Totenkopf-Artillerie-Regiment à l'instruction sur le Truppenungsplatz Müsingen en février 1940. Les hommes sont équipés de leurs longs manteaux qui doivent bien être légers face à cette météo hivernale.


La mort au sud d'Arras

 
Le 21 mai 1940, nous sommes en pleine Campagne de France, les Britanniques et les Français positionnés à l'ouest et au nord d'Arras organisent une contre-attaque contre la 7.Panzerdivision, le Grossdeutschland Regiment et la SS-Totenkopf Division respectivement positionnés à l'est et au sud de la ville. Le but de la manoeuvre est de tenter un percée vers le sud où est positionné le 1er groupe d'Armées du général Gaston Bilotte. Bilotte resté en Belgique aura un accident la nuit du 21-22 mai et succombera à ses blessures quelques jours plus tard. 
 
A 14 heures 30, Le SS-Totenkopf Infanterie Regiment 3 se met en mouvement avec le SS-Totenkopf. Aufk.-Abt et le soutien des canons du I./SS-T-Rgt dont la batterie de Brohl fait partie.
Les Britanniques lancent un véritable poing de fer blindé, près de 100 chars et 2000 hommes répartis en deux colonnes. Les Français ne sont pas en reste avec les Somua S35 et Hotchkiss H39 et l'infanterie qui va avec. Pour les Allemands le choc est inévitable, au sein de la 4.Kp/SS-T.IR 3 on compte déjà les premiers morts dont le jeune Grenadier SS Bertold Beer qui a la tête arrachée par un obus.
 
Les canons d'artillerie de la Totenkopf entrent en action comme les Tommies

Rapidement les chars britanniques font face aux canons antichars de la Totenkopf, mais les 37 mm se montrent inefficaces contre les chars Matildas. Les deux colonnes anglaises se rejoignent et repoussent Waffen SS vers Mercatel.  
L'artillerie de la division ne reste pas les bras croisés, positionnés dans le secteur de Boiry-Becquerelle près de Mercatel, les canons de Brohl tirent littéralement à vue sur les blindés britanniques mais ces derniers sont trop nombreux. C'est un pluie d'obus et de mitraille qui s'abat sur les hommes de la Totenkopf. Brohl et ses hommes sont contraints de quitter leurs positions, ils courent à travers champs mais les mitrailleuses ennemies crachent la mort. Le jeune SS-Obersturmführer tombe au sol, fauché avec ses hommes.      
 
Un char britannique Matilda au sud d'Arras en mai 1940

A la fin de la journée, la bataille d'Arras est perdue pour les alliés, c'est le repli. L'heure est maintenant à la course vers Dunkerque et au sauve qui peut, du moins pour les Anglais.
Ce 21 mai est aussi un terrible jour pour la Totenkopf qui déplore 39 hommes tués, 66 blessés et 2 disparus. Après la mort de Brohl, la deuxième batterie passe sous le commandement du SS-Ostuf Dr Erich Richberg.
Si vous voulez en savoir plus sur le déroulement de cette bataille vous pouvez consulter un article de 1994 sur la bataille d'Arras
 
L'heure des funérailles pour les hommes de la Totenkopf

 

Karl-Heinz Brohl au cimetière militaire de Bourdon


Dans les années 60, le SS-Obersturmführer Brohl  est inhumé au Deutscher Soldatenfriedhof de Bourdon avec deux Gefreiter au bloc 19 rangée 11 tombe 395   

Tombe du SS-Obersturmführer Brohl à Bourdon
Tombe du SS-Obersturmführer Brohl à Bourdon

Le plan du cimetière avec la localisation du bloc où est enterré Karl-Heinz Brohl


Le cimetière militaire allemand de Bourdon

 

SS-Obersturmführer Brohl
Le cimetière militaire allemand de Bourdon
 
En 1961, le Volksbund a commencé à regrouper à Bourdon les sépultures des soldats qui étaient enterrés dans les cimetières des villes et villages du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme.
Le cimetière a été inauguré officiellement le 16 septembre 1967, la section de Rhénanie du Nord-Westphalie du Volksbund parraine le cimetière.  
 
Une très grande partie des 22 216 soldats allemands qui y reposent sont tombés lors de la campagne de France de mai-juin 1940, dont de nombreux Waffen de la "Totenkopf". Il faut dire qu'avec la création de la poche de Dunkerque, la région Nord a connu d'effroyables combats.
Une autre partie concerne des soldats tués fin août-début septembre 1944, notamment après la traversée de la Seine.

Enfin, il y a une part non négligeable de pilotes de la Luftwaffe notamment ceux des Jagdgeschwader, les unités de chasse. Les tombes de ces pilotes s'étalent sur quatre années de guerre dans le secteur. Il y a de nombreux articles à leurs sujets sur le blog.

Le cimetière militaire allemand de Bourdon

Carte postale du cimetière militaire en vente sur place, laissez des pièces de monnaie dans la boite prévue pour cela.

Une nécropole nationale sur le bord de la route..

La Nécropole nationale de la Targette, au premier plan les tombes britanniques

Alors que je roulais, j'ai vu un grand cimetière militaire sur le côté de la route, par curiosité je me suis arrêté. Il s'agissait de la nécropole nationale de la Targette, une nécropole qui regroupe des combattants de 14-18 et 1940, Français et Britanniques, il y a même des Belges.  Malgré le soleil et le beau temps, la vue de ces milliers de croix ne peut qu'évoquer la tristesse, le gâchis.

La Nécropole nationale de la Targette
La tombe de Jean-François Heller du 2e Cuirassiers

Je ne suis resté que quelques minutes, j'ai photographié quelques croix au hasard et en les regardant plus tard sur mon PC j'y ai trouvé un soldat français du 2e Cuirassiers tombé durant la bataille d'Arras. Il s'agit de Jean-François Heller né le 11 septembre 1916 à Reuilly dans l'Indre. Il n'avait que 23 ans lorsqu'il a été tué à Dainville, le 21 mai 1940. 

Et puis il y a la SS-Junkerschule Braunschweig

Le Braunschweiger Schloss, le château de Brunswick gravement endommagé par les bombardements anglo-américains a été démoli après la guerre mais il a été plutôt bien reconstruit dans les années 2000. Néanmoins on repassera pour ce qui est de l'authenticité de la SS-Junkerschule.

Les élèves et futurs cadres de la Waffen SS rassemblés devant la SS-Junkerschule Braunschweig

Le château a été reconstruit avec une partie des pierres d'origines

Pour en savoir plus sur la Totenkopf vous pouvez lire l'Album "Totenkopf"de Charles Trang aux éditions Heimdal ainsi que les deux albums dédiés à la LSSAH, celui de Georges Bernage (qui reste très bon) ou celui de Charles Trang. Pour ce qui est de la campagne de France, il existe plusieurs tomes de l'auteur Jean-Yves Mary mais le volume 1, qui s'arrête à la journée du 21 mai est indisponible chez l'éditeur.

Note : A propos de la SS-Junkerschule Braunschweig, Karl-Heinz Brohl est mentionné dans "l'album historique Leibstandarte SS" de Georges Bernage paru en 1997 alors que son nom n'apparait pas dans le "Leibstandarte 1933-1942" de Charles Trang (2019), d'ailleurs l'auteur indique à tort que Joachim Peiper est sorti de la SS-Junkerschule Tölz.

Où voir les chars d'assaut alliés de la bataille d'Arras ?

Comme nous avons pu lire, il y avait des chars britanniques et français qui sont heureusement visibles à l'incontournable musée des blindés de Saumur. Pour illustrer le propos j'ai choisi, Cocorico ! une photo du char français Somua S35 car celui-ci était un acteur de la bataille d'Arras

Le char français Somua S 35 dans une très belle livrée

   

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