lundi 11 novembre 2024

La fin du faux cargo Komet

Le cargo Enns de la de la compagnie Norddeutschen Lloyd

Durant le printemps 2024, je m'étais rendu au cimetière militaire allemand de Marigny où j'avais vu la tombe du SS-Obersturmbannführer Christian Tychsen. J'ai profité du beau temps et j'ai continué tranquillement ma visite pour voir d'autres personnages derrière ces croix, il faudrait être fou pour rebrousser chemin après vu une seule tombe. Cette fois-ci, je fais une halte devant un officier de la Kriegsmarine qui a trouvé la mort sur un cargo qui cachait plutôt bien son jeu.   

Le bateau HKS Komet

Au commencement, le Komet n'est pas un bâtiment de guerre puisqu'il était un simple vapeur cargo (Frachtschiff) de la compagnie Norddeutschen Lloyd baptisé "Ems". Construit par les chantiers Deschimag A.G. Weser à Bremen, il était entré en service avant le début de la guerre, le 16 janvier 1937.

Au début de la seconde guerre mondiale, en 1940, il est réquisitionné puis intégré le 2 juin au sein de la Kriegsmarine en tant que Leichter Hilfskreuzer, croiseur auxiliaire 45, HSK-7. Il est l'un des neuf navires marchands convertis en 1940-41. Alors à Hambourg, le "Ems" devient donc le  HSK "Komet", son armement est composé de 6 canons L/45 de 15 cm, d'un L/18 de 6 cm et de 2 canons de Flak de 3,7 cm. Il est équipé aussi de 6 tubes lance-torpilles et une petite vedette rapide (Schnellboote) de la classe Meteorit (Klass LS 2) utilisée pour le mouillage des mines. Pour la reconnaissance aérienne, un avion Arado Ar 196 A1 est aussi installé.

L'utilisation des cargos civils à des fins militaires n'est pas vraiment une nouveauté puisque la même chose a été faite par les Allemands durant la première guerre mondiale. Certes, un cargo n'a pas une coque blindée comme peut l'être celle d'un navire de guerre mais il y a un autre intérêt, celui de faire passer le bateau pour un simple et paisible navire marchand alors que ses canons sont savamment dissimulés jusqu'à l'attaque surprise. C'est un peu fourbe d'autant plus que le bateau pouvait rapidement changer de pavillon, le Komet a donc arboré le drapeau soviétique, japonais etc...    

Cap à l'est toute !

Au début de l'année 1940, le Komet quitte Hambourg sous le commandement du Kapitän zur See Robert Eyssen (1892-1960), c'est le temps de l'instruction pour l'équipage. En juillet, le bateau remonte les côtes norvégiennes puis fait une halte dans les fjords de Matotchkine, situés entre la mer de Barents et la mer Kara, des eaux largement surveillées par les Soviétiques. Plus tard, lorsque l'Allemagne rentrera en conflit avec l'Union Soviétique, de nombreux U-Boote, notamment le U-995 de Laboe, y feront des incursions et des victimes dans ce même secteur.
 
Le détroit de Matotchkine où s'est avancé le cargo corsaire

En attendant, dans les fjords, l'équipage allemand attend l'arrivée d'un brise glace de leur allié soviétique, le "Lenin" qui arrive le 13 août. La mission est de faire cap à l'est, à travers les eaux glacées mais pour obtenir ce droit, l'Allemagne a du payer une somme assez conséquente à l'URSS.
Des Russes montent à bord du Komet qui bat dorénavant le pavillon rouge, ils sont chargés de guider le bateau et de surveiller l'équipage. Puis le bateau reprend enfin sa route au sein d'un convoi soviétique, le Lenin prend une autre direction. Les conditions météos sont exécrables, une terrible tempête sévit et confronter aux glaces, les bateaux ne peuvent plus avancer d'autant plus qu'un des navires du convoi connait une avarie. Une pause de trois jours est ordonné à Nordenskiöld, le "Lenin" est appelé en renfort afin de reprendre la route. Le Komet arrive dans la mer des Laptev, qui borde l'océan Arctique, lorsqu'un second brise glace, le "Joseph Staline" prend le relais du "Lenin" puis deux autres brise-glaces plus loin, le Komet atteint enfin l'île Aïon. Après un long périple, bien glacial, l'océan Pacifique est bientôt en vue.
 

L'océan Pacifique  

Dans les îles Caroline, à l'atoll Lamotrek, le "Komet" rencontre le croiseur auxilliaire "Orion". Le 14 octobre, il fait le plein de vivres et de carburant grâce au ravitailleur Kulmerland. Dorénavant, les trois bateaux forment un convoi battant pavillon...japonais ! 

La chasse va pouvoir commencer, des bateaux sont coulés et plus important le 27 décembre 1940, après des salves d'avertissement le Komet bombarde les installations de phosphates de Nauru. Les dégâts sont importants, la production est arrêtée pendant plusieurs mois mais il y a tout de même un problème, le Japon, pays allié de l'Allemagne se fournissait en phosphate à Nauru. Le malaise est profond et Eyssen se voit "réprimander" par la Kriegsmarine, ce qui n'empêchera pas ce dernier de devenir Contre-Amiral l'année suivante.

En Océanie, les alliés alertés des pertes sont sur les dents, les bâtiments de guerre patrouillent à la recherche de ces faux cargos. Devant la menace de plus en plus sérieuse, le Komet prend la direction de l'océan Indien où il forme un nouveau convoi le 12 mars 1941 avec le "Pinguin" et un ravitailleur. Le 8 mai 1941, alors près des Seychelles, le Pinguin est pris à partie par le croiseur lourd Cornwall, le cargo coule en mer.

Le Komet, lui, fait de nouvelles victimes, des cargos aux précieux chargements. Puis cap à l'ouest, le convoi franchit le Cap Horn sous pavillon portugais (!!) puis c'est le temps de la séparation. Le Komet arrive à Cherbourg et reprend son cap vers le port de Hambourg, qui est atteint le 30 novembre 1941.

C'est la fin de la première mission, longue de 516 jours en mer et de 185 000 km parcouru. Un total de 42 000 tonnes de navires a été coulé.

Le HSK Komet avec l'Arado Ar 196 A1 bien visible, qui finira par se crasher lors de la première mission

Toujours à Hambourg, l'armement du navire est revu. Les canons L/45 datant de la première guerre mondiale sont déposés pour faire place aux  L/48-C/36 de 15,0 cm. Il reçoit aussi de nouveaux canons de Flak. La vedette rapide lui est retirée et l'Arado, qui s'était crashé pendant la mission, est remplacé par un Arado Ar 196 mais en version A3 cette fois.

La dernière mission

La première semaine d'octobre 1942, le bateau repart en mission avec un équipage recomposé sous le commandement d'un nouveau capitaine, le Kapitän zur See Ulrich Brocksien, 44 ans. Naturellement il n'est plus question de s'enfoncer dans les glaces au large des côtes sibériennes, les Soviétiques ne sont plus les alliés d'hier. Le Komet et ses escortes prennent la direction de l'océan Atlantique mais avant cela ils doivent franchir la Manche. Un problème sérieux apparait alors, après analyses des écoutes radio, le convoi a été repéré par les britanniques. Pour les Anglais le Komet doit être détruit, l'Opération Bowery est lancée, la Royal Navy envoie pas moins de 10 destroyers et  une flottille de torpilleurs à ses trousses.

Le destroyer HMS Cottesmore participe à la traque du Hsk Komet

Croisant au large de la baie de Seine, le convoi allemand est repéré une première fois par un avion ennemi. Dans la nuit du 13-14 octobre 1942, les destroyers HMS Cottesmore, Albrighton, Quorn, Eskdale, Glaisdale et le torpilleur  naviguent à la recherche de Komet qui n'est plus trop loin. Au Cap Le Hague, le lieutnant Rord du MTB 236 de la 9th MTB Flotilla (basé à Dartmouth) a enfin repéré l'allemand et fonce sur sa proie, seul. Une action qui va à l'encontre du règlement de la Royal Navy. Une salve de deux torpille est lancée, tandis que les destroyers ouvrent le feu de tous leurs canons. Le Komet est touché une première fois puis soudain il y a une seconde détonation nettement plus puissante, la déflagration est tellement violente qu'une boule de feu est vue à plusieurs kilomètres, y compris depuis les iles anglo-normandes pourtant situées pourtant à  une trentaine de kilomètres ! Le bateau est soufflé, fracassé, et sombre immédiatement dans la nuit noire. Il n'y a aucun survivant. 

La découverte de l'épave

Le Cap de la Hague depuis la côte, l'épave a été retrouvée au large. Pour les curieux, il y reste un bunker de la seconde guerre mondiale.

En juillet 2006, le bateau est découvert par le chercheur d'épave Innes McCartney. L'année suivante, une mission de cartographie est effectuée. Le Komet repose au fond de l'océan sur son dos, brisé en deux. Les deux parties sont distantes de 300 mètres l'une de l'autre ! Les dégâts n'étaient pas graves ils étaient monstrueux. Les compartiments où était stocké l'armement ont tout simplement explosé lors de l'attaque, précipitant le Komet vers le fond, trahissant sa conception de navire marchand, nettement moins renforcé qu'un véritable bâtiment de guerre, les 251 hommes d'équipage en ont malheureusement fait les frais. 

La tombe du Kapitänleutnant Paul Krebs

En déambulant dans le cimetière, j'ai pris en photo la tombe du Kapitänleutnant Paul Krebs sans savoir auparavant qu'il était un officier du Komet d'ailleurs je ne sais pas si d'autres marins du cargo sont aussi inhumés à Marigny.

Paul Krebs était né le 22 avril 1909 à Lägerdorf dans le Schleswig-Holstein. La petite ville est située près de Hambourg, c'est une terre de marins. Après le naufrage du bateau, son corps a du être retrouvé sur la côte française. Krebs est inhumé au Bloc 5 rangée 42 tombe 2084.

Kapitänleutnant Paul Krebs

 

Tombe du Kapitänleutnant Paul Krebs à Marigny

Le cimetière militaire allemand de Marigny

 
 
Le Deutscher soldaten Friedhof de Marigny se situe en rase campagne à 2 kilomètres du village de Thèreval dans la Manche.
Créé après la guerre, forcément, des soldats américains mais aussi allemands (4 246) y étaient enterrés. Dans les années 50, les dépouilles américaines sont transférées à Saint Laurent sur Mer mais celles des Allemands restent sur place et sous administration française, le nombre de morts monte à 5 713. 
 

 
En 1957, le cimetière maintenant pris en main par le Volksbund compte de nouvelles arrivées dont notamment les soldats du cimetière des Landelles. Il est réaménagé de 1958 à 1960 et inauguré par le Volksbund le 2 septembre 1961. De nouvelles dépouilles provenant des villages ou bien tout simplement retrouvées pendant des travaux viennent agrandir le cimetière qui compte maintenant 11 169 personnes. 
 

Rassemblant principalement les victimes de cette région de Normandie, on y trouve des marins, des pilotes, des soldats de la Panzer-Lehr Division, de la 17. SS-Panzer-Grenadier Division "Götz von Berlinchingen", de la Das Reich...
 

Le mémorial naval de Laboe

 
Maintenant nous allons nous rendre sur la Baltique au mémorial naval de Laboe (Marine-Ehrenmal Laboe). Comme vous avez pu le lire, une énorme partie de l'équipage est portée disparue en mer, y compris le Kapitän zur See Ulrich Brocksien. Le mémorial rend hommage à ces marins disparus pendant les deux guerres mondiales, qu'ils viennent des U-Boote ou des bâtiments de guerre, un registre avec leurs noms est consultable, l'équipage du HSK Komet y est naturellement présent.
 
Le mémorial naval de Laboe

"Ils sont morts pour nous, un rappel aux vivants"

Ce mur magnifique rappelle le nombre et le type de bateaux perdus...

...l'inscription 7 Hilfskreuzer y apparait.


dimanche 27 octobre 2024

Un très beau SdKfz 251 Pioniergerätewagen au musée de Munster


 
A l'été 2024, je mettais rendu au Panzermuseum de Munster et j'avais publié un article sur le Tiger Ausf E. Cette fois-ci pas de gros chars, je vais parler d'un véhicule semi-chenillé bien connu des amateurs d'histoire militaire, le fameux Sd.Kfz 251 dans sa définition Pionier, mais avant de commencer un petit mot sur le musée de Munster...
 

Le Panzermuseum de Munster

Entrée du Panzermuseum de Munster

Le Panzermuseum est situé à Munster, une petite ville sans intérêt, une ville garnison avec ses militaires, sa boutique ASMC, son énorme terrain de manoeuvre à proximité où sont entrainés des Ukrainiens. Dire qu'il n'y a rien à y faire, hormis la visite du musée, est un euphémisme. Pour être à l'ouverture, 10 heures du matin, nous avons dormi la nuit en CC devant le musée, c'est gratuit et pratique. J'ai chargé ma femme et ma fille d'une mission très importante, faire longuement les courses tandis que je visitais le musée, chacun y trouve son compte...

Comparer le musée de Munster à celui de Saumur serait une erreur. Le musée des blindés est plus riche, plus grand et aussi plus internationale. La force de Munster ce sont ses blindés de l'armée allemande, de la seconde guerre mondiale à la RFA et RDA jusqu'au Leopard 2, le même qui est actuellement très apprécié des Lancets et autres Kornets/Fagots russes.

Le fleuron des chars allemands le Leopard 2 est la star du Panzermuseum... mais quelques épaves sont aussi exposées au Patriot Park en Russie

La visite est agréable, il n'y a pas ces maudites cordes que l'on voit à Saumur, nous pouvons donc tourner autour des blindés. Durant la visite, vous pouvez aussi croiser le responsable du musée, Ralf Raths, lui poser des questions et c'est vraiment sympa.
Un autre point qui m'a particulièrement marqué est l'affluence. Le nombre de visiteurs me semble bien plus important que celui de Saumur et pourtant je n'y étais pas un week-end. C'est simple, il était difficile de prendre des photos sans avoir une personne dans le cadre de l'objectif.
Je terminerais par le point négatif : la boutique. Celle-ci ne représente quasiment aucun intérêt, le choix des livres est franchement limité, peu de maquettes hormis celle de la marque Lego, c'est dommage car il y a de quoi faire.
 
Le chouette ticket d'entrée du Panzermuseum qui deviendra un marque page
 
 

Le Sd.Kfz 251

 
Le très populaire véhicule blindé transporteur de troupe de l'armée allemande, le Sd.Kfz 251 (Sonderkraftfahrzeug 251), a été développé par Hanomag sur la base du Sd.Kfz 11. Largement plus blindé que son ainé, le semi-chenillé a été décliné en plusieurs versions, 23 pour être exact, c'est dire la polyvalence du camion. Durant la guerre, le semi-chenillé a été fabriqué en Allemagne et naturellement, comme le chasseur de char Hetzer, dans le Protectorat de Bohême-Moravie.  
 
Le Sd-Kfz 11, ici au musée technique de Sinsheim, sert de base au Sd-Kfz 251 mais il est franchement moins charismatique, en gros il est pas beau. 
 

Le Sd.Kfz 251 de Munster

 
Le 251 exposé au Panzermuseum de Munster est une version destinée aux troupes du génie (Pionier), c'est donc un Sd Kfz 251/7 Ausf D Mittlerer Pioniergerätewagen, produit à partir de septembre 1943 jusqu'en mars 1945. Ils étaient versés au sein d'un Panzer-Regiment où ils constituaient souvent un Pionier Zug.
Comme je l'écrivais ci-dessus, la version 7 est destinée à l'arme du Génie, il est donc reconnaissable grâce  à ses passerelles d'assaut appelées "Schnellbrücken" placées sur des support latéraux le long de la caisse. Il pouvait aussi transporter du matériel spécifique, par exemple des caisses de mines et des explosifs, un bateau pneumatique et comme c'est un camion il pouvait naturellement tirer un canon de Pak derrière lui. 
S'il y a la version 7, il y a aussi 4 modèles, Ausf A, B, C et D. Celui de Munster est un Ausf  D.
   
Le véhicule blindé fait 8 tonnes. Son moteur essence est un 6 cylindres Maybach HL 42 de 4198 cm3 développant 100 chevaux (sur le papier).
Son armement est composé d'une ou deux mitrailleuses MG 34 ou MG 42 placé à l'avant et l'arrière du compartiment, voir d'un canon de 7,92mm.
 
Un SdKfz 251/7 de la 5.SS Panzer-Division "Wiking" avec ses Schnellbrücken. L'armement est constitué d'une seule MG 42

Un véhicule du groupe Guderian monte sur un radeau. L'utilisation des passerelles, Schnellbrücken, transportées par les Sd.Kfz 251 est ici bien visible.  
 
Saisi en Europe, le Sd.Kfz a été acheminé aux USA où il a été a été stocké pendant de longues années à l'air libre au General Georges Patton Museum en Californie. Durant cette période, l'insigne de l'Afrika Korps était peint à l'arrière gauche du blindé, mais celui-ci devait être juste pour le "décor" car l'origine du camion est pour l'instant inconnu.
En 1989, il est cédé et envoyé au Panzermuseum de Munster où il est intégralement restauré, surtout l'intérieur qui était particulièrement dépouillé, l'armature des sièges étaient toutefois en place. Malgré quelques fuites d'huile, un pot d'échappement à l'agonie, le SdKfz est en état de rouler. 

- Le numéro apposé sur ses flancs est le "323" soit la 3. Kompanie, 2. Zug (section), 3. Fahrzeug (véhicule).
- Sa plaque d'immatriculation indique que c'est un véhicule du Heer et pas de la Waffen SS.
- Son insigne tactique peint à l'avant est celui d'une Panzerpionierkompanie en l'occurrence la troisième.
 Mais tout cela ne sont que des détails d'après-guerre, la réalité devait être différente.
 
Le Sdkfz 251/7 Ausf D est équipé d'une bâche pour protéger des intempéries la MG 42 mais aussi le personnel. Nous voyons aussi son éclairage Notek, le Sd Kfz est plus complet que son homologue angevin.  

 
Le petit pot d'échappement est percé par la rouille, il a fait la guerre comme on dit mais la camion reste tout de même en état de marche

 
Un câble est accroché aux crochets de remorquage ce qui pouvait être aussi utile lorsqu'il fallait sortir d'un trou. Nous voyons aussi l'orifice pour le démarrage avec la manivelle. Les deux tiges avec une boule aux extrémités étaient utilisées à l'époque (pas toujours), elles ne servaient pas seulement de support de rétroviseur mais aussi de repère pour le conducteur que ne voyait pas grand chose derrière son volant.    

Pour faciliter la manutention des passerelles celles-ci sont équipées de poignées. La fente latérale du conducteur est vraiment très petite, la visibilité devait être médiocre 

Sur cette vue de profil nous remarquons le long capot. Les chenilles sont recouvertes de patins en caoutchouc, cela limitait l'usure et améliorait le confort des passagers.

  

Des Sd.Kfz 251 après la guerre ?

 
Pendant la seconde guerre mondiale, les Sd.Kfz 251 et les Hetzer ont été fabriqués au sein de l'usine Skoda de Pilsen, dans le Protectorat de Bohême-Moravie ( actuelle République Tchèque).
Après la guerre, comme il est de coutume, les Tchécoslovaques ont réutilisé le matériel allemand dans un premier temps puis les ont modernisé. C'est ainsi que le Sd.Kfz 251 a connu une seconde vie sous le nom de Tatra OT-810. Le moteur est changé pour un V8 diesel Tatra, le toit du véhicule équipé d'une trappe circulaire pour le chef de bord est désormais équipé de volets blindés rabattables, le châssis est dorénavant soudé plutôt que boulonné mais la forme comme la technique restent très proche de la version originale.
Le Tatra a été produit de 1958 à 1963 à environ 1450 exemplaires. Il est resté en service jusqu'au début des années 1990, date à laquelle lorsque les derniers survivants n'ont pas été détruits,  ils ont été vendus aux civils (y compris étrangers) qui se sont empressés naturellement de les repeindre façon seconde guerre mondiale
Ressemblant énormément à la version allemande, le véhicule est devenu naturellement figurant dans les films de guerre. Un figurant bien plus crédible que son homologue américain "Half track" vu dans la 7e compagnie.
On salue donc la longévité du bon vieux Sd.Kfz !
 
Les Tatra OT-810 sont devenus populaires dans les films de guerre. Notez la trappe du mitrailleur.
 
Il y a quelques années, j'ai eu l'occasion et la chance de monter dans l'un de ces Tatra, ce fut une expérience mémorable. Le conducteur Tchèque, dont je n'ai jamais su s'il était à jeun, était particulièrement zélé dans sa conduite tout-terrain. Changements de direction et freinages brutaux m'avaient permis de constater que le véhicule était vraiment loin, très loin d'être une modèle de confort, surtout lorsque vous êtes debout à l'arrière de la caisse, votre survie tient alors uniquement dans votre capacité à vous cramponner...   
 
 

En voir d'autres ?

 
J'ai eu l'occasion de voir un autre Mittlerer Pioniergerätewagen exposé au  musée des blindés de Saumur,  l'article est disponible ici
 
Le Sd.Kfz 251 version génie exposé au musée des blindés de Saumur est moins équipé en accessoires, il est même assez dépouillé.

Et le Sd.Kfz 11 ?

 
Si nous avons vu un Sd.Kfz 11Leichter Zugkraftwagen au musée technique de Sinsheim nous pouvons voir un autre exemplaire au Panzermuseum de Munster.
 
Un Sd.Kfz 11 est aussi exposé à Munster


 

Liens 


dimanche 6 octobre 2024

Michael Wittmann and the crew of Tiger 007 at La Cambe

L'article est disponible en français ici

In 2006, during my visit to the German military cemetery at La Cambe, I visited the graves of the crew of Tiger Ausf E Nr 007, the armoured vehicle of the famous SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann of the s.SS-Pz.Abt.101 (schwere. SS-Panzer-Abteilung 101), the same unit as SS-Oberscharführer Hans Swoboda, who lies at the Mont de Huisnes mausoleum and was the subject of an article on HistoReich.

Tiger du SS-Oberscharführer Hans Swoboda
The Tiger Ausf E destroyed at Villers-Bocage is believed to belong to SS-Oberscharführer Hans Swoboda


Who is Michael Wittmann ?

SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann on Invasionsfront

Michael Wittmann's biography is worth more than a blog post. I recommend reading: Tiger Ace, The life story of Panzer Commander Michael Wittmann or Michael Wittmann & the Waffen SS Tigers commanders of the Leibstandarte in WWII by Patrick Agte.

Michael Wittman was born on 22 April 1914 in Vogelthal in Germany.
30/10/1934-30/09/1936. Served in the Wehrmacht with the 10/Inf.Rgt 19
01/11/1936. SS-Mann to the LAH n°SS 311 62,
11/11/1937. SS-Sturmmann
20/04/1939. SS-Unterscharführer
09/11/1941. SS-Oberscharführer
21/12/1942. SS-Untersturmführer. SS-Junkerschule Bad Tölz
03/1943. SS-Untersturmführer 13/SS-Pz-Rgt.1/1 SS Panzer-Division Leibstandarte SS "Adolf Hitler"
30/01/1944. SS-Obersturmführer
21/06/1944. SS-Hauptsturmführer, head of 2./s.SS-Pz.Abt.101
August 1944. Kommandeur s.SS-Pz.Abt.101
08/08/1944. Michael Wittmann disappears with his crew at Gaumesnil near Cintheaux at 12.55pm. Despite an extensive search, the bodies are never found.
23/03/1983. A farmer discovers bones and quickly reports this to the authorities. The remains of crew 007 were finally found in the field where the Tiger had been destroyed. A leather jacket, a black uniform, an SS officer's belt, a 6.35 pistol, part of a headset, Luftwaffe clothing (Günther Weber's), identification plates and part of the skeletons were found.

What is a Tiger Ausf E ?

Several projects for a new battle tank were submitted in 1941, among which stood out Henschel's VK 3001 (H), Porsche's 30-tonne VK 30001 (P) and Henschel's 36-tonne VK 3601. None made it beyond the prototype stage and a new VK 4501 project was ordered. The armoured vehicle was to weigh 45 tonnes and be equipped with an 88 mm.

Henschel's VK 4501 (H) will become the famous Tiger after a few improvements

Two prototypes were presented to Adolf Hitler on his birthday, 20 April 1942. A Porsche and a Henschel, both with a Krupp turret and the main armament being an 88mm KwL L/56 gun.
Judged too complicated, the Porsche project was rejected by lm but its study was retained for the creation of the heavy ‘Ferdinand’ Jagdpanzer, named after its creator, Ferdinand Porsche. The armoured vehicle was finally called the Elefant.
Henschel won the contract in August 1942. The official name of the heavy armoured vehicle was Pz.Kpfw. VI Tiger Ausf H1 then Pz.Kpfw Tiger I /Ausf E, production started in August 1942 and ended in August 1944. A total of 1,354 were produced.

Where I can see a Tiger ausf E in Europa ?

HistoReich has presented three articles on the Tiger Ausf E, Wittmann's model tank.

One from the schwere SS-Panzer Abteilung 102 at the Musée des blindés in Saumur. The history of the Tiger is described in this article : Impressionnant Tiger Ausf E au musée des blindés de Saumur
Another from the same Abteilung is on free display near the village of Vimoutiers. The history of the Tiger is described in this article : L'incroyable histoire du Tiger 224 de Vimoutiers
 
Tiger Ausf E near Vimoutiers

We can see another one in Germany, in Panzermuseum Munster. The history of the Tiger is described in this article : le grand retour du char Tiger

The Tiger Ausf E, Panzermuseum Munster in Germany

 

The crew of Tiger 007 on Invasionsfront

At the start of the Invasionsfront, Wittmann's Tiger was number 205. Wittmann had a young SS-Sturmmann Günther Boldt as loader, who was later assigned to Tiger number 321.

Wittmann's Tiger 205 goes to the Invasionsfront. The Tiger was hit in the Battle of Villers-Bocage

 

From left to right: SS-Unterscharführer Karl Wagner pointer, SS-Sturmmann Rudolf Hirschel radio operator, SS-Unterscharführer Heinrich Reimers tank pilot. No photo for SS-Sturmmann Günther Weber loader.

SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann on Invasionsfront

Tank commander, SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann
Driver, SS-Untersharführer Heinrich Reimers
20 years old. Born on 11/05/1924 in Schnepke
Pointer, SS-Untersharführer Karl Wagner
24 years old. Born on 31/05/1920 in Eppisburg
Loader, SS-Sturmmann Günther Weber
A former member of the Luftwaffe's Flak unit
19 years old. Born on 21/12/1924 in Sprockövel
Radio operator, SS-Sturmmann Rudolf Hirschel
20 years old. Born on 03/01/1920 in Gleiwitz

Nr 007 was in fact the Tiger of the unit's commander, SS-Sturmbannführer Heinz von Westernhagen (who was killed on 20 March 1945 in Hungary).
Wittmann's Tiger 205 was the ‘official’ tank but the crew will be killed on board Nr 007

Tiger Nr 007 where Wittmann will be killed

 

Destruction of Tiger 007

August 8th 1944 in Normandy, the Allied forces had broken through the front line and were heading for Falaise, it is "Opération Totalize". On the night of August 7-8, 1,020 enemy bombers bombed the area of the future offensive. Ten planes were shot down. During the night, the 51st Division's armored troops took Garcelles, Saint Aignan and Cramesnil, and pushed south towards the woods they occupied. The German 89.ID lines are broken.

The German counter-attack. Note the canadian military cemetery along RN 158 in 1947.

For the Anglo-Canadians, the next step is to push along the RN 158. Facing them are a few units of the 12.SS Panzerdivision Hitlerjugend, a few Tigers from the schwere. SS-Panzer-Abteilung 101 and some artillery from Werfer-Regiment 83.

At 12.30 pm, near Cintheaux, under artillery fire, six Tigers take the Route Nationale 158 and head north towards Caen. They are supported by artillery, Hitlerjugend infantry and Panzer IVs. Gaumesnil was soon on their left. Although the terrain was flat and well suited to the power and range of the German 88mm guns, the crews were wary of the wooded area to their right. Suddenly there was carnage. Two Tiger were destroyed, followed by a third a few minutes later, two Panzer IVs are also destroyed nearby. The other two Tigers, on the other side of the road, were also destroyed.

Map of German, Canadian and British positions. We can see Cintheaux, Gaumesnil

Although the Germans knew that Saint Aignan de Cramesnil was occupied by the enemy, they did not know that Canadian tanks had taken up position in Gaumesnil. Caught in a vice, to the right and to the left by Sherman Firefly tanks, death was bound to be at the end of the road.

The plain where the Tigers were destroyed, on the left the farm where Wittmann's Tiger was destroyed nearby.

Wittman's Tiger 007 was destroyed near a farm. In the distance, we can see the trees where the British Fireflies were hidden.

Wittmann's Tiger destroyed by fire from the farm on the other side of the road

Tiger Nr 007 destroyed,  the crew was buried nearby

It wasn't just Wittman's crew that died, the Tiger Nr 134 also suffered casualties, the SS-Unterstumführer Willi Iriohn dying in the confrontation, the other crew members are unfortunately unknown.

SS-Untersturmführer Irhion's Tiger Nr. 134. Note the impact on the turret

SS-Untersturmführer Karl Heinz Porsch, 1.Zug de la 5.Panzerkompanie/12.SS Panzerdivision Hitlerjugend  is dead too.  He's buried at La Cambe Bloc 17 grave 257

SS-Untersturmführer Karl Heinz Porsch,

 

In search of the crew of Tiger 007

In 1947, when SS-Rottenführer Herbert Debusmann, a prisoner of war, was tasked with "clearing out" the Gaumesnil sector, he saw five Tiger guns destroyed and two Panzer IVs, with the SS-Pz.Abt 101 insignia clearly visible on the armoured glacis. He described Tiger Nr 007 with its turret ripped off, although he was not sure whether it was Wittmann's or not. Another Tiger from the 2 Kompanie, which did not appear to be damaged, was nearby. He noted their locations imprecisely but clearly enough to locate the tanks approximately.

In any case, Wittmann's Tiger remained in the field until 1948, when it was scrapped. The remains of the crew are buried nearby.


The French join the German team to recover the remains of the crew

It was in 1982, while preparing a book, that Jean Paul Pallud went to the scene of the final battles of the Tiger crew. In a field, he discovered pieces of glass and metal from a German tank, as well as two graves dug by local people at the end of the fighting. In one of the graves was a severely mutilated body, wearing black shoes but no boots. The Volksbund was contacted and more serious, scientific excavations were to be carried out. The search resumed in March 1983 under the direction of Otto Horst, and a number of clues were discovered that proved the body to be that of a Panzer crew. Boots, remnants of black uniforms, an officer's belt, dentures (we know that Wittmann was missing some teeth), an Erkenungsmarke and a pistol in a pocket.
After searching the archives, the Erkennungsmarke was identified as belonging to SS-Unterscharführer Heinrich Reimers. The dental file of SS-Hauptsturmführer Wittmann confirms that the dental bridge is indeed that of the famous German AS. The archaeological finds are now stored at the Volksbund headquarters in Kassel.

And SS Sturmmann Günter Boldt ?

SS-Sturmmann Günter Boldt, loader of Wittmann's Tiger on the Invasionfront

While we are at La Cambe, let's go to block 27, grave 169. Here we will find the grave of SS-Sturmmann Günter Boldt, who was born on 23 January 1925 in Königsberg and died on 20 July 1944.

I remind you that SS-Sturmmann Günter Boldt was SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann's loader at Villers-Bocage.

Tiger 321 destroyed, Günter Boldt mortally wounded

On 20 July 1944 near Tilly-la-campagne, a Tiger of the 2./s.SS-Pz.Abt.101, to which the young SS-Sturmmann Günter Boldt had been reassigned, was hit head-on. Boldt's foot was literally torn off, but he managed to extricate himself from the burning Tiger and drag himself several metres. He succumbed to his injuries a few hours later.
As veteran of the Eastern Front, he had been awarded the Croix de Fer 1st and 2nd class.

The german military cemetery of Cambe


The Deutscher Soldaten Friedhof in La Cambe is located in Normandy. It is home to a large number of Waffen SS.

The graves of the Tiger crew

The stones of the members of the crew of Tiger 007

The headstones of the members of the crew of Tiger 007 can be found at the following location:
Block 47, Row 3 Grave 120. When you enter, it is on the right-hand side of the cemetery. Over the years, a few bastards have stolen the stones in 2015 and 2018.

Michael Wittmann's stone stolen in 2015

Of the 5 crew members buried, only 3 have been formally identified: Michael Wittmann, Heinrich Reimers and SS-Sturmmann Rudolf Hirschel. As the 5 bodies were originally "mixed", the crew now lie in a common grave. 

June 1983, La Cambe cemetery. Veterans of the 1.LSSAH and the 12 SS Hitlerjugend pay tribute to the crew of Tiger 007. In the centre of the photo, SS-Obersturmbannführer Hubert Meyer of the 12.SS Panzer-Division "Hitlerjugend", who died on 16 November 2012.

We can also see the grave of the SS-Untersturmführer Willi Iriohn (Tiger Nr 314) : Block 18 grab 68.

What we can see too

Near Cintheaux at Bretteville-sur-Laize, along Route Nationale 158, is the Canadian military cemetery with 2960 graves. There is also a monument erected near Saint Aignan de Cramesnil, Northamptonshire Yeomanry street.

Canadian military cemetery at Bretteville-sur-Laize

Saint Aignan de Cramesnil, Northamptonshire Yeomanry

 

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